Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique d’un album édité par Panini Comics.
Au programme : Thanos – La guerre de l’infini.
Thanos – La guerre de l’infini | |
Panini Comics 272 pages – 32€ Jim Starlin |
Adam Warlock est désormais en possession du Gant de l’Infini. Pour ne pas être corrompu par cette puissance, il confie chacune des six gemmes à des alliés tels que Drax et Gamora. Mais Adam décide également de se séparer du Bien et du Mal qui sont en lui. Ainsi réapparaît son double maléfique Magus,qui n’a d’autre intention que de conquérir l’univers ! Le deuxième volet de la trilogie culte de Jim Starlin et Ron Lim en grand format !
(Contient les épisodes US Infinity War (1992) 1-6, publiés précédemment dans les albums MARVEL EVENTS : INFINITY WAR)
La guerre de l’Infini… Infinity war en VO…mais, ne serait-ce donc pas le livre qui a inspiré un film du même nom sorti l’année dernière ? En fait, oui et non. Le film des frères Russo ne reprend en effet que le titre de cet album, tout en adaptant l’intrigue du volet précédent de la trilogie imaginée par Jim Starlin, à l’image de certains films de James Bond qui prennent le titre d’une histoire de Ian Fleming et l’intrigue d’une autre.
Donc, dans cette nouvelle histoire signée par le créateur de Thanos, ce dernier est tranquille dans sa retraite bucolique post-manipulation de l’univers à grands coups de Gant de l’infini, mais comme on se doute bien que Jim Starlin ne va pas se contenter de nous livrer presque 300 pages consacrées à l’agriculture bio extra-terrestre et à l’utilisation de rutabaga dans les recettes du vilain sus-nommé cela ne va pas durer.
Une nouvelle menace fait donc suite à celle du volet précédent, et semble même encore plus dangereuse si tant est qu’on puisse faire pire qu’un nihiliste qui dégomme la moitié de l’univers en claquant des doigts. On retrouve donc le Magus, le double maléfique de Adam Warlock qui a cette fois enfin quitté sa célèbre coiffure afro mais n’en reste pas moins un adversaire redoutable. Mais forcément, comme souvent dans les histoires cosmique de Jim Starlin, on retrouve une belle brochette de super-héros et de vilains, et surtout les personnages fétiches du scénariste qui sont mis en avant.
L’histoire tient très bien la route, avec une menace crédible et des enjeux à la hauteur d’une histoire faisant suite à un récit de grande envergure. Difficile en effet de passer derrière la destruction de la moitié de l’univers en jouant avec un gant et des pierres, mais les trouvailles de l’auteur sont à la hauteur du défi une fois de plus, Jim Starlin n’ayant pas son pareil pour imaginer des concepts cosmiques vraiment étranges mais d’une redoutable efficacité.
Dans ce second volet, on ressent bien l’ambiance des années 90, avec une surabondance de bagarres entre les super-héros et leurs vilains doubles. C’est d’ailleurs un point faible de l’album : le rythme. On alterne en effet les scènes de baston qui trainent en longueur et n’ont souvent d’intérêt que de montrer des combats entre poids lourds de Marvel et de longues scènes introspectives particulièrement bavardes. Le volet précédent – comme la plupart des histoires de Jim Starlin mettant en scène Thanos – était déjà bavard, mais là on va encore plus loin dans le domaine.
Après, il ne faut pas non plus se dire que c’est un mauvais album, loin de là même. L’histoire se lit bien, et les concepts mis en place par Jim Starlin sont fascinants et repoussent encore une fois les limites de l’univers cosmique de Marvel. Mais on sent quand même une nette baisse de régime par rapport à ce qui précédait, et on pourra aussi déplorer qu’une fois encore l’auteur a ses têtes parmi son casting et utilise toujours les mêmes personnages pour sauver la situation.
Du côté du dessin, Jim Starlin s’est une fois de plus associé à Ron Lim pour cette nouvelle histoire de Thanos et le résultat est très bon. On pourra notamment apprécier que Ron Lim maîtrise plus que son collègue les dessins avec beaucoup de personnages, et leur confère des poses plus naturelles. Le côté cosmique est parfaitement rendu, avec une très bonne représentation des concepts de l’auteur qui sortent une nouvelle fois de l’ordinaire. Et n’oublions pas la cerise sur le gâteau : Magus est enfin moins ridicule dans sa représentation !
Un bon album, qui se lit bien mais est en deçà de son prédécesseur.
C’est tout pour aujourd’hui !
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