Comme annoncé la semaine dernière, cette semaine Le lundi c’est librairie ! sera consacré à des titres très récents.
Je vous propose donc de nous intéresser à Supergod (titre qui ne sortira que vendredi prochain !), Punisher Max t1, Veuve noire t2 et Martha Washington t3.
Supergod :Le meilleur tome du triptyque de Warren Ellis sur les surhommes
Quand j’ai entendu parler de cet album, j’avoue que j’ai hésité avant de l’acheter : j’ai en effet été particulièrement déçu (voire choqué) par le graphisme de No hero, qui restera à ce jour le seul livre de ma bibliothèque que je n’ai aucune envie de relire (ce qui est dommage parce que le pitch était très bon). Finalement j’ai fini par le prendre, après avoir discuté avec un vendeur d’Arkham Comics qui a su me rassurer, et je ne le regrette pas car il s’agit sans nul doute du plus abouti des trois récits d’Ellis sur ce sujet. Dans cette histoire, l’auteur part du postulat que de tous temps les hommes ont créé leurs Dieux et décrit ce qu’il se passerait s’ils se décidaient à fabriquer des surhommes (donc à fabriquer des Dieux au sens littéral du terme, alors que jusque là ils se contentaient d’orienter leurs croyances). Les conséquences des actes des différents pays qui ont décidé d’explorer cette voie sont explorées dans une ambiance post-apocalyptique, racontées par un survivant de cette folie. On retrouve dans Supergod le Warren Ellis de Royal Space Force ou Ocean, voire même de Planetary (on a même des références à des éléments de la pop culture, un des surhommes de Supergod étant sans aucun doute une adaptation de L’homme qui valait trois milliards), et le résultat est vraiment très bon. Par contre n’espérez pas retrouver ici l’humour de Transmetropolitan ou Nextwave, Supergod est un album très sérieux. Le ton quasi-didactique d’Ellis permet une immersion instantanée dans le récit, qui du coup donne une impression de trop peu tellement l’histoire est prenante. Du côté du dessin, les planches de Garrie Gastonny sont très réussies et servent parfaitement le récit. On est très loin du gore de Ryp sur No hero, même si certains passages sont disons « adultes ». Un très bon album que je recommande aux lecteurs qui apprécient le travail de Warren Ellis.
Punisher Max t1 : Très bon début pour la nouvelle série du Punisher
A l’instar de Daredevil qui a été transcendé par le travail de Frank Miller, le Punisher a retrouvé une nouvelle jeunesse lorsque le duo Garth Ennis/Steve Dillon a pris le personnage en main dans les séries Punisher des labels Marvel Knights et Max. La nouvelle série Punisher Max, faisant suite à des récits inégaux suite au départ de Garth Ennis, fait encore une fois appel au graphisme de Steve Dillon, mais au scénario c’est cette fois Jason Aaron qui officie (Scalped, Astonishing Spiderman & Wolverine, Wolverine : Weapon X). Bien qu’appréciant beaucoup le travail d’Aaron, je me demandais ce que ça pouvait donner sur ce titre…et le moins qu’on puisse dire c’est que je n’ai pas été déçu. On retrouve ici un Punisher dans la lignée des travaux d’Ennis (du moins la série Max, beaucoup plus sérieuse que la version Marvel Knights). Cet album, qui est en quelque sorte un « Caïd Year One » (déconnecté de la continuité Marvel « classique »), est un polar âpre et violent, où sont mises en parallèles les activités du Punisher et l’irrésistible ascension de Wilson Fisk. Le scenario est passionnant, l’album se lit d’une traite et donne une furieuse envie d’en lire plus. Du côté du dessin, on retrouve un Steve Dillon en forme, au niveau de ses prestations précédentes sur Punisher (qui restera son meilleur travail avec Preacher), et comme d’habitude il ne fait pas dans la dentelle. Un bon album que je vous recommande si vous avez aimé le Punisher version Ennis et que la violence graphique ne vous rebute pas.
Martha Washington t3 : Le meilleur album de la série
Et voilà, il est maintenant temps de dire au revoir à Martha Washington avec ce troisième et dernier album. Ce volume, toujours signé Frank Miller et Dave Gibbons, est à mon avis le meilleur album des trois. Les récits qui s’y trouvent sont beaucoup plus influencés par la SF que les précédents, avec une réflexion sur les dangers de la montée en puissance des intelligences artificielles. Et pour la petite histoire, nous avons même droit à un cameo de Big Guy, une création de Frank Miller et Geof Darrow (qui sera présent à Comic Con saison 3). J’ai eu une nette préférence pour « Martha sauve le monde », qui m’a donné par moment l’impression d’une influence de Star Trek (surtout pour la fin). Par contre je dois avouer que l’ultime récit, qui clôt toute l’histoire de Martha Washington (et a été écrit bien après les autres), m’a déçu et je pense que la vraie fin aurait dû être celle de « Martha sauve le monde » (mais c’est un avis personnel, et cela ne m’a pas non plus gâché la lecture). Du côté du dessin, les planches de Dave Gibbons sont magnifiques, avec une colorisation très belle. L’édition est également très réussie, avec des commentaires de Dave Gibbons avant chaque histoire et de nombreux bonus en fin d’album (dont pas mal de crayonnés). Un très bon album qui finit en beauté une très bonne série.
Veuve noire t2 : Une histoire plaisante et rythmée
L’album précédent avait pour but de dépoussiérer le personnage de la Veuve noire, qui était quand même assez secondaire depuis pas mal de temps. Dans cet album, on entre dans le vif du sujet avec une histoire d’espionnage menée tambour battant. Le récit fait penser aux romans de Robert Ludlum dont Jason Bourne est le héros, même si Natasha n’étant pas amnésique le lecteur est le seul à découvrir le passé de la Veuve au fur et à mesure. Le scenario de Marjorie Liu est très rythmé, les pauses dans l’action n’étant pas synonymes de longueurs (Natasha et le lecteur ont besoin de souffler !). Bien que n’étant pas vissé à mort sur la continuité Marvel, l’univers de la Veuve noire est utilisé à bon escient (cameo de Captain America et Wolverine) sans que cela sonne faux comme dans certaines séries où les personnages « vendeurs » sont utilisés à tort et à travers. Du côté du dessin, c’est Daniel Acuña qui officie, et le résultat est vraiment très réussi. Le style du dessinateur est certes un peu particulier, mais c’est très plaisant à regarder et le graphisme apporte à l’histoire pas mal de punch. Un bon album, pas forcément indispensable mais plutôt agréable à lire.
Et voilà, c’est fini pour cette semaine.
La semaine prochaine, cap sur la VO ! Le lundi c’est librairie ! sera en effet consacré à Ex Machina, avec la chronique des quatre TPB qui font suite aux albums édités en VF et terminent la série.
J’avais déjà le Pupu et le Veuve Noire sur ma liste et voila que je vais ajouter le Supergod suite à ton avis !!!
Dur dur ce mois de mai car j’ai aussi le Sup vs Aliens dans mon viseur ainsi que les intégrales format souple Humanos de Je suis Légion et Olympus…
Heureusement le mois de juin sera plus calme, je vais étaler les achats.
Les mois sont chargés en effet.
Et j’ai oublié Green Hornet 2 dans la liste 🙂
Je vais me pencher sur la possibilité de cloner des reins pour les vendre 🙂
Si tu trouves, fais moi signe !!!!
J’ai lu le Pupu Max hier soir et je suis du même avis que toi, on retrouve bien le style Ennis et ça fait plaisir !
L »histoire est prenante, intense et violente et cette décision finale du Caid m’a fait froid dans le dos, quand à la dernière page…. je dis « vivement la suite en septembre » !!!
@JN : C’est clair que la série démarre sur les chapeaux de roues. Vivement la suite ! 🙂