Le lundi c’est librairie ! vous propose la chronique de quatre albums édités par Bliss Comics, Panini Comics et Glénat Comics.
Au programme : Faith t3, Defenders t1, Jessica Jones t2 et The beauty t1.
Faith tome 3 | |
Bliss Comics 128 pages – 14.95€ Jody Houser |
Héroïne attitrée de Los Angeles, Faith fait rêver toute la cité des anges… Mais le cauchemar n’est jamais loin ! Une jeune psiotique évadée provoque le chaos dans les rues de la ville, Et Faith doit voler à la rescousse…. Cette jeune fille, qui peut drainer l’énergie de tout ce qui est à sa portée, n’est autre que la plus controversée des stars de la pop…
Ce nouveau volet de la série nommée aux Eisner Awards est toujours écrit par la Jody Houser (Rogue One) et illustré par Meghan Hetrick (Red Thorn) et Marguerite Sauvage (DC Comics Bombshells). Mais aussi : Faith rencontre Hilary Clinton, dans une histoire par la légendaire Louise Simonson (New Mutants) et Pere Pérez (Ivar) !
Contient Faith (série régulière) #5-8.
Après deux albums très réussis, il est temps de retrouver Faith, la jeune et dynamique super-héroïne de l’univers Valiant.
Une fois encore, la magie de Jody Houser opère et c’est avec grand plaisir qu’on retrouve Faith dans ses nouvelles aventures. C’est frais et plein de pep’s, le genre de livre qui donne envie de positiver très fort après l’avoir lu. Pourtant ce n’est pas pour autant que la série est mièvre ou que tout est rose bonbon : le ton est tout ce qu’il y a de sérieux, mais la série est vraiment très fraîche et ce troisième album est à l’instar des deux précédents une lecture recommandée pour se remonter le moral !
L’autrice ne fait pas les choses à moitié pour mettre son personnage dans des situations pas forcément évidentes à résoudre, et cette pauvre Faith en voit de toutes les couleurs. Mais elle reste malgré tout un personnage très positif et attachant.
Le temps passe décidément très vite quand on lit les aventures de Faith, l’ennui étant totalement absent de la lecture de cet album (là aussi comme pour les précédents). L’action est très bien dosée et la jeune héroïne bénéficie d’une caractérisation soignée. On retrouve une fois encore le traitement à la fois de l’aspect super-héroïque du personnage et de sa vie de tous les jours, ce qui constitue une des forces de la série depuis son début.
A noter que dans cet album se trouve un épisode spécial où Faith croise le chemin de Hilary Clinton lors des élections Américaines. L’intérêt est en tout cas très limité, comme tous ces épisodes spéciaux qui donnent à chaque fois l’impression que l’éditeur concerné se frotte à la jambe de la personnalité politique en vogue pour se faire mousser.
Du côté du dessin, les styles des différents artistes à l’oeuvre sont complémentaires et ces derniers nous livrent une prestation impeccable. L’identité graphique de la série contribue d’ailleurs pas mal à son côté frais, même si là encore il n’est pas question de mièvrerie ou de rose bonbon.
Le sommaire de l’album est complété par une galerie bien fournie en couvertures et en crayonnés.
Un excellent album, dans une série toujours aussi agréable à lire.
Defenders tome 1 | |
Panini Comics 128 pages – 15€ Brian Michael Bendis |
Le retour à New York du criminel Willis Stryker, un ami d’enfance de Luke Cage, provoque une guerre des gangs. Daredevil, Iron Fist, Jessica Jones et Luke doivent protéger les habitants de la ville en réprimant au plus vite cette escalade de violence. Brian M. Bendis, le créateur de Jessica Jones, a écrit parmi les plus belles pages des aventures de Daredevil mais aussi de Luke Cage. Defenders est un projet qui lui tenait à cœur et qu’il réalise avec l’aide de son complice David Marquez (Ultimate Spider-Man, Iron Man).
(Contient les épisodes US Defenders (2017) 1-5 et FCBD (2017) GOTG (II), inédits)
Comme à la télévision, les héros urbains unissent leurs forces pour former une « non équipe » que nous pouvons retrouver dans ce premier album de la série qui leur est consacrée.
En fait, pour être parfaitement honnête, ce rassemblement n’a pas attendu la série pour avoir lieu : Depuis qu’il oeuvre sur les héros urbains de Marvel (ce qui commence à se chiffrer en dizaines d’années), Brian Michael Bendis fait se croiser les chemins de ces personnages et les fait combattre ensemble donc c’est plus la série qui a regardé sa copie que l’inverse. Mais tout de même il faut reconnaître que le nom « Defenders » et quelques éléments de l’histoire font diablement penser à une volonté de Marvel de s’aligner sur les contenus « live » tout comme cela a été le cas avec le SHIELD auparavant (mais avec moins de forceps cette fois). Donc pour le coup, le serpent se mord la queue !
Brian Michael Bendis connait en tout cas bien ses personnages et livre une partition impeccable car maintes fois rodée. On peut même se réjouir que l’auteur n’en profite pas pour jouer son sale gosse comme il a l’habitude de le faire en piétinant ce que font d’autres auteurs (ne serait-ce que vis-à-vis de Daredevil) pour tout mettre à sa sauce. Si on est familier de ce qu’on pourrait presque surnommer le « Bendisverse » (les héros urbains de Marvel depuis la toute fin des années 90) on est immédiatement en terrain connu.
L’histoire est très intéressante, et comme d’habitude avec l’auteur les dialogues sont soignés. Ce premier tome est une très bonne surprise, loin d’une simple exploitation mercantile de la série télévisée. Les personnages retrouvent des caractérisations qui leur vont bien, et le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer dans ce premier tome mené tambour battant.
Côté dessin, c’est David Marquez qui officie et le résultat est également très convainquant. Mais par contre l’artiste a de son côté succombé à la tentation du mimétisme, et il y a plus d’un dessin où Jessica ressemble à Krysten Ritter (interprète de Jessica Jones à la télévision).
Un excellent album, qui permet à Brian Michael Bendis de s’amuser avec ses personnages préférés.
Jessica Jones tome 2 | |
Panini Comics 144 pages – 15€ Brian Michael Bendis |
Maria Hill, en fuite, doit enquêter sur son passé. Elle décide alors d’engager la meilleure détective qu’elle connaisse. Mais même pour Jessica Jones, la mission ne sera pas de tout repos…
(Contient les épisodes US Jessica Jones (2016) 7-12, inédits)
Après un premier tome réussi mais avec un petit air de réchauffé, voici un nouvel album consacré à Jessica Jones et là ce n’est pas la même chanson.
En effet, si Brian Michael Bendis donnait l’impression de rester dans sa zone de confort, voire même de se regarder écrire, dans le premier tome l’auteur a ici retrouvé son rythme de croisière. Il en profite d’ailleurs pour invalider certaines choses discutables du premier tome, balayant ainsi les craintes vis-à-vis d’une volonté de calquer la série télévisée.
Ce second tome est donc centré sur Jessica Jones et Maria Hill, deux créations de Brian Michael Bendis qui auront rarement été aussi bien exploitées. Pour la seconde, l’auteur se permet même une petite vanne en passant sur un épisode peu glorieux de son passé, ce qui a de quoi faire sourire les lecteurs de l’époque tout en n’étant pas inaccessible pour les lecteurs plus récents.
Tout en restant en même temps braqué sur le passé (avec d’excellentes idées à ce sujet) et l’avenir, l’auteur nous offre une histoire qui tient vraiment très bien la route. Et s’il arrive qu’il ait du mal à finir ses récits sans un effet « soufflé qui retombe », ici il n’en est rien et l’intérêt est au rendez-vous du début à la fin de ce second tome.
En effet on ne s’ennuie pas une seule seconde dans cet album qui fait penser aux grandes heures de la série Alias, mais sans ce petit goût de réchauffer qui gâtait un peu la sauce dans le premier tome. Les dialogues, grande force de l’auteur, sont soignés et percutants et toute l’histoire a de quoi réserver des surprises au lecteur même si finalement avec le recul tout parait diablement logique. Mais il est facile de jouer à « bon sans mais c’est bien sûr » sans y avoir forcément pensé tout seul au cours de la lecture !
Côté graphique, Alex Gaydos assure une nouvelle fois une prestation impeccable et là aussi on se croirait revenus à la grande époque d’Alias ! C’est très soigné, et j’apprécie que l’artiste ne tombe pas dans le piège du mimétisme avec la série télévisée.
Un excellent album, encore plus réussi que le premier.
The beauty tome 1 | |
Glénat Comics 144 pages – 15.95€ Jason A. Hurley / Jeremy Haun |
La beauté a un prix… et elle peut parfois vous être fatale
C’est un fait : notre société est obsédée par l’apparence physique. À travers les médias ou la publicité, la beauté nous est imposée comme l’idéal suprême à atteindre. Et s’il y avait un moyen de la garantir éternellement ? Et si ce moyen était une maladie sexuellement transmissible ? Dans un monde où la grande majorité de la population a déjà été « contaminée » par la perfection physique, deux agents du FBI vont enquêter sur les origines de ce mystérieux virus et découvrir que la beauté a un prix… et qu’elle peut vous coûter la vie.
Les titres qui se consacrent aux épidémies et à leurs conséquences, il y en a plein car le sujet est très vendeur. Mais qu’il s’agisse d’une épidémie de beauté, là c’est déjà beaucoup plus rare !
Avec ce pitch original, Jason Hurley et Jeremy Haun font un parallèle avec des épidémies bien connues du public (difficile de ne pas penser au SIDA par exemple) et les théories conspirationnistes qui vont avec pour construire un thriller haletant. Les auteurs en profitent pour se poser des questions pertinentes sur l’importance du paraître dans notre société, qui a pris une telle place qu’ici les gens préfèrent être malades pour être beaux.
Ce premier tome, mené à un rythme effréné est passionnant d’un bout à l’autre. On se prend vite au jeu en suivant les deux enquêteurs dans leurs efforts pour comprendre de quoi il retourne et surtout pour trouver une solution à ce qui devient véritablement catastrophique. Les auteurs sont très inspirés et nous livrent un récit dont il est quasi impossible de décrocher avant d’en avoir lu la dernière page (avant de pousser un « oh non » en voyant le laconique « à suivre » à la fin du tome).
La caractérisation des personnages est efficace, tandis que l’intrigue est bien pensée et tient la route. Il y beaucoup de potentiel avec cette thématique, et ce premier tome montre que les auteurs exploitent parfaitement un univers très cohérent.
Du côté du dessin, signé Jeremy Haun, la qualité est aussi au rendez-vous. Les planches sont très bien réalisées, et l’ambiance tendue de l’histoire est très bien mise en images.
Un excellent album, qui donne envie d’en lire plus.
C’est tout pour aujourd’hui !
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