Pour les fiches de lecture, je sépare en deux parties : un petit résumé de ce que je pense de la série, sans aucune révélation. Pour l’article plus détaillé, donc susceptible de contenir des révélations, il faudra cliquer sur le lien en bas de ce résumé.
Chaque scénariste a sa série « fétiche », une série qui sera toujours citée en référence sur la qualité de son travail. Pour Byrne ce sont les FF, pour Claremont ce sont les X-Men, pour Millar ce sont les Ultimates…Pour JMS, scénariste venu de la télévision (qui ne sait pas qu’il fut le scénariste de Babylon 5), c’est Rising Stars qui a joué un rôle majeur dans son oeuvre.
Je me suis procuré récemment les 4 tomes de la série publiés en Semic Books (pour la fin, ce sera en TPB), et je vais donc vous parler de cette série qui serait tout juste passable (le graphisme est très 90’s) sans le talent de conteur de JMS. Découverte par hasard (mon frère m’avait prêté les premiers tomes), cette série m’avait tout de suite plu et j’attendais patiemment le moment adéquat pour l’acquérir.
1969, un mystérieux flash au-dessus de Pederson affecte les enfants à naître. 113 enfants qui vont devenir « spéciaux », développant des pouvoirs allant de l’anecdotique au surhumain. Rising Stars, c’est l’histoire de ces enfants et des adultes qu’ils sont devenus.
Lorsqu’on lit Rising Stars en 2009, la trame parait très classique, mais c’est surtout parce que sa thématique a été abondemment pillée (Neo Universel, Heroes pour ne citer qu’eux). Mais lorsque la série parait, tout le monde s’entend pour lui trouver de grandes qualités malgré sa publication chaotique (JMS a en effet eu du mal avec les illustrateurs).
Partant d’un fait initial inexpliqué (du moins en VF), le récit s’aventure dans plusieurs directions. A travers les yeux du plus puissant des spéciaux, l’enfance de ces êtres pas comme les autres est dévoilée au fur et à mesure du récit, développant des thèmes qui sont récurrents chez Marvel (Rising Stars est une publication Top Cow) : la différence, le rejet de l’autre s’il n’est pas « normal » (ce mot prenant une autre dimmension ici), la peur de la puissance. On peut y voir aussi une réflexion sur le « métier » de héros, alors que certains spéciaux sont costumés et qu’un autre travaille pour la police. Et finalement ce dernier sera le plus intègre de la bande, puisque l’un des deux costumés est quasiment traité de gamin (nombreuses allusion à son tempérament de fanboy) et un autre est à la solde d’une multinationale.
Une bonne partie de ce récit décrit une enquête, pour trouver qui tue les spéciaux. La fin de cet arc, assez long, inclut un sous-arc apocalyptique (l’occasion de faire quelque bonnes grosses bastons) qui n’est pourtant pas sans rapport avec le reste de l’histoire (je n’en dis pas plus mais c’était bien trouvé). Ensuite le récit s’oriente dans une nouvelle direction, les spéciaux décidant d’utiliser leurs pouvoirs pour changer le monde.
Même si on n’échappe pas à certains clichés (le personnage du Poète est un peu caricatural par moments), le récit est vraiment très bon. Chaque pièce est à sa place et semble faire partie d’un tout que malheureusement le lecteur Français ne connaîtra pas. Il y a certes des passages bien bourrins mais la série ne se résume pas à cela.
Du côté du dessin, je suis plus mitigé. Un certain nombre d’artistes ont sévi sur la série, dont le niveau est en dents de scie. Dans une majorité du récit, le dessin est très typé 90’s, avec des personnages figés aux poses improbables (et qui volent tous raides comme des piquets et un genou plié) et forcément le héros est un brun barraqué aux cheveux longs. Sur la fin, ça se bonifie un peu mais de toutes façons le récit ne pâtit pas trop de ces dérapages graphiques.
Reste maintenant à voir comment se finit la série. Quand je le pourrai, je m’achèterai le TPB qui fait suite aux Semic Books et j’en parlerai ici. C’est quand même dommage que Delcourt, détenteur des droits Top Cow, ne veuille rien faire pour cette série (ni réédition ni publication de la fin inédite).
Rising Stars restera en tout cas le travail le plus marquant de JMS, qui a influencé d’autres auteurs et dont les thèmes sont fréquemment repris par JMS lui-même dans ses travaux ultérieurs. L’exemple le plus flagrant est Supreme Power, qui présente de nombreuses similitudes avec Rising Stars, mais même dans The Twelve on retrouve de ci de là des petits ingrédients de cette série. Certains pourraient penser que c’est du recyclage, d’autres que JMS manque d’inspiration. Je pense pour ma part que lorsqu’on a passé des années à sortir une série pareille de ses tripes il est difficile de passer à quelque chose de totalement différent et que les thèmes qui y figurent finissent par ressurgir d’une façon ou d’une autre.
C’est clair que j’aimerai bien voir la fin de cette série.
J’avais commencé à la prendre en prériodique mais je les ai revendu au moment où ils sont passés aux TPB.
A la même époque, on avait aussi Midnight Nation. Terrible !!!!!!!!!!
Les Semic Book sont raccord avec les TPB originaux, donc si tu prends le TPB qui suit directement le SB 4 tu as la suite et la fin (faut que je vérifie avec les numéros d’épisodes).
Midnight Nation est un de mes regrets, j’avais beaucoup aimé quand mon frère me l’avait prêté mais je n’ai pas eu de sous à mettre dedans.
Il est dispo quand ?
Le TPB en VO ? Ca fait un moment qu’il est dispo.
Tiens je l’ai commandé hier sur Amazon ce TPB. J’en reparle dès que je l’ai lu 🙂