Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois albums édités par Panini Comics et Delcourt Comics.
Au programme : Punisher Legacy t1, Marvel 2 in One t1 et Star Wars Classic t9.
Punisher Legacy tome 1 | |
Panini Comics 136 pages – 16€ Matthew Rosenberg |
Le Punisher rentre dans l’ère Marvel Legacy. Nick Fury fait une proposition à Frank Castle que ce dernier ne peut pas refuser : l’agent secret est prêt à confier au Punisher l’armure de War Machine si le vigilante se rend en Europe de l’Est pour destituer un dictateur local. Le Punisher avec la puissance d’Iron Man ? Les criminels sont mal barrés.
(Contient les épisodes US Punisher (2017) 218-223, inédits)
Le Punisher est un personnage réputé pour ne pas faire dans la dentelle, avec un armement conséquent. Voici que maintenant, il connait une sacrée mise à niveau avec l’armure de War Machine !
Matthew Rosenberg montre donc ce qui se passe lorsque Nick Fury décide d’utiliser le Punisher pour mener à bien une opération clandestine, en l’équipant d’une armure surpuissante. Le résultat est détonnant, car quand on sait comment le Punisher est redoutable lorsqu’il est armé « normalement », on imagine ce que ça peut donner une fois qu’il est équipé ainsi.
L’histoire montre donc comment le Punisher mène son opération en terre étrangère, avec autant de discrétion qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. C’est l’occasion de le voir affronter d’autres personnages en armure (ce qui n’est pas sans faire penser aux Raiders de la grande époque d’Iron Man) et de montrer une fois encore qu’il est le plus fort.
Sans être inintéressante, l’histoire part un peu dans tous les sens : au final on ne sait plus trop ce que le Punisher doit faire, si ce n’est tirer sur tout ce qui bouge avec un air hostile, et l’auteur semble davantage intéressé par la démonstration du potentiel de destruction de son personnage que par l’histoire en elle-même. Ce qui est également dommage, c’est que Frank Castle semble quasiment invincible et ce n’est pas vraiment vraisemblable vu ce qu’il affronte. En tout cas, si vous cherchez un récit bien bourrin vous aurez de quoi vous amuser avec cet album !
Guiu Vilanova signe de son côté la partie graphique de l’album, et je n’ai pas été convaincu par sa prestation. Sans aller jusqu’à dire que ce n’est pas joli, son style ne sied pas vraiment à des scènes d’action en armure. Plus gênant, d’une case à l’autre les armures semblent changer de design, ce qui est embêtant lorsqu’on ne sait plus qui est qui.
Un bon album, mais qui pêche par son histoire un peu confuse et son graphisme.
Marvel 2-In-1 tome 1 | |
Panini Comics 136 pages – 16€ Chip Zdarsky |
La Torche et la Chose font équipe pour chercher une trace de Reed et Sue dans le multivers pour reformer les Quatre Fantastiques. Ils ne s’en doutent pas mais le Docteur Fatalis épie leur moindre geste… C’est le début d’une grande aventure cosmique dans le plus pur style Marvel !
(Contient les épisodes US Marvel 2-in-1 (2018) 1-6, inédits)
Depuis la fin de Secret Wars, Les Quatre Fantastiques n’existent plus : Reed et Susan ont disparu avec leurs enfants, Johnny a travaillé avec (entre autres) les Inhumains et Ben a bourlingué dans l’espace.
Chip Zdarsky raconte ici une quête initiée par ces deux derniers afin de retrouver les deux membres manquants du célèbre quatuor, quête motivée par plusieurs raisons. L’auteur avance d’ailleurs une nouvelle idée sur la relation entre les Quatre Fantastiques particulièrement bien trouvée, renforçant le lien déjà particulièrement solide entre ses membres.
Quatre Fantastiques oblige, même si en l’occurrence il n’y en a que deux membres ici, on attend du grand spectacle et des aventures hors norme, et dans cet album nous ne sommes pas déçus. Les aventures vécues par les personnages sont vraiment palpitantes et spectaculaires, et ne déméritent pas face aux exploits habituels de la célèbre équipe.
Mais cette histoire n’est pas qu’une simple chasse pour retrouver des héros disparus, ni un simple récit d’aventure à travers le multivers : c’est aussi (et même surtout) une histoire qui parle du deuil, de la façon de le vivre et de personnages qui encaissent plus ou moins bien la perte des êtres chers. Il y a des passages vraiment touchants sur ce sujet, et qui montrent par la même occasion des facettes émouvantes de la personnalité des personnages.
En ce qui concerne le graphisme, après une introduction signée Greg Land (égal à lui même), les artistes en lice sont Jim Cheung et Valerio Schiti. Les deux artistes nous livrent des planches superbement réalisées, qui restituent parfaitement l’ambiance de l’histoire.
Un excellent album, qui traite efficacement un sujet difficile à travers le prisme super-héroïque.
Star Wars Classic t9 | |
Delcourt Comics 320 pages – 27.95€ Collectif |
Ces récits se situent juste après Star Wars : Le Retour du Jedi. Découvrez l’ensemble de ces épisodes mythiques dont certains étaient restés inédits en VF lors de leur première traduction (dans les pages du mythique magazine Titans des Éditions LUG). Chaque volume de cette série est complété d’un épisode entièrement inédit en VF.
Dans cet avant-dernier tome de la collection, nous retrouvons une série de récits se situant donc après Le retour du Jedi, tout comme dans l’album précédent.
Côté scénario, Mary-Jo Duffy signe l’essentiel des épisodes de ce neuvième volume. Les différentes histoires sont intéressantes, avec une bonne utilisation du casting de l’univers Star Wars dans une ambiance post-Episode VI. Et ça fait justement plaisir de retrouver Han Solo depuis qu’il est sorti de sa gangue de glace dans le film, alors qu’il a été absent dans une bonne partie des épisodes de Star Wars version Marvel à cause de sa congélation.
Cependant, on ressent quand même de plus en plus l’absence de ligne directrice claire pour l’univers Star Wars. Tandis que les histoires se situaient entre deux films, il y avait un but à atteindre et une direction où orienter le récit. Là, avec ce qui était (pour le moment) la fin de l’histoire de Star Wars, l’autrice est à la peine et fait souvent du sur-place car elle ne sait pas vraiment trop quoi faire de ses personnages.
Cela reste tout de même une série de récits bien fichus, mais en dehors de rester sur les acquis de la série avec les personnages des films et ceux apportés par les auteurs qui l’ont précédée Mari-Jo Duffy n’apporte pas grand chose et fait globalement du sur-place à quelques exceptions près, ce qui donne à la série un air figé.
En tout cas, les lecteurs de la série dans les pages de Titans apprécieront de trouver des épisodes inédits et surtout des versions intégrales de ceux qui avaient été publiés. Certains épisodes (particulièrement avec Lumiya) avaient été bien charcutés par la censure à l’époque, et c’est particulièrement agréable de les redécouvrir dans leur intégralité.
Côté graphisme, plusieurs artistes œuvrent dans cet album. Nous retrouvons principalement Bob McLeod et Cynthia Martin, dont les styles sont radicalement opposés. Concernant cette dernière, je partais avec un à-priori négatif mais cette édition rend justice à son trait épuré et au final ses planches sont joliment réalisées. Par contre le rendu est nettement moins agréable lorsque c’est Tom Palmer qui encre, tandis qu’avec Steve Leiahola c’est nettement plus joli car leurs styles sont plus complémentaires. Au final, le niveau de l’album est très bon côté graphisme.
Un très bon album, qui ne rate l’excellence que par ce sentiment de « sur-place » de plus en plus présent.
C’est tout pour aujourd’hui !
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