Ultimate Marvel est une collection éditée par Hachette. Revenons sur son numéro 2 : L’homme de demain.
Dans notre chronique précédente, nous vous avions parlé du premier album de la collection, consacré à Spider-Man. Dans ce nouveau tome, c’est au tour des X-Men d’être en vedette.
Ultimate X-Men #1 | Mark Millar / Adam Kubert / Art Thibert | 02/2001 | |
Ultimate X-Men #1.2 | Geoff Johns / Aaron Lopestri / Danny Miki | 06/2002 | |
Ultimate X-Men #2 | Mark Millar / Adam Kubert / Art Thibert | 03/2001 | |
Ultimate X-Men #3 | Mark Millar / Adam Kubert / Art Thibert | 04/2001 | |
Ultimate X-Men #4 | Mark Millar / Adam Kubert / Art Thibert | 05/2001 | |
Ultimate X-Men #5 | Mark Millar / Andy Kubert / Danny Miki, Joe Weems | 06/2001 | |
Ultimate X-Men #6 | Mark Millar / Andy Kubert / Danny Miki | 07/2001 | |
Ultimate X-Men #7 | Mark Millar / Adam Kubert / Art Thibert | 08/2001 | |
Ultimate X-Men #8 | Mark Millar / Adam Kubert / Art Thibert | 09/2001 | |
Ultimate X-Men #9 | Mark Millar / Tom Raney / Scott Hanna | 10/2001 | |
Ultimate X-Men #10 | Mark Millar / Adam Kubert / Art Thibert | 11/2001 | |
Ultimate X-Men #11 | Mark Millar / Adam Kubert / Art Thibert, Joe Kubert | 12/2001 | |
Ultimate X-Men #12 | Mark Millar / Adam Kubert, Tom Derenick / Scott Hanna, Lary Stucker, Danny Miki | 01/2002 |
Après Spider-Man, voici donc le lancement des aventures des X-Men en version Ultimate, en appliquant donc le concept de cet univers : on reprend tout du début, mais dans un contexte temporel tout à fait différent puisqu’on passe des sixties et seventies aux années 2000… et surtout on mélange les personnages des différentes périodes !
En effet, Mark Millar ne s’est pas contenté de réadapter les aventures des X-Men originaux (ceux des années 1960) pour ensuite passer à ceux des années 1970 mais a au contraire construit son casting en piochant allégrement dans les deux périodes de la carrière des enfants de l’atome. On se retrouve donc avec une équipe dirigée par le Professeur Xavier et composée de Cyclope, Marvel Girl, Tornade, Colossus, le Fauve et Iceberg… sans oublier Wolverine qui rejoint le groupe dans des circonstances pour le moins particulières (mais qui ont sûrement servi d’inspiration pour la mythologie de Romulus).
Cet album est divisé en deux arcs, le premier servant de mise en place du concept des X-Men revisités à la sauce Millar. D’ailleurs en parlant de ce dernier, on peut retrouver quelques un de ses tics d’écriture mais on est tout de même dans la fourchette haute de ses travaux. De quoi rendre nostalgique d’une époque où il était un vrai scénariste et pas uniquement un vendeur de pitch…
Le premier arc met donc en place l’univers des enfants de l’atome version Ultimate. On retrouve donc des éléments piochés dans la mythologie des X-Men « classiques » (ceux de l’univers 616) mais réinterprétés et amalgamés pour former une toute nouvelle narration. La base de cet arc est comme à l’origine le combat entre les X-Men et les troupes de Magnéto, sur fond de défiance des humains ordinaires, mais en incluant des éléments plus poussés que lors des débuts des X-Men lorsqu’ils ont affronté Magnéto à Cap Citadelle.
Le processus de simplification et de modernisation des X-Men fonctionne à plein régime, mais l’effet involontaire d’ancrer ainsi les X-Men dans les années 2000 fait que cette version peut avoir pris un petit coup de vieux. Les années 2000 sont loin maintenant, et ce qui était « in » à l’époque l’est beaucoup moins. Mais rien de scandaleux non plus, c’est toujours sympa d’avoir un petit retour sur une époque donnée.
La narration est aussi modernisée, avec des passages moins bavards que sous les plumes de Stan Lee ou Chris Claremont, plus en phase avec des standards plus actuels de la façon de raconter des histoires en comics. Nous avons aussi droit à une bonne dose d’action, et certains passages sont particulièrement spectaculaires. Sur la partie psychologique des personnages, il y a des moments un peu en-dessous du reste (notamment autour des amourettes entre personnages) mais la caractérisation des personnages reste très efficace.
On passe ensuite à la seconde partie, qui n’est plus ni moins que Retour à l’Arme X. On revient donc sur les origines de Wolverine, qui vont avoir de sacrées conséquences sur les X-Men. D’ailleurs cet arc fait vraiment penser au film X-Men 2, et semble toujours davantage une source d’inspiration pour ce dernier que Dieu créé, l’homme détruit même si des éléments de ce dernier avaient surnagé dans le scénario du film.
C’est aussi l’occasion de découvrir Nick Fury version Ultimate… mais pas dans sa version définitive ! La série Ultimates n’avait pas encore débuté, on tâtonnait encore pour construire l’univers Ultimate donc le Nick Fury de cet arc est certes afro-américain mais n’a rien à voir avec celui qu’on découvrira par la suite. En tout cas son numéro de super agent à la sauce Steranko revu en mode Ultimate fonctionne à merveille.
Cette seconde partie exploite encore davantage le conflit entre mutants et humains, ces derniers n’hésitant pas à se livrer à des actes particulièrement cruels pour se servir des enfants de l’atome comme chair à canon. Des expériences monstrueuses sont ainsi menées, et les mutants captifs sont utilisés comme soldats chargés à la fois des missions impossibles et surtout des sales besognes. On découvre d’ailleurs de nouveaux personnages lors de cet arc, enrichissant ainsi le casting de l’univers Ultimate.
Si la première partie de l’album était déjà une très bonne entrée en matière, avec Retour à l’Arme X Mark Millar passe la seconde et va encore plus loin. Sa vision de l’Arme X est malheureusement d’une grande pertinence quand on connait la nature humaine, et en poussant le concept encore plus loin que dans l’univers 616 il nous montre toute la noirceur dont est capable l’être humain. De quoi se dire que Magnéto n’a pas forcément tout le temps tort…
Au final, que penser de cet album côté scénario ? Si un petit coup de vieux se fait inévitablement sentir comme nous le disions plus haut, la série reste d’une grande efficacité et offre du grand spectacle au lecteur. Cette réinterprétation simplifiée a tout pour séduire une nouvelle génération de lecteurs, même si par bien des côtés les X-Men originaux restent supérieurs à cette nouvelle version (ce qui n’était pas forcément vrai pour la version Ultimate de Spider-Man par rapport à la série « historique »).
Passons maintenant à la partie graphique, principalement assurée par Adam Kubert. Là aussi, ce qui était à l’époque un graphisme particulièrement novateur a pris un petit coup de vieux désormais, mais ce n’est pas mauvais pour autant. Loin de là même !
La représentation graphique est de qualité, avec de très bonnes idées visuelles et des scènes d’action tout à fait convaincantes. Sans oublier un certain gigantisme injecté dans les scènes qui le nécessitent, et c’est très efficace là aussi.
Côté bonus, on retrouve un rédactionnel très complet et qualitatif ainsi que les couvertures originales des épisodes dont certaines sont vraiment superbes.
Nous vous donnons rendez-vous pour notre chronique du prochain numéro, consacré aux Ultimates.
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de la collection Ultimate Marvel :
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Merci pour la chronique. Je n’ai pas été choqué plus que ça par le coup de vieux… 20-25 ans ça passe vite.
C’est clair que c’est moins flagrant que la permanente de Tony Stark 😉