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Le Souffle du vent

Pour les fiches de lecture, je sépare en deux parties : un petit résumé de ce que je pense du livre, sans aucune révélation. Pour l’article plus détaillé, donc susceptible de contenir des révélations sur l’histoire, il faudra cliquer sur le lien en bas de ce résumé.

A l’aube du 3e millénaire, le monde est en plein chaos. Elise, une jeune orpheline, est recueillie par Maître Koleilat, professeur de Zen et d’arts martiaux qui l’initie à son art. Il lui fait découvrir un monde spirituel où elle doit achever son apprentissage, un monde peuplé d’êtres sombres et tourmentés. Guidée par le Maître des lieux, Elise se retrouve vite engagée dans un voyage initiatique hors du commun dépassant de loin sa quête initiale, un voyage pour le salut de son âme…

La bande-dessinée adaptée du spectacle Le Souffle du vent est sortie la semaine dernière. Depuis le temps que je vous en parle, il est temps que je vous dise ce que j’en ai pensé 😉

Cette adaptation du spectacle du même nom est une vraie réussite. Pourtant le défi était de taille : adapter en bande-dessinée un spectacle reposant sur le visuel et l’ambiance (renforcée par du chant lyrique qui plus est) n’était en effet pas facile, et les auteurs s’en sont tirés de façon brillante.

Au final nous avons donc une adaptation qui parvient à conserver l’esprit de l’histoire d’origine (la trame principale et les personnages sont conservés) tout en étant assez différente sur le traitement (visuel différent, nouveaux personnages).

Lorsqu’on commence la lecture du Souffle du vent, le ton est donné très rapidement. Le cadre de cet avenir guère réjouissant est posé tout de suite, avant d’entrer dans le vif du sujet dans le Sanctuaire de Maître Koleilat. Nous faisons donc connaissance avec Elise, dont l’histoire tragique nous est révélée lorsqu’elle la raconte à un jeune homme qui a du mal à s’adapter à sa nouvelle vie.

Très vite on suit Elise dans sa première incursion dans le Monde spirituel. Cette dimension est assez particulière, les personnages qui s’y trouvent étant vraiment étranges (ce sont des représentations des âmes). C’est là qu’elle trouvera une âme égarée qu’elle voudra à tout prix sauver, en retournant dans ce monde si étrange.

C’est avec un grand intérêt qu’on suit Elise dans sa quête. Le Monde spirituel et son utilisation abusive par le pouvoir en place sont très bien décrits et à aucun moment nous ne sommes largués. Le sens véritable de cette odysée, à savoir le salut de l’âme d’Elise est dévoilé progressivement, et le final sonne très juste.

Du côté du dessin, c’est très joli. Les scènes d’action sont particulièrement bien rendues, et le design des personnages est une réussite.

Pour ce qui est de l’adaptation en elle-même, il y a eu de nombreux choix qui ont été faits et qui démarquent pas mal la bande-dessinée du spectacle d’origine. Par exemple le personnage de Rio permet, à travers ses interactions avec Elise, de connaître rapidement l’histoire de l’héroïne sans pour autant passer par de longues scènes d’exposition. L’accès au monde spirituel par le pouvoir en place est également radicalement différent : il y a un recours à des machines au lieu des pouvoirs de certains individus (ce qui est pourtant conservé pour Maître Koleilat). C’est un choix un peu surprenant mais sommes toutes dans la logique de l’histoire, différenciant radicalement les deux camps. Enfin le fil conducteur lyrique du spectacle (Fabrice di Falco) ne pouvant pas vraiment être retranscrit en bande-dessinée, l’utilisation du papillon est un substitut efficace.

Du côté du graphisme, il y a eu là aussi un énorme travail d’adaptation. Déjà les personnages ne sont pas une retranscription visuelle de leurs interprètes, ce qui est à mon avis un vrai plus pour donner à cet album une identité propre et en faire autre chose que « simplement » une adaptation. Ensuite le design du Monde spirituel, très soigné, change radicalement de l’ambiance noire et feutrée du spectacle. Enfin il y a les créatures spirituelles. Le body painting, qui donne au spectacle son identité visuelle unique, ne rendait pas très bien en dessin. Il a donc fallu trouver une façon de faire des personnages similaires visuellement tout en trouvant un rendu qui rende bien sur le papier.

En tout cas si les auteurs ont eu beaucoup de plaisir à concocter cet album, moi j’ai eu beaucoup de plaisir à le lire 🙂

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

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