Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de cinq albums.
Au programme : Daredevil t4, Invincible t18, The X-Files t1, Hellboy t15 et Quantum & Woody t1.
All-New Marvel Now Daredevil tome 4 | |
Panini Comics 104 pages – 13€ Mark Waid |
En pleine écriture de son autobiographie, l’Homme sans peur acquiert une notoriété qui semble parfaitement lui convenir. Mais en devenant célèbre, il devient une cible facile… et ses proches aussi. Qui survivra au retour d’anciens ennemis de Daredevil ?
(Contient les épisodes US Daredevil (2014) 15.1, 16-18, inédits)
Depuis qu’il a repris en main la destinée de Daredevil, Mark Waid ne se facilite pas la tâche. Faisant renouer le personnage avec un ton plus léger tout en orchestrant la révélation publique assumée de son secret et son déménagement sur la Côte Ouest, l’auteur a sorti le personnage du carcan de noirceur hérité de Frank Miller et l’a ainsi renouvelé. Ce quatrième album est sur la lancée des précédents, avec un personnage qui lutte toujours pour s’affranchir de son passé et protéger son entourage, quitte à prendre des décisions difficiles. Une fois encore la magie de Mark Waid opère et le temps cesse d’exister à la lecture de ces pages d’où l’ennui est absent. L’histoire est en effet menée tambour battant et même si l’auteur revient sur certaines idées des tomes précédents tout est justifié et cela fonctionne vraiment très bien. Il est juste dommage que la série s’arrête avec ces épisodes, car vu sa qualité on en redemande ! En tout cas Mark Waid a vraiment tout compris au personnage de Daredevil, et son run mérite de figurer au panthéon des périodes marquantes de l’Homme sans peur.
Du côté du dessin, Chris Samnee (remplacé par Peter Krause le temps d’un épisode) est toujours aussi inspiré. Les planches sont très joliment réalisées et le dynamisme de l’artiste est toujours au rendez-vous.
Un excellent album, qui termine en beauté une période faste de Daredevil.
Invincible tome 18 | |
Delcourt Comics 176 pages – 15.95€ Robert Kirkman |
La vie de Mark Grayson, en tant que super-héros, tout ce qu’il a appris, tout ce qu’il a connu, tout ce qu’il a subi. l’a conduit à ce moment précis. Va-t-il devenir le héros qu’il était supposé devenir ou va-t-il choisir une voie. complètement différente ? Son association avec Dinosaurus, dont les plans impliquent de tuer massivement, va-t-elle continuer encore longtemps ?
Le précédent tome de la série m’avait déçu, Robert Kirkman s’étant particulièrement attardé sur l’exil de deux de ses personnages (même si c’était finalement émouvant, c’était trop long). Mais dans ce tome, l’auteur retrouve un rythme qui sied mieux à la série et le retour aux affaires de Mark Grayson est particulièrement réussi. Sans pour autant négliger la composante émotionnelle du personnage (qu’il s’agisse de son cas de conscience ou de choses plus personnelles), l’auteur met l’accent sur l’action et nous livre des passages particulièrement spectaculaires et des rebondissements prompts à faire paniquer le lecteur. Ce dix-huitième tome est vraiment passionnant, et la notion d’ennui est totalement absente de la lecture de son contenu. En outre, le statu-quo du personnage est changé de façon intéressante, et je suis curieux de voir jusqu’où tout ceci va nous mener.
Du côté du dessin, Ryan Ottley est toujours en forme et livre une prestation toujours aussi impeccable. Les scènes d’action sont très bien rendues, et les amateurs de gore seront ravis…
Un excellent tome, qui relance la série sur de bons rails.
The X-Files tome 1 | |
Glénat Comics 144 pages – 10€ Joe Harris |
Série en cours
Les nouvelles affaires non classées
Pendant des années, ils ont enquêté sur le paranormal, poursuivant « monstres de la semaine », sondant la vérité derrière les activités extraterrestres, et affrontant la grande conspiration installée au sein même de leur gouvernement. Mais quand les agents Mulder et Scully se réunissent en comics, The X-Files entre alors dans une nouvelle ère de paranoïa technologique, de problèmes liés aux multinationales et autres menaces. Cette fois-ci, il va leur falloir plus que le simple désir « d’y croire » pour s’en sortir…
Chronologiquement, cette série d’enquêtes en comics se situe entre la dernière saison TV en date de The X-Files et la nouvelle série diffusée cette année.
Lorsque des séries s’arrêtent, il arrive que leur suite arrive en BD, comme c’est par exemple le cas pour Buffy. Avant qu’une « vraie » saison ne finisse par arriver sur les écrans, X-Files a également eu droit à sa suite en BD, supervisée par Chris Carter (créateur de la série) en personne. Dans cet album, Joe Harris nous permet donc de retrouve Mulder & Scully, ainsi que leur univers dans de nouvelles aventures. Dès les premières pages, le lecteur connaissant la série se retrouve en terrain connu et retrouve ainsi ses marques. Ce premier album est une grande réussite, avec une enquête rondement menée et riche en péripéties comme aux grandes heures de la série. Les personnages sont bien caractérisés et agissent comme leurs modèles de chair et de sang, et la direction prise par l’auteur vis à vis de la mythologie de la série est judicieuse. Pour le coup, cela aurait vraiment été intéressant d’avoir une version filmée du contenu de cet album.
La partie graphique, signée Michael Walsh, est de son côté très réussie. On reconnait bien les acteurs incarnant les personnages, sans pour autant aller jusqu’au photo réalisme ou au décalque bête et méchant de leurs traits.
Côté bonus, le contenu signé Alain Carazé et Romain Nigita est particulièrement intéressant, mais un peu frustrant car du coup on aurait aimé en avoir encore plus.
Un excellent album, qui ravira les amateurs de X-Files.
Hellboy tome 15 | |
Delcourt Comics 160 pages – 15.95€ Mike Mignola |
Cet album revient sur une période « oubliée » de la vie de Hellboy. Mike Mignola rassemble la crème des auteurs de Comics – de Corben à McMahon, en passant par les frères Moon et Bá – pour conter cette épique aventure Mexicaine. Caramba !
Avant de mourir et d’atterir au fin fond des Enfers, Hellboy a beaucoup voyagé, en tant que membre du B.P.R.D. ou en solo. En 1956, il enquête au Mexique sur une série de meurtres… et disparaît pendant cinq mois. Il déclara ensuite ne se souvenir de rien. Pourtant, des luchadores chasseurs de vampires, une momie aztèque, des sorcières et des fantômes… et le monstre de Frankenstein croisèrent sa route.
Ce quinzième album des aventures de Hellboy est un peu particulier. En effet, Mike Mignola revient sur une période méconnue de la vie du personnage à travers plusieurs petits récits situés au Mexique. L’auteur en profite même pour se donner une petite marge de manœuvre en signalant que vu ce que Hellboy a pu picoler pendant cette période ses souvenirs sont sûrement flous. En tout cas les différents récits sont vraiment intéressants, avec même le fameux épisode évoqué dans Frankenstein underground. Le premier récit est d’ailleurs particulièrement poignant, et en ce qui me concerne c’est mon préféré dans cet album, mais les autres ne sont pas inintéressants loin de là. La force de cet album est que si on connait juste les rudiments de l’univers de Hellboy il est tout à fait accessible, avec des histoires dans lesquelles il n’est pas nécessaire de connaitre les moindres détails du passé du personnage.
La partie graphique est assurée par différents artistes et est tout à fait réussie. Les différents styles permettent de voir Hellboy de différentes façons, et c’est intéressant.
Un excellent album, intéressant et accessible.
Quantum & Woody tome 1 | |
Bliss Comics 128 pages – 10€ James Asmus |
CES MECS-LÀ SONT VRAIMENT MAUVAIS.
Il était une fois Eric et Woody Henderson. Ils étaient inséparables. Frères d’adoption. Meilleurs amis. Des esprits brillants et prometteurs. Des années plus tard, ils ne peuvent plus se supporter, ils se chamaillent pour un rien et sont de vrais ratés. L’impossible se produit alors : la mort tragique de leur père les mène à être victime d’un accident scientifique qui va les changer à jamais. Eric et Woody se trouvent dès lors un nouveau but dans la vie et un prétexte idéal pour enfiler des costumes et combattre le crime. Enfin ils font ce qu’ils peuvent… (Ah, oui, il y a aussi un bouc).
Contient Quantum and Woody #1-4
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Quantum & Woody ne ressemblent pas aux super héros sans peur et sans reproche que l’on peut espérer trouver dans une BD de super héros. James Asmus nous raconte en effet les aventures d’un duo vraiment insolite, qui se retrouve doté de super pouvoirs pour des raisons pour le moins discutables et qui se retrouve dans une situation qui le dépasse. Mais il serait extrêmement réducteur de ne considérer que l’aspect humoristique de la série, car au delà de ça cela traite également ce que peuvent ressentir deux frères qui se sentent chacun moins aimé que l’autre par leur père, et ce avec justesse et sans en faire de trop. En tout cas ce premier tome est très prometteur, avec juste ce qu’il faut d’humour, d’action et d’émotion pour avoir un cocktail très réussi pour une lecture très agréable. Cette série commence vraiment très fort, et j’ai particulièrement hâte d’en lire la suite.
La partie graphique, assurée par Tom Fowler, est de son côté très réussie. Les planches sont très soignées, et les dessins sont très dynamiques.
Un excellent album, qui inaugure en beauté une série très agréable à lire.
Et voilà c’est tout pour aujourd’hui.
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous une prochaine fois pour une nouvelle chronique.
Merci pour ton avis sur Q&W, il me tente de + en + celui-là…