Critique sans spoilers de Zack Snyder’s Justice League, réalisé par Zack Snyder et sorti en 2021.
Avec Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot, Ray Fisher, Ezra Miller, Jason Momoa, Amy Adams…
Déterminé à s’assurer que le sacrifice de Superman n’a pas été vain, Bruce Wayne s’allie à Diana Prince pour former une équipe de super-héros pour protéger le monde d’une menace apocalyptique.
Il s’agit de la version de Zack Snyder du film Justice League.
Quoi de neuf dans Zack Snyder’s Justice League ? Beaucoup de choses !
Voilà on y est, le fameux montage de Zack Snyder de Justice League dont on nous parle avec insistance depuis des lustres est enfin disponible… et force est de constater que lorsque le réalisateur déclare que son film n’a rien à voir avec le montage de Joss Whedon… et bien ce ne sont pas des paroles en l’air !
L’histoire est en effet la même dans les grandes lignes, mais elle est enrichie et son traitement est souvent différent et surtout plus cohérent, ce qui la rend nettement plus intéressante. Le ton est aussi complètement différent, beaucoup plus sérieux et solennel même si par contre on retrouve une petite blague attribuée à Joss Whedon à l’époque. Outre le format d’image (4/3, mais franchement on s’y habitude très vite), la colorimétrie est complètement différente et les effets spéciaux ont été revus. Forcément, la super-moustache n’est plus là mais aussi le rendu de Steppenwolf a été entièrement refait, le rendant plus impressionnant.
Des personnages revus… et des nouveaux venus !
Dans la version précédente de Justice League : il y avait deux sacrifiés : Cyborg et Flash. Tandis que le second – joué par Ezra Miller – s’avérait vite insupportable, le premier – interprété par Ray Fisher – était à peine esquissé. Les cartes sont redistribuées dans cette version, avec un Flash certes souvent pénible mais qui se retrouve gratifié de scènes impressionnantes vis-à-vis de ses pouvoirs et surtout l’intrigue est pas mal articulée autour de Cyborg qui pour le coup ferait presque passer Superman au second plan. Le personnage de Victor Stone gagne donc en humanité et en profondeur, et c’est très appréciable. Les autres personnages sont quant à eux globalement les mêmes, même si la relation Bruce/Diana est davantage lissée et qu’Aquaman garde son côté rebelle en perdant les scènes qui le ridiculisaient.
Mais il y a aussi des nouveaux venus ! Outre Jared Leto dans le rôle du Joker, il y a aussi un autre personnage très surprenant dont je ne donnerai pas l’identité pour vous laisser la surprise mais surtout il y a Darkseid qui n’est pas présent souvent mais dont chaque apparition est marquante et empreinte de la toute puissance maléfique qui le caractérise.
Zack Snyder’s Justice League et ses héros bigger than life
Depuis Man of steel, on sent une volonté de Zack Snyder de camper des super-héros « bigger than life ». Le parallèle avec le combat antique contre Darkseid n’est d’ailleurs pas innocent, plaçant de fait les super-héros sur un même plan mythologique que Zeus et Ares. Sans oublier la forte dimension christique de Superman, sacrifié puis ressuscité avec un retour très messianique pour sauver l’humanité.
Dans Zack Snyder’s Justice League, les super-héros se situent à un niveau qui les met en marge de la société humaine et d’ailleurs leur vie civile est juste esquissée et même sacrifiée sur l’autel de leur mission. C’est forcément une approche différente de celle de Marvel, qui avait dès le début choisi de placer ses héros à un niveau plus humain. Chaque approche a ses avantages et ses inconvénients, et cette critique n’a pas pour objectif de les juger, mais on peut apprécier que Zack Snyder soit cohérent dans son appréhension du concept, que l’on y adhère ou pas. A noter que les personnages, notamment Superman, sont particulièrement violents mais là aussi c’est cohérent avec l’approche du réalisateur depuis Man of steel.
Tout n’est cependant pas parfait au royaume de Zack Snyder
Malgré ses qualités, Zack Snyder’s Justice League n’est pas exempt de défauts. Déjà sur les quatre heures que dure le film, on peut penser qu’il y a des petites choses qui auraient pu rester dans la salle de montage. L’exemple qui me vient en tête est par exemple le départ d’Aquaman accompagné de chants, qui certes apporte un côté mythologique certain à la scène mais c’est long, très long… et il y a d’autres séquences comme ça. Sans aller jusqu’à traiter le film à la tronçonneuse, il y avait peut être de quoi faire une toute petite coupe ici et là.
De même, il y a une surabondance de ralentis à tout bout de champ. Certes, il y a des moments où cela s’y prête bien pour souligner le côté mythologique des super-héros élevés au rang de dieux des temps modernes par la vision de Zack Snyder et du coup on se croirait presque face à du Alex Ross avec des personnages qui prennent des poses épiques… mais il y a des scènes où les ralentis à tout bout de champ alourdissent considérablement l’action et la rendent pénible à suivre.
Enfin côté bande-son… outre le thème de Wonder Woman qui est toujours aussi insupportable, il y a aussi des thèmes qui ne fonctionnent pas toujours. Là aussi on sent une volonté de souligner le côté mythologique de l’œuvre, mais ce qui fonctionne dans la trilogie de l’Anneau ne fonctionne pas forcément avec la Justice League…
En conclusion
Zack Snyder’s Justice League nous livre la vision de son créateur, qui apporte un côté épique et même mythologique au concept de super-héros. Le film est bien plus intéressant que la version précédente, que l’on va charitablement oublier, malgré les défauts inhérents au style de Zack Snyder qui transparaissent dans cette version.
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