Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de deux albums édités par Glénat Comics et Delcourt Comics.
Au programme : The disciples (en avant-première) et Farmhand t1.
The disciples | |
Glénat Comics 112 pages – 14.95€ Steve Niles |
Le diable a fait de l’espace son royaume des ténèbres
Dans le futur, notre système solaire a été colonisé par les classes les plus riches. Dagmar, Rick et Jules, des chasseurs de primes de l’espace, suivent la trace d’une jeune fille disparue au sein d’un culte sur Ganymede, la plus grande lune de Jupiter. Mais lorsqu’ils arrivent sur place, ils découvrent que les membres du culte ont réveillé une terrible puissance enfouie…
Des chasseurs de primes qui vont chercher une jeune fille retenue prisonnière par une secte, c’est assez classique comme sujet. Mais dans l’espace, ça le devient tout de suite moins !
Steve Niles nous raconte donc comment un trio de chasseurs de primes traverse le système solaire pour secourir une jeune fille tombée sous la coupe d’un gourou de secte. Mais surtout il nous raconte tout ce qui se met sur leur chemin, car ce chemin va être semé d’embûches ! Les personnages vont en effet être particulièrement malmenés sous la plume de Steve Niles…
Au fil des pages, le lecteur balade le lecteur en lui donnant l’impression qu’il a cerné l’ambiance de l’histoire avant de brusquement changer de direction. On peut en effet à un moment se demander si l’histoire n’explorait pas des thématiques similaires à Alien – Le huitième passager avant de constater qu’en fait ce n’est pas le cas. Dès le début on pense aussi savoir qui sera le méchant de l’histoire, mais on se rend vite compte qu’en fait là aussi c’est une fausse piste.
Mais il y a quelque chose qui reste constant d’un bout à l’autre de l’histoire : la paranoïa. Comme il y a pas mal de rebondissements, on en vient en effet à se méfier de tout et de tout le monde dans ces pages car tout semble possible. L’ambiance est oppressante à souhaits, avec un mystère qui se dévoile peu à peu tandis que les personnages sont confrontés à une menace de plus en plus pressante. C’est typiquement le genre de livre à éviter de lire tout seul le soir, ou alors dans une pièce bien éclairée !
L’histoire est intéressante, même si sa fin est un petit peu rapide et qu’il reste quelques zones d’ombre parmi les mystères qui la parsèment. Ce côté polymorphe de l’intrigue, qui fait que le lecteur ne sais jamais trop où l’auteur veut l’emmener, apporte du piquant à l’intrigue qui mêle habilement les codes de l’horreur et de la science-fiction.
La partie graphique est de son côté assurée par Christopher Mitten. Les planches sont soignées, avec notamment un joli rendu des ambiances spatiales de l’histoire. Les êtres bizarres du récit sont aussi plutôt bien représentés, sans non plus sombrer dans le gore à outrance.
Du côté des bonus, le sommaire de l’album est complété par le script du premier épisode.
Un très bon album, à l’ambiance paranoïaque et oppressante.
Farmhand tome 1 | |
Delcourt Comics 160 pages – 15.95€ Rob Guillory |
Jedidiah Jenkins est agriculteur, mais il ne cultive que des organes humains « plug-and-play » à croissance rapide capable de réparer les corps. Perdre un doigt ? Besoin d’un nouveau foie ? Il a ce qu’il faut. Malheureusement, les étranges substances qu’il utilise ont quelques effets secondaires. Dans les profondeurs du sol de la ferme familiale Jenkins, quelque chose d’effrayant a pris racine et commence à grandir.
Vous avez aimé Tony Chu, détective cannibale ? Vous aimez l’humour noir ? Voici une nouvelle série qui risque fort de vous plaire !
Au scénario de Farmhand, on retrouve Rob Guillory qui assurait le dessin de Tony Chu. Assumant ici le rôle d’auteur en plus de dessinateur, ce dernier ne s’est pas calmé et même si John Layman n’est cette fois pas de la partie on retrouve le même genre d’ambiance barrée que dans Tony Chu.
Quand j’ai entendu parler de Farmhand, je m’imaginais une série farfelue avec un paysan qui fait pousser des organes dans sa ferme mais dès le début de l’album j’ai pu voir qu’en fait cela va bien plus loin. Déjà parce que la petite affaire de Jedidiah Jenkins est d’une toute autre ampleur que le paysan solitaire avec sa culture, mais aussi parce que ce n’est pas simplement farfelue : il règne une ambiance de folie furieuse tout du long de cet album.
Tout en posant avec soin ses pions, Rob Guillory raconte l’histoire d’une famille qui cherche à se retrouver mais aussi celle d’une entreprise avec des secrets très mystérieux autour de cette façon hors norme de réparer les gens. On s’attend à un rebondissement à quasiment chaque page, et justement c’est ce qui se produit. Tout en essayant de comprendre de quoi il retourne, ce qui est loin d’être simple vu que l’auteur ne lâche pas des informations facilement, le lecteur est donc malmené avec des surprises en très grand nombre !
Ce premier tome de Farmhand est très réussi, ne serait-ce que par son sujet très original et la bonne provision de mystères que l’auteur a mis de côté. Il y a aussi pas mal d’humour noir dans ce premier tome, et une intrigue très bien construite qui tient le lecteur en haleine. J’étais un peu inquiet de voir ce qu’allait donner une série avec Rob Guillory seul aux commandes, mais on se rend assez vite compte qu’il se débrouille très bien pour raconter son histoire.
Du côté du dessin, le trait cartoony de Rob Guillory fait des merveilles pour dépeindre l’atmosphère de folie furieuse et le rythme survolté de cet album. Comme dans Tony Chu, ce côté fortement caricatural permet de faire passer facilement des situations qui seraient assez difficiles avec un trait plus classique. Et une fois encore il faut être très attentif car l’artiste s’amuse à parsemer ses cases de petits gags visuels, qu’il s’agisse de choses insolites ou de vannes écrites. Et puisque je parle de Tony Chu, il y a une référence assez amusante au détour d’un dessin !
En ce qui concerne les bonus, nous avons droit aux traditionnelles couvertures mais aussi à une galerie d’illustrations consacrée aux personnages de l’histoire.
Un excellent album, qui ravira les lecteurs friands d’humour noir et d’atmosphères barrées.
C’est tout pour aujourd’hui !
Je ne connaissais pas du tout Tony Chu… et j’avais envie de découvrir Farmhand… mais j’avoue que je n’ai pas du tout adhéré à cet univers… donc je m’arrête là… ce n’est clairement pas ma came… comme dirait une connaissance à nous 😉
C’est dommage mais c’est vrai que c’est particulier
Par contre, j’ai adoré le premier tome des Cinq Terres… ce n’est pas du comics mais ça s’annonce topissime !!
J’avoue mon inculture
C’est une nouveauté BD sortie chez Delcourt en mode « Blacksad meets Game of Thrones » (oui je bosse chez Glénat pour les pitchs des séries LOL).
Je vois ça lol