Le lundi c’est librairie !
Au programme cette semaine :
- Lady Mechanika tome 6 (Glénat Comics)
- Lazarus tome 7 (Glénat Comics)
- Le serment des lampions (Delcourt Comics)
Lady Mechanika tome 6 | ||
Glénat Comics 112 pages – 14.95€ Marcia Chen |
La beauté n’est parfois qu’une façade
Lady Mechanika a désormais de solides indices pour retrouver son passé perdu. Mais pour le moment, ses pensées sont tournées vers M. Lewis lorsque le comportement de celui-ci devient subitement irrationnel – voire potentiellement dangereux – après sa rencontre avec une jeune veuve, aussi belle qu’énigmatique. Qui est-elle et quelles sont ses véritables intentions ? C’est le début d’une nouvelle enquête pour Lady Mechanika !
Pour ce sixième tome, Lady Mechanika va se retrouver confrontée à un adversaire pour le moins inattendu.
En effet, Marcia Chen mène deux intrigues de front : l’enquête de Lady Mechanika sur ses mystérieuses origines mais aussi le curieux comportement de son ami M. Lewis.
La seconde intrigue prend ensuite le pas sur la première, entraînant le lecteur dans une direction vraiment inattendue. C’est l’occasion de découvrir d’autres facettes de la personnalité complète de notre mystérieuse héroïne, qui s’avère même moins sympathique à un moment de l’histoire mais reste tout de même un soutien indéfectible pour ses proches.
L’album est très intéressant, avec beaucoup de bonnes idées et toujours cette ambiance steampunk fascinante. Certes, on reste encore sur notre faim concernant les origines de Lady Mechanika, mais c’est toujours un plaisir de suivre la redoutable justicière dans ses aventures. On ne s’ennuie absolument pas en lisant cet album qui n’a qu’un défaut : il est vraiment trop court ! La fin du récit arrive en effet vraiment très vite, et tandis qu’on se dit qu’une seconde partir va suivre…et bien non, on passe aux bonus… Il faut avouer que c’est un peu frustrant et qu’on aimerait en avoir davantage !
Le graphisme, signé Martin Montiel et Joe Benitez, est quant à lui somptueux. L’ambiance steampunk de la série est parfaitement rendue, ainsi que les séquences qui lorgnent vers d’autres horizons fantastiques.
Côté bonus, on n’y va pas avec le dos de la cuiller dans cet album ! Nous avons en effet droit à de nombreux crayonnés et pages encrées pré-colorisation, ainsi qu’à une galerie de couvertures. Pour être honnête, cet abondance de bonus donne plutôt l’impression de faire office de bouche-trou pour remplir l’album du fait de la brièveté de l’histoire…
Un très bon album, mais vraiment trop court.
Lazarus – Tome 7 | ||
Glénat Comics 176 pages – 15.95€ Greg Rucka |
Chez les Carlyle, on ne lave pas son linge sale en famille. On le nettoie.
Quatre ans auparavant, Jonah Carlyle, promis à l’exécution, avait finalement été épargné par sa sœur, Forever. Jonah Carlyle était alors mort pour offrir à Jonah Ker une nouvelle vie au cœur des terres désolées. Mais s’il a pu échapper au sort que sa famille lui a promis, il ne pourra pas échapper au monde que sa famille a créé…
Dans ce nouvel arc de Lazarus, la série fait un saut dans le passé pour revenir aux événements de X+67, ceux d’après – et la « fracture » à venir.
Après un album composé de one-shots, retour à l’histoire de Lazarus avec ce nouveau tome.
Nous retrouvons donc Forever au sein du conflit entre les familles ennemies de l’univers de Lazarus. Greg Rucka continue à dresser le portrait d’une femme forte qu’il vaut mieux ne pas trop chercher, mais avec aussi ses failles depuis qu’elle a été blessée.
L’auteur continue d’avancer ses pions sur l’échiquier géopolitique complexe de la série, les alliances et conflits plus ou moins ouverts étant la norme du monde de Lazarus. C’est aussi l’occasion de faire revenir un personnage sous une forme assez insolite, histoire de prolonger encore davantage les souffrances de Forever.
Tout en proposant de nombreuses scènes d’action, ce septième tome ne laisse pas de côté les moments plus introspectifs ou les relations entre les personnages. L’univers de la série, qui repose sur les conflits entre les familles au pouvoir, est toujours aussi intéressant et complexe à la fois : il faut en effet bien garder en tête qui appartient à quelle famille sous peine de risquer de perdre pied dans les différents jeux de pouvoirs décrits par Greg Rucka.
Passionnant d’un bout à l’autre, ce septième tome montre que l’auteur a encore pas mal de choses en réserve et que la série ne s’essouffle absolument pas. La fin de l’album laisse également des développements futurs intéressants, et on peut vraiment se demander jusqu’où tout ceci va aller.
Le graphisme est de son côté signé Michael Lark et Tyler Boss, et on retrouve l’ambiance des tomes précédents. Les planches sont réalisées avec beaucoup de soin, avec un réalisme marqué pour les personnages et leur environnement. Les scènes de combat sont très bien mis en images, avec un grand soin apporté aux postures des combattants.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par les « dossiers secrets » de l’équipe créative. On apprend par exemple comment sont dessinées les pages (et donc d’où provient cette patine réaliste des décors), et nous avons droit à des dessins et planches avant colorisation. Des extraits du jeu de rôle World of Lazarus sont également au programme, avec des fiches détaillées sur certains personnages, ainsi qu’à des publicités fictives.
Un excellent album, qui poursuit en beauté une histoire passionnante.
Le serment des lampions | ||
Delcourt Comics 336 pages – 25.50€ Ryan Andrews |
Tous les ans lors d’une veillée Ben et ses copains jettent une lanterne dans la rivière et suivent son périple à vélo en longeant l’eau. Cette année, cependant, ils sont bien décidés à aller jusqu’au bout et découvrir exactement où se retrouvent ces lampions. Rapidement le petit groupe se sépare et Ben, accompagné de l’étrange Nathaniel, poursuivent seuls l’aventure. C’est alors que le voyage prend une tournure surnaturelle.
Où vont les lampions jetés à la rivière ? Cet album se penche sur le sujet, mais pas seulement.
Avec Le serment des lampions, Ryan Andrews semble partir d’une histoire simple d’enfants qui partent à l’aventure mais au final il ne traite pas que de ça. Très vite, le récit prend des allures de quête initiatiques où différentes thématiques sont traitées, comme notamment l’exclusion sociale ou la tolérance face à la différence.
Il est des voyages où le trajet est tout aussi important que l’arrivée, et c’est tout à fait le propos de ce récit. Tout au long de leur aventure, les jeunes protagonistes vont pouvoir constater que rien ne se déroule comme prévu et cela sera l’occasion d’apprendre beaucoup de choses, y compris sur eux-mêmes. L’histoire est parfois assez étrange, avec par exemple un ours qui parle sans que cela ne surprenne personne, mais pleine de poésie au service d’une ambiance de conte vraiment soignée.
A l’image des personnages, le lecteur part donc en voyage en lisant cet album. Embarqué par le récit, le lecteur ne verra pas le temps passé tandis que s’enchaînent les péripéties et les petites leçons de vie qui se trouvent dans ces pages. Puis vient le temps de refermer le livre, à regret mais avec le sentiment d’avoir fait un joli voyage en compagnie des jeunes personnages.
Le dessin, lui aussi assuré par Ryan Andrews, est très joliment exécuté. Son style peut faire penser à un récit pour jeunes lecteurs, mais c’est aussi une façon de souligner la jeunesse des protagonistes. Les dessins sont en tout cas très réussis, avec une mise en page très sympa et une colorisation à la fois simple et recherchée qui souligne bien les différentes ambiances et parties du récit.
Un excellent album, qui nous propose une belle histoire pleine de poésie.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le programme de la semaine prochaine sera articulé autour de plusieurs albums, et s’il n’y a pas de changement d’ici lundi prochain il s’agira de titres récents 😉
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