Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois albums édités par Panini Comics et Delcourt Comics.
Au programme : Hawkeye t3, Criminal HS et Walking dead t31.
Hawkeye tome 3 | |
Panini Comics 128 pages – 18€ Kelly Thompson |
Kate a besoin de l’aide de Clint mais l’inverse est également vrai. Tiens-toi bien Los Angeles : le duo Hawkeye et Hawkeye se reforme et nul ne peut leur résister ! Dernier tome pour la série Hawkeye.
(Contient les épisodes US Hawkeye (2017) 13-16 et Generations : Hawkeye & Hawkeye 1, 4 inédits)
Après deux tomes passionnants, il est temps de réaliser que toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est le cas de cette série consacrée à Hawkeye.
Toujours sous la plume inspirée de Kelly Thompson, nous voici donc au terme des aventures des deux dépositaires du nom de code Hawkeye : Kate Bishop et Clint Barton. L’autrice boucle ses intrigues en se basant sur des éléments des épisodes de Marvel Generations consacrés au duo d’archers, qui sont d’ailleurs inclus dans cet album.
Cette dépendance est par ailleurs un petit souci : comme on est directement confronté aux conséquences de ce qui s’est passé dans ces épisodes, il y a une période de flottement quand on ne les a pas lus (ce qui est mon cas, ma pile à lire frôle la stratosphère mais je m’égare). Il est donc dommage que ces épisodes soient en fin d’album et non en début, ce qui aurait facilité la compréhension de certains passages, mais rien d’insurmontable cependant.
En ce qui concerne la conclusion de Hawkeye, on retrouve le même plaisir de lecture que dans les épisodes précédents. Le duo des deux archers fonctionne à merveille, et les dialogues sont très bien tournés. Kelly Thompson maîtrise parfaitement ses personnages et nous livre une intrigue soignée qui exploite à merveille les briques mises en places depuis le premier tome;
Du côté de Generations, également de la plume de Kelly Thompson, là aussi la qualité est au rendez-vous. Le concept est parfaitement exploité, avec une bonne utilisation du duo Kate/Clint dans un registre sensiblement différent.
Le graphisme des deux parties de l’album n’est pas en reste : Leonardo Romero et Stefano Raffaele signent en effet des planches très joliment dessinées, chacun avec son style. La représentation de la perception de Kate est par ailleurs toujours aussi efficace !
Un excellent album, qui conclut parfaitement la série.
Criminal HS – Mes héros ont toujours été des junkies | |
Delcourt Comics 80 pages – 12€ Ed Brubaker |
Cet album de 80 pages est une histoire composée comme une nouvelle se déroulant au sein de l’univers de la série.
La jeune Ellie s’est toujours représentée les camés comme des romantiques. Pour elle, depuis que sa mère est morte d’une overdose il y a dix ans, âmes égarées et destins brisés sont autant de raisons qui poussent vers les seringues et les paradis artificiels, Mais rien n’est comme elle l’imaginait et quand elle atterrit en désintox, elle débute une drôle d’histoire d’amour où drogue rime avec meurtre.
Avec cet album, nous avons droit à une histoire semblant être indépendante mais qui ne l’est pas tant que ça.
Ed Brubaker nous propose en effet un récit qui tout en étant parfaitement compréhensible par lui même, tout en étant intégré dans l’univers de Criminal. Donc, si cet album vous intéresse et que vous n’avez pas lu d’albums de Criminal (ce qui soit dit en passant est fort dommage), ne vous sauvez pas car ce n’est pas un problème.
Au fil de ce récit, nous suivons donc l’histoire d’Ellie, qui a un rapport particulier avec la toxicomanie et s’avère assez rapidement être un personnage particulièrement toxique pour les personnes qui l’approchent. On retrouve une nouvelle fois le ton dur d’Ed Brubaker sur ce genre d’histoires, avec des personnages qui semblent bel et bien prisonniers de leur destinée sans jamais pouvoir s’en échapper. Du coup, le moins qu’on puisse dire c’est que cette histoire est tout sauf gaie, ce qui est d’ailleurs cohérent avec le ton général de la série Criminal.
Le lecteur se retrouve happé dès la première page, entraîné par la narration habile de l’auteur dans une histoire passionnante du début à la fin. Captivé est le mot, car il est très difficile de décrocher de l’album une fois sa lecture commencé, comme si une dépendance aux mots de l’auteur s’installe alors que le sujet de l’histoire est justement la toxicomanie. Les dialogues sont percutants, au service d’une histoire très bien ficelée et riche en surprises.
Côté graphisme, nous avons le plaisir de retrouver Sean Phillips, le comparse d’Ed Brubaker sur nombre de ses travaux. Son trait est toujours efficace pour restituer l’ambiance des histoires de son collègue, même si la colorisation (signée Jacob Phillips) surprend un peu car Criminal a d’habitude un palette nettement plus sombre. Mais en tout cas, ce style sied fort bien à l’histoire !
Un excellent album, qui s’intègre parfaitement à l’univers de Criminal sans en être dépendant.
Walking dead tome 31 | |
Delcourt Comics 152 pages – 14.95€ Robert Kirkman |
Eugene rapporte le sabre de Michonne à Rick et celui-ci comprend alors qu’elle a choisi de rester au sein du Commonwealth au côté de sa fille. La Gouverneuse Milton arrive à Alexandria et Rick lui fait les honneurs de la visite. Tout semble se dérouler pour le mieux, mais il semble évident que les deux leaders ne partagent pas la même vision quant à la façon de gérer leurs communautés respectives…
Avec l’arc récemment entamé, le lecteur explore de nouvelles thématiques en suivant les aventures des survivants de l’apocalypse zombie.
En effet, même s’il est toujours question des différentes façons de reconstruire une société fonctionnelle alors que les morts ont la sale manie de se balader et de mordre les survivants, nous ne sommes pas dans le même registre que d’habitude. Avec des dérives aussi extrêmes que celles du Gouverneur, de Negan ou encore des Chuchoteurs il était assez facile de discerner qui avait raison et qui avait tort. Dans cet arc, c’est plus subtil et plus insidieux, et on ne retrouve pas la débauche de violence insoutenable des arcs précédents, quoiqu’il y ait tout de même des passages difficiles. La fin justifie t-elle les moyens ? Tout est il acceptable pour survivre ? C’est beaucoup plus difficile d’être affirmatif maintenant…
Avec ce trente-et-unième album passionnant, Robert Kirkman fait une nouvelle fois la preuve de son talent en captivant le lecteur de main de maître. On pourrait pourtant redouter qu’à force la « recette Walking dead » soit usée et que la série n’en vienne à ronronner , mais il n’en est rien car une fois encore l’auteur nous montre qu’il a plus d’un tour dans son sac pour relancer la série dans de nouvelles directions.
Alors que le volume précédent était plus calme en un sens, on peut discerner dans cet album une véritable montée en pression de page en page, le tout jusqu’à une dernière partie saisissante. La tension devient palpable tandis que la situation évolue, avec des choix difficiles pour les personnages. Et toujours cette question récurrente dans Walking dead : Jusqu’où l’auteur va t-il aller ?
On retrouve bien entendu le rythme « classique de la série » : tout va bien, incident, catastrophe, on recommence. Mais l’histoire autour de ce rythme se renouvelle suffisamment pour que la lassitude ne s’installe pas. Et une fois encore, plus que d’une apocalypse zombie il est essentiellement question des personnages, de leurs choix et de leurs évolutions. Et là, on ne peut que s’incliner devant le travail très soigné qui est réalisé dans ce domaine.
Du côté du dessin, nous sommes en terrain connu avec une nouvelle fois une excellente prestation du duo formé par Charlie Adlard et Stefano Gaudiano. Les planches sont toujours aussi soignées, qu’il s’agisse des séquences d’action ou bien des moments dédiés aux dialogues entre les personnages.
Un excellent album, au coeur d’un arc narratif passionnant.
C’est tout pour aujourd’hui !
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