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Strange 202

Comme quand j'étais môme


Comme quand j’étais môme… vous propose aujourd’hui la chronique d’un numéro de Strange.

Strange 202 a été édité par Lug en octobre 1986 et contient des récits signés Chris Claremont & Paul Smith, Craig Anderson & Patti Greer et Dennis O’Neil & David Mazzuchelli.

Strange 202

 

Octobre 1986… La rentrée est venue et passée, la routine scolaire est de retour et il est temps de découvrir les revues du mois ! Je me rappelle avoir été particulièrement surpris de ne pas avoir ma dose de John Byrne du mois, d’autant que je ne raffolais pas du style de Paul Smith (c’est un peu moins le cas maintenant). Mais en dehors de ça j’avais été happé par la première partie de cette nouvelle rencontre entre X-Men et Alphans, captivante et mystérieuse… et je garde un bon souvenir de cet épisode de l’Araignée qui m’a fait mourir de rire ! Par contre j’avais été un peu déstabilisé par l’épisode de Daredevil, très sombre sur un sujet difficile et dont on parlait moins à l’époque. Mais ça ne m’empêche pas de garder un bon souvenir de ce numéro de Strange, dont j’avais attendu la suite avec impatience !

Les Etranges X-Men et la Division Alpha – Un paradis de rêve, 1ère partie (Claremont / Smith)

Dans ce numéro, John Byrne laisse la place à Chris Claremont pour raconter l’histoire d’une nouvelle rencontre entre les X-Men et la Division Alpha. L’auteur connait son travail et applique à la lettre le cahier des charges de la rencontre de héros : malentendu, bagarre, explication, alliance. C’est le cadre qui est cette fois tout à fait hors normes, avec une cité étrange au milieu de nulle part et la possibilité de fournir un âge d’or à l’humanité… mais tout n’est peut être pas si simple comme on commence à le deviner dans cette première partie. Certes, c’est très bavard et les bulles de pensées omniprésentes résument les dernières aventures de chaque personnage (Claremont oblige) mais l’histoire est très intéressante. Les personnages sont tout à fait conformes à leurs caractérisations habituelles (ce qui n’est pas toujours gagné avec Claremont) et c’est avec beaucoup d’intérêt que l’on suit les deux équipes dans la découverte de cette situation qui leur échappe.

Du côté du dessin, assuré par Paul Smith, c’est joliment illustré avec des décors très soignés. Mais en ce qui me concerne je ne raffole pas de son style en ce qui concerne les visages.

L’Homme Araignée – Le vieillard et l’enfant (Anderson / Greer)

Il arrive parfois que des petits épisodes indépendants servent d’interlude dans une série, et leur qualité est souvent très variable. Dans ce numéro, c’est un récit totalement loufoque signé Craig Anderson qui nous est proposé. Enfin loufoque, oui et non… Au premier degré, c’est très drôle entre un « vilain » incompétent et vantard et un papy grognon qui font tourner le Tisseur en bourrique. Mais quand on regarde d’un peu plus près, c’est tout sauf drôle : c’est surtout la critique du système de santé Américain et de ses dérives qui font qu’un vieil homme se retrouverait à la rue, et ce pour des raisons tout à fait discutables. Alors oui, c’est traité sur un ton léger mais comme disait un humoriste il y a quelques années « C’est pas parce que l’accent est joli que l’histoire est belle ». En tout cas cet épisode reste plaisant à lire, les dialogues faisant passer la pilule du discours de l’auteur.

Le dessin est de son côté signé Patti Greer, et son style parodique place d’emblée le récit dans une optique humoristique.

L’intrépide Daredevil – Brouillard (O’Neil / Mazzuchelli)

Depuis la première prestation de Frank Miller sur le titre, Daredevil n’est pas vraiment un héros très gai. Certes, ce n’était déjà pas le roi de la déconne avant, mais depuis règne une atmosphère assez lourde que les successeurs de Frank Miller ont entretenue. Cet épisode signé Dennis O’Neil ne fait pas exception à la règle, en traitant d’un sujet difficile : le suicide. L’épisode est dur, encore plus quand on voit les planches originales et pas la version charcutée par Lug car cela aurait de toutes façons fait bondir n’importe quel censeur. En plus du traitement du suicide en lui-même (avec un doute pendant une partie de l’épisode : suicide ou meurtre ?) l’auteur dépeint parfaitement le sentiment de culpabilité de l’entourage de la personne qui a mis fin à ses jour. Ceci dit la culpabilité c’est bien joli, mais c’est pas ça qui ramènera la personne en question et il aurait plutôt fallu être à ses côtés pour l’empêcher de succomber à son désir de mort (car on a beau dire, les gens qui disent qu’ils vont faire une bêtise, on les prend pas au sérieux, mais il arrive un jour où ils la font cette bêtise). Mais retournons à cet épisode : Dennis O’Neil traite ce sujet avec beaucoup de tact, sans trop en faire et montre déjà un Daredevil au bout du rouleau et au bord du gouffre. L’épisode est comme je le disait plus haut dur à lire, mais intéressant et sa conclusion est bien trouvée.

Du côté du dessin, nous avons droit à des planches très joliment réalisées par David Mazzuchelli. L’ambiance de cet épisode, toute particulière, est vraiment très bien rendue grâce au style de l’artiste.



Les informations pour écrire les chroniques de Comme quand j’étais môme proviennent du site Comics VF, merci à son équipe pour son travail de qualité.

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

2 pensées sur “Strange 202

  1. J’avais adoré cette rencontre entre X-MEN et Alphans mais le gros point noir de cette histoire c’est le traitement réservé au personnage de Puck. Cette relecture de ses origines m’a beaucoup déçu. On oubliait tout ce qui faisait l’originalité du personnage. Avec Byrne, on sentait qu’il avait dû lutter toute sa vie du fait de sa petite taille et qu’il avait pas mal voyagé dans cette condition. Ça faisait tout le sel du personnage. Claremont en fait une énième victime de possession, dommage.

    1. En fait ce dont tu parles n’a pas lieu dans cette rencontre. Certes Puck y retrouve une taille normale, mais il n’y est fait nulle mention d’une possession. Ca viendra plus tard, sous la plume de Bill Mantlo lorsqu’il rependra la série à la suite de John Byrne. Ce dernier a d’ailleurs exprimé ses regrets sur cette histoire de Bill Mantlo, ne serait que parce que la fameuse douleur dont Puck parle souvent n’est pas due à un démon emprisonné dans son corps mais « juste » à sa condition de nain qui lui occasionne de grandes souffrances.

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