Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de quatre albums.
Au programme : The empty man, The X-Files archives t2, Thanos & Adam Warlock – L’entité de l’infini et Tony Chu t11.
The empty man | |
Glénat Comics 144 pages – 15.95€ Cullen Bunn |
Série en cours
Lorsque le monde est frappé par un Mal invisible…
Un an a passé depuis que le premier cas du virus Empty Man a été déclaré. Aucun médicament n’a depuis été capable de ralentir sa progression. La cause est inconnue, et les symptômes incluent accès de rage, hallucinations, démence suicidaire, provoquant la mort ou une spectaculaire catatonie. Alors qu’un culte meurtrier gagne l’ensemble du pays, le FBI et le CDC unissent leurs forces pour enquêter sur le Empty Man, espérant à la fois stopper cette nouvelle organisation et découvrir un remède. Mais les deux sont peut-être liés…
Quand je vois Cullen Bunn sur la couverture d’un album, je suis généralement méfiant, car l’auteur est capable du meilleur (The sixth gun) comme du pire (l’essentiel de son oeuvre alimentaire chez Marvel)…du coup, où se situe The empty man ? J’ai envie de dire entre les deux… Le pitch est plutôt intéressant, et l’auteur prend le lecteur par surprise en partant de ce qui semble être une histoire de détective assez classique pour partir vers l’horreur… sauf qu’il semble avoir été un peu dépassé par son histoire et du coup j’ai eu davantage l’impression de lire une somme d’idées sommes toutes assez bonnes mais laborieusement reliées entre elles plutôt qu’un tout cohérent, ainsi une réunions d’ambiances. L’histoire n’est pas mauvaise, mais par moments j’ai vraiment eu du mal à saisir où Cullen Bunn voulait en venir, et la fin est assez abrupte, ce qui n’arrange rien. Peut être que je n’étais pas dans de bonnes dispositions en lisant cet album et que je suis passé à côté de quelque chose, mais en tout cas même si je ne me suis pas forcément ennuyé lors de ma lecture je n’ai pas non plus été captivé. En fait ça m’a donné l’impression d’une union improbable entre True detective, X-Files et un film d’horreur…
La partie graphique est quant à elle assurée par Vanessa Del Rey et même si je ne suis pas forcément client de son style je dois reconnaitre que l’artiste a fort bien réussi à capter et retranscrire l’ambiance de l’histoire. Le côté horreur surtout est très bien rendu, avec des passages qu’il vaut mieux ne pas lire tout seul le soir.
Un album déconcertant, pas forcément mauvais mais dont on ressort avec l’impression d’être passé à côté de ce que l’auteur voulait raconter.
The X-Files archives tome 2 | |
Glénat Comics 160 pages – 14.95€ Stefan Petrucha |
Série en cours
Les affaires non classées du FBI
Avec The X-File Archives, faites équipe avec Mulder et Scully et percez une nouvelle série de mystères ! Savamment construites par Stefan Petrucha et dessinées par Charlie Adlard (le dessinateur de Walking Dead), ces enquêtes se déroulant entre les saisons 1 et 9 de la série TV nous mettent une nouvelle fois face à la menace Alien et à la conspiration… La vérité est ailleurs !
Après un premier tome très réussi, nous retrouvons la suite des aventures des intrépides agents du FBI face à la fameuse conspiration et des phénomènes paranormaux tous plus insolites les uns que les autres. Une fois encore Stefan Petrucha montre sa grande maîtrise de l’univers de la série et de ses codes en nous livrant des épisodes captivants. Nous retrouvons en effet les éléments classiques de la série, et cette ambiance inimitable de paranoïa (« trust no one ! » désolé ça m’a échappé… ou pas) saupoudrée de « monstre de la semaine ». Le premier épisode de l’album est par ailleurs absolument terrifiant, non pas à cause d’une violence plus graphique que dans les autres mais par son ambiance particulièrement oppressante. Tout comme dans le premier album, ces récits n’ont absolument pas à rougir face à ceux de la série télévisée elle-même, et auraient pu tout à fait figurer à l’écran sans détonner, ce qui montre une fois encore que l’auteur a véritablement saisi le fonctionnement de cet univers.
La partie graphique est quant à elle assurée par Charlie Adlard et Ted Boonthanakit. La qualité des planches est très bonne, et même si la ressemblance des personnages avec leur modèle de chair et de sang n’est pas toujours frappante les dessins sont très soignés.
Comme à l’accoutumée, le sommaire est complété par un dossier d’Alain Carazé et Romain Nigita permettant d’en apprendre davantage sur la série et son univers.
Un excellent album, captivant de bout en bout.
Thanos & Adam Warlock – L’entité de l’infini | |
Panini Comics 96 pages – 14.95€ Jim Starlin |
Adam Warlock, revenu à la vie, aide Thanos à combattre Annihilus. Mais Adam traverse une crise existentielle et pour vaincre le seigneur de la Zone Négative, il va devoir voyager dans l’espace et le temps à la recherche de réponses. Au cours de son périple, il rencontre ses alliés : les Avengers et les Gardiens de la Galaxie.
(Contient les épisodes US The Infinity Entity 1-4, inédits)
Après un album de transition où nous pouvions croiser Hulk et Annihilus, nous retrouvons la suite de l’histoire de Jim Starlin commencée il y a plusieurs albums de cela. C’est davantage Adam Warlock qui tient la vedette dans ce nouveau volet, qui pourrait se résumer en un mot : contemplatif. Il n’y a en effet pas beaucoup d’action, l’auteur nous faisant suivre les pas d’un Adam Warlock très interrogatif sur ce qu’il se passe et sur lui-même. Ce n’est pas un secret, Jim Starlin utilise la voix de Warlock pour s’exprimer de façon métaphorique, et cet album ne fait pas exception. Difficile en effet de ne pas lire entre les lignes des longs discours d’Adam Warlock, d’autant qu’il s’agit d’un « autre » Warlock (je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler le début de cette série). En tout cas l’auteur est toujours aussi à l’aise avec les concepts qu’il manipule, et nous ressort au passage toute une palanquée d’êtres suprêmes même si au final personne n’existe véritablement en dehors de ses personnages fétiches. Le twist final est en tout cas fort bien trouvé, et en surprendra plus d’un ! Mais malheureusement je crains qu’à moins d’avoir l’habitude de suivre Jim Starlin dans ses réflexions le lecteur ne soit un peu largué en chemin…
Du côté du dessin, c’est Alan Davis qui tient les crayons et comme on pouvait l’espérer le résultat est tout simplement somptueux. L’artiste signe en effet des planches de toute beauté qui mettent très bien en images le récit.
Un très bon album, qui risque cependant d’être assez hermétique pour les lecteurs qui n’ont pas l’habitude des réflexions métaphysiques de Jim Starlin par la voix de Warlock.
Tony Chu, détective cannibale tome 11 | |
Delcourt Comics NC pages – 15.95€ John Layman |
Pénultième album de la série consacrée à l’agent fédéral Tony Chu, le « cibopathe » capable de recevoir des impressions psychiques de tout ce qu’il ingère. Les réponses sont proches… mais pas forcément aisées à décrypter.
Tony Chu n’a sans doute jamais été aussi près de la vérité, c’est à dire de comprendre quelle est la véritable origine de cette grippe aviaire qui a tué des millions de personnes. Mais il est à l’affut également de réponses au sujet de ce complot qui semble éliminer de nombreuses personnes de s’approcher trop près de la vérité. Le seul qui pourrait empêcher Tony de parvenir à ses fins est son ex-mentor, Mason Savoy.
Toutes les bonnes choses ont une fin, et celle de la série Tony Chu approche à grands pas avec cet album qui en est l’avant-dernier. John Layman en profite donc pour nous faire pas mal de révélations sur les mystères de la série, fil rouge des aventures du détective cannibale depuis le premier album derrière les nombreux gags. Cet album est tout aussi intéressant que les précédents, mais il est dommage que l’ambiance soit vraiment plus sombre et sérieuse qu’au début. Il reste bien entendu une bonne dose d’humour (très) noir dans ces pages, mais ça fait un petit moment que le ton plus léger des débuts a disparu et c’est quelque chose que je regrette. Cependant ce n’est pas pour ça que la qualité n’est plus au rendez-vous, loin de là même. L’auteur maîtrise en effet parfaitement son concept, alors qu’il serait facile pour lui de partir dans tous les sens vu le côté un rien barré de l’intrigue. Tony Chu reste d’album en album une véritable série OVNI, qui ne ressemble à aucune autre et qui personnellement me manquera une fois terminée. A noter en interlude un crossover savoureux avec Revival, autre série au catalogue de Delcourt.
A l’instar de John Layman, Rob Guillory est toujours aussi inspiré pour cet avant-dernier tome. Le style décalé de l’artiste colle toujours aussi bien à l’ambiance des histoires de son compère, et permet d’éviter de sombrer dans un ton trop glauque grâce à son côté cartoon.
Un excellent album, et une série qui ne l’est pas moins.
Empty Man m’intrigue, je le prendrais si je le trouve chez Gibert.
J’ai bien aimé le premier X-Files Archives donc je vais continuer sans souci.
Et justement j’ai lu ce deuxième X-Files Archives aujourd’hui et j’accroche toujours autant, voire même plus car des liens sont tissés avec le premier tome pour former un tout très cohérent et réussi… à suivre dans le tome 3 donc….