Le lundi c’est librairie !

Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de trois albums.

Au programme :

• Plus jamais je ne visiterai Auschwitz (Delcourt Comics)
• Criminal Hors-Série : Les acharnés (Delcourt Comics)
• All-New Venom tome 1 : Qui diable est le nouveau Venom ? (Panini Comics)

Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie !  la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.

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Plus jamais je ne visiterai Auschwitz

Raconté du point de vue de quatre générations de la famille de l'auteur, de l'Allemagne d'avant-guerre à l'Amérique de post-Trump, Plus jamais je ne visiterai Auschwitz est à la fois une célébration de la résilience culturelle juive et un avertissement sur la fragilité de la démocratie face aux forces séduisantes de l'autoritarisme.

• Éditeur : Delcourt Comics
• Collection : Outsider
• Prix : 29.95€
• Date de sortie : 15/10/2025
• Format : Couverture cartonnée, 264 pages
• Auteur(s) : Ari Richter
• EAN : 9782413089582

  

 

A travers l’histoire de sa famille, l’auteur nous plonge au sein de la communauté juive tout en dénonçant l’antisémitisme qui traverse les âges.

En commençant par raconter sa propre enfance, Ari Fischer nous livre une analyse de la communauté à laquelle il appartient : la communauté juive. Il dénonce l’assimilation, les pratiques qui visent à étouffer une identité culturelle pour mieux se faire discrets dans les différents pays et principalement les Etats Unis dont il est largement question.

Par la suite, l’auteur élargit son propos en remontant dans le passé de sa famille qui a connu l’holocauste lors de la seconde guerre mondiale, avant de revenir au présent. C’est l’occasion de dénoncer l’antisémitisme, et de montrer qu’il traverse les époques.

Le fond de cette histoire très personnelle est pertinent, et permet de faire connaissance avec la communauté juive en s’écartant des clichés habituels. Par contre la forme n’est pas très efficace, et c’est ce qui plombe cet album.

On trouve en effet le temps long en lisant Plus jamais je ne visiterai Auschwitz, le rythme est très lent et l’auteur donne un peu l’impression de tourner en rond. Du coup, la pertinence du fond est noyé sous une forme maladroite, qui ne rend pas la lecture très agréable.

C’est dommage, parce que par les temps qui courent on a besoin d’ouvrages qui rappellent ce qui s’est passé auparavant en montrant que cela peut très bien recommencer. Mais là clairement, il est difficile de rentrer dans cette oeuvre et encore plus d’y rester sans ressentir un profond ennui.

Niveau dessin, c’est vraiment moyen. Les dessins d’Ari Fischer servent juste de support à la narration et donc constituent une sorte de service minimum de l’aspect graphique de l’album. Cela contribue à desservir le propos de cette histoire, en ne rattrapant même pas ses points faibles par un graphisme soigné.

Un album moyen, dont la forme dessert le fond qui pourtant était prometteur. 

Criminal Hors-Série : Les acharnés

A Hollywood, Jacob travaille sur l'adaptation en série télé d'une de ses BD. Rapidement, il se retrouve piégé entre une tante vieillissante et les vautours qui entourent cette industrie. Angie, qui a grandi à l'Undertow, cherche à se venger. Tracy Lawless est de retour en ville après avoir quitté les forces spéciales. Un récit coup de poing autour de l'ambition, de la cupidité et des liens du sang.

• Éditeur : Delcourt Comics
• Collection : Contrebande
• Prix : 29.95€
• Date de sortie : 05/11/2025
• Format : Couverture cartonnée, 200 pages
• Auteur(s) : Ed Brubaker / Sean Philips
• EAN : 9782413089902

     

 

Quelques années après Un été cruel, l’univers de Criminal est de retour !

Avec toujours Ed Brubaker au scénario, nous voici donc repartis dans l’univers dur et sans concession de Criminal. On retrouve donc des noms et des têtes que l’on connait bien, le tout dans un registre qui reste familier.

Comme dans les autres albums de cet univers, l’auteur n’épargne rien à ses personnages et d’ailleurs aucun d’entre eux n’inspire vraiment la sympathie. Criminels ou non, les personnages qui se trouvent dans ces pages sont le reflet de l’univers noir et sans concession de Criminal.

Une des caractéristiques de cet album est de jouer avec le lecteur en mélangeant des histoires qui semblent au départ n’avoir aucun rapport. En effet, quel lien peut il y avoir entre les déboires hollywoodiens d’un auteur aigri (Jacob) et la vie compliquée d’une jeune fille (Angie) à qui on retire son univers à la mort de celui qui l’a élevé ? Aucun de prime abord, mais très vite on se rend compte qu’au contraire tout est lié et que les différentes parties de l’album ne font pas que se suivre sans aucun rapport entre elles, bien au contraire.

En plus de Jacob et Angie, l’album met aussi en scène Tracy Lawless de retour d’une période dans les forces spéciales. Ce n’est pas la première fois que les lecteurs de l’univers de Criminal croisent son chemin, et le nom même de Lawless est loin de leur être inconnu !

La grande force de cet album, c’est de baigner complètement dans l’univers de Criminal sans pour autant être totalement inaccessible aux néophytes. Bien entendu, les habitués se voient adressés de nombreux clins d’oeil en croisant des personnages qu’ils connaissent et en voyant des noms qui ne leur sont pas inconnus. Mais la force de cet univers, c’est qu’on peut très bien profiter de l’album comme un bon polar sans pour autant avoir lu les tomes précédents (ce qui est sommes toutes dommage d’ailleurs).

Une fois encore, la magie narrative d’Ed Brubaker fait des miracles et on se retrouve entrainés dans ces histoires avec un grand plaisir de lecture. L’ambiance est résolument sombre, on est dans du polar noir très efficace mais en tout cas on ne s’ennuie pas et la structure des différents récits (tous liés entre eux comme on le disait plus haut) est d’une efficacité redoutable.

Côté dessin, on retrouve le complice habituel d’Ed Brubaker : Sean Phillips (avec Jacob Phillips à la colorisation).  Une fois encore son talent fait des merveilles pour restituer de bien belle façon le registre de polar noir de l’album. C’est vraiment très joliment dessiné (et colorisé), avec des planches qui restituent à merveille l’ambiance de polar noir de ces récits.

Un excellent album, qui ravira non seulement les fans de Criminal mais aussi les amateurs de très bon polar.

All-New Venom tome 1 : Qui diable est le nouveau Venom ?

Quand Eddie Brock souhaite à nouveau fusionner avec Venom, lui et son fils Dylan s’affrontent en plein New York afin de déterminer qui en prendra le contrôle. Le symbiote fait finalement un tout autre choix, et nul ne sait avec qui il est désormais lié. Voilà que le nouveau Venom défie l’A.I.M. !

Contenu : All-New Venom (2025) 1-5, inédits

• Éditeur : Panini Comics
• Collection : 100% Marvel
• Prix : 18.00€
• Date de sortie : 10/09/2025
• Format : Couverture cartonnée, 120 pages
• Auteur(s) : Al Ewing / Carlos Gomez
• EAN : 9791039139045

     

 

Un nouveau Venom fait son apparition… mais de qui s’agit il ? Mystère !

Al Ewing s’amuse à faire tourner le lecteur en bourrique dans ce premier numéro de All-New Venom, en cachant soigneusement l’identité du nouvel hôte du symbiote Venom. Dès les premières pages, l’auteur présente une galerie de « suspects » pouvant se dissimuler sous cette identité, sans pour autant nous donner d’indices sur l’identité du véritable hôte.

L’idée est plutôt originale, et permet de renouveler quelque peu le panorama des symbiotes après Venom War. On se prend vite au jeu de tenter de deviner qui est le nouveau Venom, tout en suivant ses aventures face à l’AIM.

Venom n’est pas le seul symbiote présent dans ce premier album, on retrouve donc des têtes familières lorsqu’on lit des histoires de symbiotes depuis quelques temps. Cela permet de ne pas uniquement tourner autour de « qui est le nouveau Venom » en enrichissant l’histoire.

Ce premier tome étant plein de surprises, nous allons rester volontairement évasifs afin de vous laisser le plaisir de la découverte. Ce serait dommage de tout vous gâcher alors que justement les surprises en question sont vraiment très bien pensées !

L’un des gros points forts de cet album, c’est qu’il constitue un bon point d’entrée dans le monde des symbiotes. Certes, il y a quelques petites choses qui reposent sur la mythologie de Venom (mais pas que d’ailleurs), mais rien d’insurmontable et on peut tout à fait se lancer dans l’aventure avec ce premier tome.

En tout cas, en plus d’être intéressant et de reposer sur un concept bien pensé ce premier tome offre au lecteur une bonne dose d’action qui le ravira tout au long de sa lecture.

Côté dessin, Carlos Gomez signe des planches d’une grande efficacité. C’est vraiment très joliment illustré, et les scènes d’action fonctionnent très bien. A noter quelques dérives un peu cartoonesques liées à la nature même du symbiote – ça fait penser à The Mask – qui surprennent mais sont très réussies.

Un excellent album, qui offre un nouveau départ tonitruant à Venom.

C’est tout pour aujourd’hui !

Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.

Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !

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