Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois titres édités par Panini Comics et Delcourt Comics.
Au programme : Contest of champions, Black Panther par Christopher Priest t2 et Density t2.
Contest of champions | |
Panini Comics 248 pages – 30€ Al Ewing |
Deux des Doyens de l’Univers, le Collectionneur et le Grand Maître, décident de s’affronter au travers d’une compétition menée par des super-héros issus de diverses réalités. Dans l’équipe du Maestro, on retrouve Gamora, Outlaw, Iron Man mais aussi la super-héroïne française, Guillotine. Que la bataille commence !
(Contient les épisodes US All-NEw All-Different Point One 1 (I), Contest of Champions 1-10, publiés précédemment dans les revues MARVEL SAGA (V3) 2 et (V4) 1)
Le Tournoi des champions…En voici un titre qui en rappelle des souvenirs quand on a un peu de kilométrage en lecture de comics ! Voici donc une nouvelle déclinaison du concept…ou pas !
Al Ewing en effet ne donne pas dans la facilité. Au lieu de se contenter d’un simple étalage de bastons comme dans l’histoire classique (qui soyons honnêtes n’a pas super bien vieilli), l’auteur brode un récit plus complexe avec des motivations parfois surprenantes pour les protagonistes (mais il y a tout de même de la baston !). D’ailleurs, les protagonistes en question respectent la tradition du Tournoi des champions, en ce sens qu’ils sont parfois vraiment obscurs. L’auteur revient aussi sur Secret Wars, non seulement pour le lieu du combat mais aussi pour l’idée d’aller piocher dans les versions alternatives de personnages et les faire cohabiter.
En fait, cet album est à l’image de Secret Wars : un patchwork. On retrouve donc des bouts du Tournoi des champions et des concepts de Secrets wars, mélangés pour en faire encore autre chose. Certes, ça n’est pas non plus l’histoire de l’année et encore moins le meilleur travail de Al Ewing qui nous a déjà proposé bien mieux, mais ça reste un album de bonne facture. Le début est un peu difficile à passer (baston, baston, baston) mais une fois le cap franchi on se rend compte que l’histoire n’est pas qu’une enfilade de bagarres et l’intérêt s’en retrouve décuplé.
On pourra apprécier en tout cas la présence de nombreux personnages, avec des associations plutôt insolites, et de nombreux retournements de situation. L’auteur malmène en effet pas mal le lecteur, en lui livrant une histoire plus complexe qu’elle n’en a l’air au premier abord. Cet album est un divertissement honnête, pas forcément indispensable mais largement meilleur que son début ne le laissait présager.
Au niveau du dessin, assuré par plusieurs artistes, la qualité est au rendez-vous. Les planches sont très soignées, avec un dessin très réussi des différents personnages et des décors. Et chose importante vu leur nombre : les bastons sont très bien rendues !
Un bon album, pas indispensable mais une lecture agréable une fois passé le début.
Black panther par Priest tome 2 | |
Panini Comics 328 pages – 19€ Christopher Priest |
Dans le deuxième tome des aventures de T’Challa par Christopher Priest (Inhumans : Rois d’hier et de demain), retrouvez Hulk, Iron Fist, Luke Cage, Moon Knight et… Deadpool !
(Contient les épisodes US Black Panther (1998) 13-25 et Deadpool (1997) 44, publiés précédemment dans l’album MARVEL MONSTER EDITION : BLACK PANTHER 1)
Après un premier volume qui a permis de retrouver T’Challa dans des aventures palpitantes, en voici la suite qui est toujours signée par le très inspiré Christopher Priest.
Ce dernier nous livre donc de nouvelles aventures de la Panthère noire, qui va connaître bien des dangers au fil des pages… tout comme le Wakanda, car la destinée du pays reste intimement liée à celle de son souverain, et bien des individus ont des sombre projets à son égard ! Une fois encore l’auteur nous livre des histoires qui dépoussièrent considérablement la Panthère noire, dans le style du label Marvel Knights qui a pas mal détonné à cette époque de renouveau de Marvel. Malgré des touches d’humour (liées à Everett Ross, toujours aussi peu sérieux) le ton est résolument sérieux.
Cet album permet de retrouver pas mal de guest stars : les Héros à louer (avec un Luke Cage au look encore improbable), le Faucon, Deadpool… et bien d’autres, jusqu’à un personnage dont une version MCU était présente dans la saison 2 de Luke Cage sur Netflix, comme quoi le hasard fait bien les choses. Tout ce petit monde interagit efficacement, sans avoir l’air de débouler de façon gratuite. C’est tout le paradoxe de la Panthère noire : c’est un personnage à la fois en retrait de l’univers Marvel (ce qui est souligné avec un héros qui ne le reconnait pas) mais également très intégré ce qui fait que ses interactions avec les autres personnages sont tout à fait naturelles.
Comme pour le premier volume, ce second tome permet de mesurer toute la nature complexe du personnage de T’Challa : super-héros, souverain, défenseur du Wakanda… ses casquettes sont multiples, et le personnage n’en est que plus fascinant. Ses aventures sont captivantes, même si les trames sont parfois un peu complexes et qu’on se demande où Christopher Priest veut en venir. Il y a pas mal d’action, mais il y a de la place pour plein d’autres choses aussi et l’aspect mystique de l’univers de la Panthère noire n’est pas négligé.
La partie graphique, signée de différents artistes, est quant à elle efficace mais malheureusement un peu datée sur certains épisodes. On retrouve des travers résiduels des années 90, comme des personnage tellement baraqués que leurs muscles ont des muscles ! Cela reste en tout cas plutôt joliment dessiné malgré ces petits défauts.
Un très bon album, qui offre un moment de qualité dans le monde de T’Challa.
Density tome 2 | |
Delcourt Comics 100 pages – 15.50€ Lewis Trondheim |
Alors qu’elle était en vacances aux USA avec son frère et une amie, Chloé se trouve confrontée à des aliens venus trouver refuge sur Terre. Lors de cette rencontre d’un autre type, elle se voit affublée du pouvoir de modifier sa densité corporelle. Elle apprend à maitriser ses nouveaux pouvoirs… mais doit aussi stopper une invasion extra-terrestre ! En revanche, pas certain que son geek de frère lui soit d’un grand secours dans cette aventure…
Après un premier tome qui avait constitué une bonne surprise, voici la suite des aventures de Chloé qui s’est retrouvée investie de super pouvoirs dans une ambiance toujours décalée.
Comme dans le premier tome, Lewis Trondheim s’amuse avec le concept de super-héros qu’il utilise pour construire son récit. On retrouve donc les classiques du genre, ainsi que des allusions à des thématiques de la science-fiction comme la téléportation qui donne lieu à des passages amusants (avec un clin d’œil qui a sûrement échappé à pas mal de monde). Il y a certes de l’humour dans cet album, mais sans en faire de trop : le ton est en effet suffisamment léger pour faire passer des passages qui seraient un peu difficiles autrement, mais on n’est pas non plus dans un registre de parodie.
L’histoire, bien qu’encore une fois assez rapide, se lit avec beaucoup de plaisir car il y a pas mal de fraîcheur dans son ambiance générale. C’est vraiment une histoire qui ne détonne pas par rapport à la production Américaine, même si les protagonistes principaux ne viennent pas de chez l’Oncle Sam. C’est du récit de super-héros certes pas hyper classique vu le ton décalé mais on retrouve vraiment les codes de ce genre de récits. En fait par moments ça fait un peu penser à la série Invincible (ce qui est un compliment), ne serait-ce que pour le côté « grosses destructions » qui finit par arriver et la découverte des pouvoirs de Chloé. Il y a pas mal de très bonnes idées, que l’auteur a le bon goût d’utiliser avec talent pour construire une histoire où on ne s’ennuie vraiment pas.
Du côté du dessin, Stan & Vince sont toujours très inspirés et livrent des planches très réussies. Leur style très dynamique colle parfaitement à l’ambiance de cette histoire, et les scènes d’action sont très bien rendues.
Un très bon album, qui constitue une suite tout à fait réussie du premier tome.
C’est tout pour aujourd’hui !
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