Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui une chronique consacrée à un seul album.
Au programme : Archer & Armstrong – L’intégrale.
Archer & Armstrong – Intégrale | |
Bliss Comics 808 pages – 49€ Fred Van Lente |
Obadiah Archer est un jeune idéaliste, endoctriné dans la secte de ses parents adoptifs et entraîné à devenir un assassin sans pitié à leurs ordres. Sa mission : tuer le seul être empêchant ses parents d’accomplir leur plan de domination du monde. Celui qu’ils nomment parfois Satan ou l’Antéchrist, celui qui se fait appeler aujourd’hui… Armstrong : un colosse immortel parcourant le monde depuis des milliers d’années (dont quelques-unes sobres). Un hédoniste amateur de poésie, passant d’aventure en aventure aussi facilement que d’un bar à l’autre… Archer va vite se rendre compte que les véritables ennemis sont dans la secte qui l’a élevé pendant des années… Et il va s’allier à Armstrong pour sauver l’humanité de cette menace ! Ensemble, ils vont voyager aux quatre coins du monde et du temps pour déjouer des conspirations planétaires et lever le voile sur les plus grands mythes de notre histoire.
Contient Archer and Armstrong #0, #1 à #25, Archer #0 et Bloodshot and H.A.R.D. Corps #20 et #21.
Avec cet album, nous avons droit à l’intégralité de la série Archer & Armstrong, écrite par Fred Van Lente. Cet imposant volume est donc divisé en différentes parties, une par arc narratif :
- Le Michelangelo code
- La colère du guerrier éternel
- Le lointain
- Guerre civile dans la secte
- Mission : improbable
- La terre vaine et autres histoires
Archer & Armstrong, c’est ni plus ni moins qu’un gigantesque buddy movie sous forme de bande dessinée. On retrouve en effet le concept des deux individus que tout oppose et qui ne s’apprécient pas (enfin ici c’est surtout Archer qui en a après Armstrong au départ) mais qui sont obligés de collaborer et finissent par mettre leurs différences de côté. Cela fournit donc à Fred Van Lente un terrain pour des interactions très réussies entre les deux personnages principaux de sa série, sans toutefois aller dans le même registre qu’un autre « buddy movie en BD » de Valiant, à savoir Quantum & Woody. La série n’est cependant pas dépourvue d’humour, mais cela se cantonne le plus souvent à des vannes dans les dialogues, et d’ailleurs le plus souvent c’est Armstrong qui en est l’auteur. Quoique l’arc Le lointain est vraiment très drôle avec l’inénarrable Général Censuré et la drôle de fixation de ses troupes.
Le concept de la série est tout de même assez original : un assassin issu d’une secte qui doit retrouver un immortel pour l’éliminer, puis fini par s’allier avec lui. Mais la série va plus loin que cela, en abordant des thèmes assez sérieux entre deux moments légers. Même si Fred Van Lente fait preuve de dérision en dépeignant des sectes pour le moins insolites, il n’en reste pas moins qu’il montre le côté nocif des sectes en général et l’embrigadement de leurs recrues.
Les différentes histoires de cette intégrale sont en tout cas très intéressantes, même s’il est assez frustrant de n’avoir des informations sur Archer qu’au compte-gouttes alors qu’on en connait assez rapidement pas mal sur Armstrong. L’auteur maîtrise parfaitement le concept de la série, qui s’avère être très cohérente d’un bout à l’autre. Les deux personnages sont vraiment intéressants chacun à sa manière, et leurs aventures se lisent avec beaucoup de plaisir et sans aucun temps mort. Univers Valiant oblige, nous retrouvons également des personnages d’autres séries qui sont soit juste évoqués (il y a une référence à X-O Manowar), soit très impliqués dans l’histoire (le crossover avec Bloodshot).
Du côté du dessin, différents artistes sont à l’oeuvre tout au long de cet imposant volume, avec une qualité globalement très bonne. En ce qui me concerne, j’ai préféré les parties dessinées par Pere Perez et je n’ai pas trop apprécié les épisodes de Joshua Dysart, mais c’est vraiment une question de goûts personnels. Les styles des artistes sont en tout cas tout à fait adaptés à l’ambiance des histoires et graphiquement c’est vraiment très réussi d’un bout à l’autre.
Pour terminer, penchons-nous maintenant sur l’édition. 808 pages, ça fait un gros pavé mais la reliure est solide et n’a donné aucun signe de fatigue au cours de la lecture. La qualité d’impression est également bonne, mais par contre il y a un tout petit défaut en ce qui concerne la traduction de la seconde partie où il peut arriver de trouver des coquilles. Fort heureusement c’est rare, mais c’est dommage. J’ai par ailleurs apprécié que les différents arcs soient bien séparés les uns des autres, avec pour chacun les couvertures des titres concernés, qui sont également intercalées entre chaque épisode. Ca n’a l’air de rien, mais c’est un petit détail appréciable pour se repérer pendant la lecture. En ce qui concerne les bonus, nous sommes gâtés avec environ 80 pages de suppléments. On y retrouve une galerie de couvertures et de planches à différents stades de finition, du crayonné au résultat final, ce qui est toujours intéressant à regarder pour assister au processus créatif des planches.
Un excellent album, passionnant et bien servi par une belle édition.
C’est tout pour aujourd’hui ! Rendez-vous dans une prochaine chronique…
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