Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 4 albums édités par Panini Comics :
- Loki – Le dieu tombé sur Terre
- Loki – Votez Loki
- Fantastic Four t6
- Black Widow t1
Loki – Le dieu tombé sur Terre | ||
Panini Comics 120 pages – 18€ Daniel Kibblesmith |
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Alors que le Dieu de la Malice arrive sur Disney+, retrouvez la dernière série donnant la vedette à Loki dans son intégralité. À la suite de War of the Realms, Loki a trouvé la rédemption et veut devenir un héros à part entière ! Loki, bientôt membre des Avengers ?
(Contient les épisodes US War of the Realms: Omega (Loki) et Loki (2019) 1-5, inédits)
Au lendemain de War of the realms, Loki se retrouve à avoir tenu un rôle assez inhabituel en ce qui le concerne : héros.
Daniel Kibblesmith montre le dieu des histoires voulant aller plus loin et être considéré comme un héros à part entière, allant même jusqu’à solliciter les conseils d’un super-héros (autre que son frère) et même postuler pour devenir membre des Avengers. Oui vous avez bien lu, l’équipe qu’il a contribué à créer bien malgré lui !
Une fois encore, nous pouvons voir à quel point Loki est un personnage complexe de par ses différentes facettes. L’intervention de deux personnages eux aussi plutôt au fait des histoires renforce d’ailleurs cette caractéristique du personnage qui est toujours aussi insaisissable.
Le récit est d’ailleurs l’occasion de faire la connaissance d’un nouveau personnage issu de Jotunheim, apparu lors du prologue constitué par l’épisode War of the Realms : Omega. Le personnage a du potentiel, il reste à voir comment il sera utilisé par la suite. Nous retrouvons aussi un personnage particulièrement redoutable dans cette histoire, qui croise le chemin de Loki en pleine quête de reconnaissance de sa nouvelle nature de héros, et donc forcément cela va finir en conflit !
Ce qui est intéressant dans cet album, outre le plaisir de retrouver un Loki en grande forme, c’est le sous-texte sur la difficulté de se débarrasser d’une image qui colle à la peau. L’humain aime coller des étiquettes dans le dos des gens, et quand on en a une il est très difficile – voire même parfois impossible – de s’en défaire malgré tous les efforts pour ne plus lui correspondre. En ce sens, est-ce qu’à force de répéter à quelqu’un qu’il n’a pas changé et ne changera jamais on ne provoque pas justement un retour aux « vieilles habitudes » qui n’aurait pas eu lieu avec plus d’ouverture d’esprit ?
Passionnant d’un bout à l’autre, cet album permet de savourer une nouvelle aventure de Loki particulièrement plaisante à lire.
Jan Bazaldua, en compagnie d’Andy Mac Donald, assure de son côté la partie graphique de l’album. Le graphisme est très soigné, avec une bonne mise en images du contexte de l’histoire et de son ambiance. Le style de l’album est en effet à la fois sérieux et fun suivant les cases, ce qui colle bien à la nature protéiforme de son personnage central. A noter le jeu de mots très bien trouvé sur le t-shirt de Loki, qui est amusant quand on y fait attention.
Un excellent album, qui propose une histoire de Loki particulièrement plaisante à lire.
Mini-série inédite et intégrale ! Loki se lance dans la course à la présidence des États-Unis ! Une saga publiée à l’origine au cours de la tumultueuse élection américaine 2016 et qui lance un regard acéré sur le monde de la politique et des médias !
(Contient les épisodes US Vote Loki (2016) 1-4, Journey Into Mystery (1952) 85 et Avengers (1963) 300 (II), précédemment publiés dans THOR : L’INTÉGRALE 1962-1963 et inédits)
Et si Loki se présentait à la présidence des Etats Unis ? Voici ce que cela donnerait !
Avec ce récit, Christopher Hastings met en scène Loki dans un contexte qui peut surprendre de prime abord : la course à la Maison blanche. Et le pire, c’est que cela fonctionne très bien, car après tout qui mieux que le dieu des histoires – anciennement dieu de la ruse et de la malice – peut mener une campagne présidentielle ? En fait on pourrait même se dire que c’est surprenant de ne pas y avoir pensé plus tôt.
En plus du caractère insolite de montrer le frère de Thor en pleine campagne électorale américaine, Christopher Hastings se livre à une satyre féroce des élections américaines et du rôle des médias. Vu la date de parution du récit, difficile en effet de ne pas y voir une critique de l’ascension d’un candidat aux élections qui semblait pourtant être un simple gag à l’origine avant de parvenir au plus haut niveau ! L’auteur montre donc comment ces élection reposent avant tout sur la communication et l’art de manipuler un public souvent crédule, prompt à accepter n’importe quelle histoire du moment qu’elle est servie de façon convaincante. Et là encore, qui mieux que Loki pourrait se livrer à cet exercice ?
L’intrigue repose également sur l’implication d’une journaliste du Quotidien dans cette campagne étonnante, permettant à l’auteur de montrer la difficulté que représente le combat des journalistes intègres contre ce genre de dérives du système. Cette composante, associée au côté satirique de l’histoire, contribue à mettre en scène une histoire vraiment captivante où l’on sent que tout peut arriver et qui se dévore pour suivre ses différents rebondissements.
Nous avons ensuite droit à un épisode vintage signé Stan Lee & Larry Lieber mettant en scène un Loki old school. C’est un moyen de se rappeler que le personnage, réinventé à plusieurs reprises, a bien des facettes et s’avère particulièrement insaisissable. L’épisode est très classique mais efficace, et on s’amuse de revoir les machinations de Loki.
Enfin un épisode un peu plus récent, écrit par Ralph Macchio, montre un moment important de la vie de Loki : la fondation des Avengers bien malgré lui, effet secondaire très involontaire d’un de ses complots contre Thor. L’épisode fait office de rattrapage pour les lecteurs qui n’avaient pas forcément lui l’histoire originale, et met en avant l’amertume de Loki d’avoir causé involontairement la fondation d’équipes qui lutteront contre lui ensuite.
Le graphisme de l’album est signé de plusieurs artistes : Langdon Foss & Paul McCaffrey (Votez Loki), Jack Kirby (Journey into mystery) et Walt Simonson (Avengers 300). Le dessin de Votez Loki surprend de prime abord : en effet, machinalement on pense qu’il s’agira du même style que la couverture mais en fait pas du tout et c’est même une très bonne chose. Le style adopté est en effet tout à fait adapté au caractère satirique de l’histoire qui serait peut être moins bien passé avec un autre type de graphisme. En tout cas c’est très soigné.
Les épisodes de complément, signés par deux artistes légendaires, sont de leur côté bien évidemment bien dessinés avec des styles reconnaissables au premier coup d’oeil.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par des études de personnages, des crayonnés de couvertures et l’évolution de différentes pages à différents stages de création.
Un excellent album, qui exploite parfaitement la nature de Loki et ses différentes facettes
Fantastic Four tome 6 | ||
Panini Comics 104 pages – 16€ Dan Slott / Mark Waid |
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Alors que les Quatre Fantastiques sont très occupés par le crossover Empyre, Franklin et Valeria sont en danger ! Vont-ils former une nouvelle équipe de Fantastiques ? Ça se pourrait ! Wolverine et Spider-Man en feraient partie ? C’est très possible !
(Contient les épisodes US Fantastic Four (2018) 21-24 et Marvel Comics Presents (2019) 2 (II), inédits)
Après une redécouverte des origines des Quatre Fantastiques, les voici en plein event Empyre !
Dan Slott signe une série d’épisodes qui font office de tie-ins à l’event du moment, où chaque membre de la fameuse super-équipe a joué un rôle important. Et donc forcément comme les membres titulaires des Quatre Fantastiques sont un peu occupés, il faut faire appel aux remplaçants visibles sur la couverture de l’album : Spider-Man et Wolverine. Il s’agit bien sûr d’une allusion à leur précédente prestation de remplacement dans les années 90, aux côté de Ghost rider et de Hulk (qui sont tout de même présents mais sous une forme assez surprenante).
Comme à son accoutumée, Dan Slott met particulièrement en avant la dimension familiale de la célèbre équipe de super-héros. Cette thématique a toujours été le socle des séries les mettant en scène, aux côté de ce mélange d’aventure super-héroïque et de découverte scientifique. L’auteur a déjà eu cinq albums pour montrer sa maîtrise de cet univers, et avec ce sixième il confirme qu’il est décidément très à l’aise pour écrire les aventures des Quatre Fantastiques. L’histoire s’insère parfaitement dans Empyre, la complétant efficacement sans que cela ne soit non plus un problème de la lire à part (c’est mon cas, vu que j’ai lu l’album après le numéro 4 de Empyre). Les épisodes sont à la fois fun et sérieux, avec une touche d’émotion parfaitement bien dosée. L’épisode avec Iceberg est un peu plus anecdotique, mais s’avère tout de même plaisant avec un final touchant.
L’album se termine par un récit de Mark Waid remontant aux années 50, en pleine guerre froide. L’auteur rappelle que la course à l’espace avec les soviétiques a servi de base aux origines des Quatre Fantastiques, et met donc en scène une suite d’événements qui ont précédé le vol fatidique des quatre aventuriers. L’épisode est intéressant, avec une bonne restitution du contexte de l’époque.
La partie graphique de l’album est essentiellement assurée par Paco Medina, qui signe des planches superbement réalisées. L’ambiance propre aux histoires mettant en scène les Quatre Fantastiques est très bien mise en images, et les scènes d’action sont très bien réalisées. Seak Izaakse et Djibril Morissette-Phan signent également des très jolis dessins dans cet album. Ce dernier confère une patine old school à l’épisode où il a travaillé, qui colle très bien au contexte du récit.
A noter un joli clin d’oeil lors d’un voyage à bout de toile de Spider-Man et Wolverine, qui rappellera des souvenirs aux lecteurs amateurs de comics classiques ! Et puisqu’on parle d’eux, leurs costumes « Fantastiques » sont très réussis avec une palette de couleurs qui fonctionne très bien.
Un excellent album, mettant toujours en avant la thématique familiale des Quatre Fantastiques
Black Widow tome 1 | ||
Panini Comics 120 pages – 17€ Kelly Thompson |
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Après plus d’un an d’attente, le film Black Widow sort enfin sur les écrans ! Découvrez la dernière série en date consacrée à l’héroïne, par la scénariste de Deadpool, Captain Marvel et Jessica Jones. Une nouvelle ère pour la célèbre Avenger, avec de nouveaux défis à relever !
(Contient les épisodes US Black Widow (2020) 1-5, inédits)
Natasha Romanov connait un nouveau départ, mais ses circonstances sont pour le moins compliquées.
Kelly Thompson raconte en effet une histoire qui semble débuter de façon assez classique pour l’intrépide Avenger au passé d’espionne, avec une scène d’action dont on a l’habitude quand on suit les aventures de Natasha… mais très vite l’autrice prend le lecteur par surprise en rebattant les cartes et il faudra se contenter des quelques pistes qu’elle donne pour essayer de comprendre ce qui se passe avant qu’elle ne nous en dise plus.
Tout en montrant une grande maîtrise de Black Widow et de son univers, Kelly Thompson n’hésite pas à modifier radicalement son statu quo au sein d’une intrigue redoutablement bien pensée. On peut essayer de deviner des petites choses, et effectivement on peut parfois y parvenir, mais l’autrice va très loin et multiplie les faux semblants. On pourra aussi apprécier qu’il ne s’agisse pas d’une simple histoire d’espionnage avec du super-héros à l’intérieur mais bel et bien un récit articulé autour de Black Widow, de son ressenti et de sa personnalité. C’est d’ailleurs assez compliqué de parler de cette histoire sans trop en dévoiler, d’où le fait que cette chronique soit un peu courte pour vous laisser le plaisir de la découverte.
Il y a des invités dans ce récit, mais rien n’est gratuit et chaque personnage est à sa place et joue son rôle. L’histoire est passionnante, avec une très bonne utilisation du personnage, de son entourage et de ses ennemis. Cette nouvelle série, où Natasha est plus humaine que jamais, commence en beauté avec cet album qui donne envie d’en lire davantage. En tout cas le moins qu’on puisse dire c’est que son Eisner Award de la meilleure nouvelle série est largement mérité !
C’est Elena Casagrande qui assure la partie graphique de cet album, et le moins qu’on puisse dire c’est que l’artiste ne fait pas les choses à moitié. Elle nous gratifie en effet de dessins superbement réalisés, avec une mise en page très soignée et un grand dynamisme. La fluidité des personnages en action fait plaisir à voir, avec notamment des mouvements décomposés qui font plaisir à voir.
Un excellent album, au scénario palpitant et au graphisme superbement réalisé
C’est tout aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique est en cours de finalisation, rendez-vous lundi prochain pour voir ce que nous vous réservons !
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