Comme annoncé ce matin, Le lundi c’est librairie ! est de retour pour vous proposer la chronique de trois albums édités par Panini Comics.
Au programme : Jessica Jones – The Pulse, Docteur Strange t2 et Daredevil par Miller t0.
Jessica Jones – The Pulse | |
Panini Comics 376 pages – 18€ Brian M Bendis |
Jessica Jones est engagée par le Daily Bugle en tant que reporter d’investigation. La cible de ses enquêtes ? Les super-héros et leurs ennemis ! Au programme : Luke Cage, Nick Fury et Norman Osborn.
(Contient les épisode US The Pulse 1-14 et New Avengers Annual 1,publiés précédemment dans les revues SPIDER-MAN HORS SERIE 17, MARVEL MEGA 22, MARVEL ICONS 17-20 et MARVEL ICONS HOR SERIE 8)
Grâce à la série diffusée sur Netflix, Jessica Jones a le vent en poupe et c’est tout naturellement qu’après ses aventures dans la série Alias sa période The Pulse connait une nouvelle édition.
Créateur du personnage, qu’il a rétro-inséré dans la sacro-sainte continuité Marvel (ce qui tenait parfois d’un numéro d’équilibriste), Brian Michael Bendis retrouve donc l’intrépide Jessica Jones pour lui donner de nouvelles aventures. On sent tout de suite que le regard qu’il porte sur le personnage n’est plus le même que dans Alias : sa situation ayant évolué en bien (un petit ami, un bébé en route et Killgrave neutralisé), Jessica est un personnage plus positif qu’à son époque où elle était paumée et du coup le ton de la série est nettement plus positif. D’ailleurs contrairement à ses aventures précédentes, nous ne sommes pas ici dans le label Max ce qui fait que l’auteur a dû mettre la pédale douce sur certains excès (de langage notamment). Mais en tout cas on retrouve bien tout ce qui fait le charme de Jessica Jones dans ces récits, car même si tout va mieux pour elle ce n’est pas pour autant qu’elle a changé de personnalité et il vaut mieux ne pas lui chercher de noises. Les différentes histoires qui composent cet album sont très intéressantes, très bien racontées par un Bendis très inspiré qui utilise avec brio son talent pour les dialogues (Spider-Man a droit à un moment assez touchant sur tout ce qu’il a perdu). Le passage au monde du journalisme, avec une excellente utilisation du personnage de Ben Urich qui aura rarement été aussi bien traité, est une bonne chose car cela permet de voir le regard du public sur les agissements des super héros. Et pour tout dire, les épisodes tie-in à Secret War m’ont donné envie de relire cette très bonne mini-série.
Du côté du dessin, les différents artistes à l’oeuvre servent très bien le récit dans leurs styles respectifs. Par contre, même si habituellement je fais partie des défenseurs de Mark Bagley je suis obligé de reconnaitre que sa partie est la moins bonne de l’album.
Un excellent album, qui nous permet de retrouver un personnage attachant dans des aventures passionnantes.
Docteur Strange tome 2 | |
Panini Comics 168 pages – 18€ Jason Aaron |
Le Docteur Strange doit faire face à l’Empirikul alors que la magie est soudainement devenue une denrée rare. Pour cela, accompagné par ses amis magiciens comme la Sorcière Rouge, il part dans une quête pour mettre la main sur des artefacts qui lui permettraient de combattre l’armée venue d’une autre dimension.
(Contient les épisodes US Doctor Strange (2015) 6-10 et Last Days of Magic, inédits)
Après un premier tome particulièrement réussi, il est temps de retrouver le Docteur Strange qui continue à vivre de folles aventures sous la plume de Jason Aaron.
L’auteur de Scalped ou d’aventures remarquables de Wolverine n’est jamais très gai dans ses travaux (quoiqu’il y a de l’humour dans Wolverine & The X-Men, l’exception qui confirme la règle) et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas changé d’humeur pour les aventures du Docteur Strange. Ce second album est en effet particulièrement sombre, avec ni plus ni moins qu’une nouvelle déconstruction du personnage mais également de la magie au sens large dans l’univers Marvel. On retrouve donc le fringant sorcier suprême dans un registre qui n’est pas familier aux lecteurs, à savoir non pas celui qui va réussir à sauver la situation avec un sortilège bien senti mais un survivant qui lutte de son mieux contre ceux qui ont détruit la magie. Le premier tome avait surpris de par son approche hors norme du personnage, avec notamment une révélation surprenante sur le prix de ses actions, le second enfonce le clou encore plus loin en montrant un Docteur Strange toujours différent de son image classique mais en tout cas très intéressant. Ce second tome, bourré d’action et rempli de très bonnes idées très bien exploitées, se dévore plus qu’il ne se lit. Jason Aaron nous livre une interprétation tout à fait passionnante du personnage du Docteur Strange et de son univers, et son talent pour raconter les histoires n’est plus à démontrer. En ce qui me concerne, je classe cet album dans les meilleures sorties super héros en VF de ce début d’année.
Du côté du graphisme, Chris Bachalo répond une nouvelle fois présent pour mettre en images ce second tome. L’artiste est particulièrement inspiré, et son style correspond parfaitement à l’ambiance hors norme de l’histoire.
Un excellent album, avec une utilisation particulièrement intelligente du personnage du Docteur Strange.
Daredevil par Miller tome 0 | |
Panini Comics 184 pages – 26€ Roger McKenzie |
L’Homme sans peur, Daredevil, affronte de dangereux adversaires comme Bullseye, le Docteur Octopus ou l’incroyable Hulk. Les premiers épisodes dessinés par Frank Miller pour la première fois en librairie.
(Contient les épisodes US Daredevil (1963) 158-167, publiés précédemment dans les revues STRANGE 155-164)
Quand on parle de Daredevil, on parle souvent du run de Frank Miller où il officiait en tant qu’auteur/dessinateur. Mais ce faisant, on passe souvent sous silence la période précédente écrite par Roger McKenzie, ce qui est d’une grande injustice car ces épisodes sont fabuleux. Cette injustice est enfin corrigée avec cet album.
Dans cette période, on retrouve donc les prémisses de ce qui a fait le charme de l’ère Miller : un héros torturé dont l’univers ne cesse de voler en éclats, le tout dans une ambiance sombre de polar urbain. Roger McKenzie nous concocte toute une série d’histoires passionnantes, dont Frank Miller est le co-scénariste. Ce sont des épisodes passionnants qui nous sont proposés là, de la conclusion de la saga du Chasseur au combat contre le Mauler (écrit par David Michelinie, ce qui explique la présence d’Edwin Cord et de cette fameuse armure) en passant par le tragique duel contre Hulk ou encore la découverte du secret de Matt Murdock qui donne lieu à l’une des meilleures versions de ses origines… C’est simple, il n’y a rien à jeter dans cet album. Toute l’essence du Daredevil de Miller s’y trouve, et si vous voulez savoir ce que c’est qu’un homme sans peur il vous suffit de lire ces pages. On a attendu longtemps une édition de ces épisodes jamais réédités depuis leur parution dans les pages de Strange (et je peux vous dire qu’en ce qui me concerne, ils m’ont fait fort impression à l’époque), mais ça valait la peine car c’est un vrai bonheur de pouvoir (re)découvrir cette période fantastique de la carrière de Daredevil. Et en plus l’édition est soignée, ce qui ne gâche rien : papier mat qui sied à merveille aux parutions de cette époque et une traduction de grande qualité alors que celle du run de Miller n’est pas sensationnelle. Si vous êtes fan de Daredevil, cet album est un passage obligé car en faisant l’impasse dessus vous ratez de grands moments de la vie de Matt Murdock.
Du côté du dessin, on retrouve un Frank Miller particulièrement inspiré qui nous livre des planches remarquablement bien dessinées. Les postures acrobatiques de Daredevil sont magnifiquement rendues, avec beaucoup de dynamisme pour les scènes d’action mais aussi un style qui convient bien aux moments plus calmes.
Un excellent album, indispensable pour les lecteurs qui aiment Daredevil.
C’est tout pour aujourd’hui !
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