Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois albums édités par Delcourt Comics et Glénat Comics.
Au programme : Skybourne, Star Wars Classic t8 et Lazarus t6.
Skybourne | |
Delcourt Comics 128 pages – 16.50€ Frank Cho |
Après sa miraculeuse résurrection, Lazare eut trois enfants : Abraham Skybourne, Thomas Skybourne et Grace Skybourne. Sa progéniture se vit alors dotée de pouvoirs hors du commun (des mortels) : une force extraordinaire, une peau impénétrable et… l’immortalité. Ceci est leur histoire… Une histoire faite de vengeance, de pouvoir et de meurtres…
Avec Skybourne, Frank Cho s’aventure sur le terrain de la religion et des artefacts aux pouvoirs surpuissants en racontant les aventures des descendants de Lazare.
D’entrée de jeu, l’auteur propulse le lecteur dans son univers en lui donnant le strict nécessaire pour suivre son histoire, un peu comme en jetant quelqu’un à l’eau en espérant qu’il nagera. L’histoire est de toutes façons suffisamment bien racontée pour que le lecteur, aidé par le résumé en quatrième de couverture, ne se sente pas perdu et soit immédiatement embarqué dans l’univers de la série.
Cet album commence sur les chapeaux de roues, avec une bonne dose d’action, puis Frank Cho prend son temps pour installer son histoire. Les différents épisodes lui permettent de poser les bases de son univers, même s’il demeure une impression (pas forcément dérangeante) de débarquer au milieu de l’histoire. Les concepts employés sont d’une efficacité redoutable, et donnent même envie qu’une adaptation cinématographique de cette histoire soit un jour proposée car on sent que Skybourne se prêterait très bien à l’exercice.
Cet album est en tout cas absolument passionnant, qu’il s’agisse de la thématique générale qui fonctionne très bien ou des personnages qui sont intéressants. Il y a pas mal de rebondissements, et même si l’un d’entre eux est très prévisible il y a largement de quoi réserver quelques surprises au lecteur. Vu la richesse de cet univers, il est clair qu’on ne peut qu’espérer qu’une suite (voire un prequel) nous soit un jour proposé, car il y a vraiment du potentiel et cet album a un goût de trop peu.
Côté graphisme, ça se résume en un seul mot : superbe. Frank Cho livre des planches superbement réalisées, avec une grande efficacité dans les scènes d’action. Certains lecteurs apprécieront également que l’artiste ne se prive pas de livrer ici et là quelques dessins dans le style qui a fait sa réputation, de mon côté je ne suis pas spécialement client mais il est clair que les amateurs apprécieront.
Un excellent album, à dévorer d’urgence.
Star Wars Classic tome 8 | |
Delcourt Comics 228 pages – 27,95€ Collectif |
Suite de la réédition des épisodes publiés dans les années 1980 au moment de la sortie des films de la trilogie classique (Épisodes IV à VI). Ces épisodes vintage sont inédits en albums à forte pagination et raviront les fans.
Ces récits se situent juste avant, pendant et juste après Star Wars : Le Retour du Jedi. Découvrez l’ensemble de ces épisodes mythiques qui font la jonction parfaite avec le 3e volet de la trilogie classique et qui entraînent ensuite nos héros vers de nouvelles aventures inédites auxquelles Han Solo – délivré de la carbonite – peut ENFIN prendre part. Cet album est complété par un récit inédit (tiré de la revue Star Wars Kids).
Alors qu’un spin-off de Star Wars est sur les écrans, voici venu le temps de retrouver la suite des aventures des héros de la saga racontées dans les années 1980.
Ce huitième album est une nouvelle charnière dans cette série de volume : c’est en effet là que s’effectue la jonction avec Le retour du Jedi, dont l’adaptation figure d’ailleurs en bonne place dans le sommaire. Les lecteurs sont donc plus gâtés que ceux des revues Lug à l’époque, car l’adaptation du film (dans un très bel album) était parue bien des années avant les épisodes en question dans les pages de la revue Titans.
Une fois encore, les auteurs rivalisent d’imagination pour meubler l’univers étendu de Star Wars et raconter ce qu’il s’est passé entre les films. Cette période est l’une des meilleures de la série, avec par ailleurs un ton particulièrement sombre (notamment dans l’épisode Ellie) qui surprend beaucoup. La jonction avec l’adaptation du film est très bien pensée, aussi bien avant qu’après et c’est avec plaisir qu’on retrouve un personnage qui par la force des choses était absent depuis un bon moment !
Si vous avez aimé les épisodes précédents, il est clair que ces nouveaux récits vous enchanteront en vous offrant une nouvelle dose d’évasion aux côtés des rebelles. Il y a beaucoup de très bonnes idées dans ces pages, et certains personnages font même regretter leur absence dans l’univers officiel de la saga.
Le sommaire est complété par un récit issu de Star Wars Kids, qui par contre s’avère être largement moins intéressant que les autres. Ca se lit, mais c’est un bon cran en-dessous et cela donne même une impression de bouche-trou pas forcément agréable (sans être non plus désagréable à lire).
En ce qui concerne le graphisme, les artistes ont livré des planches très joliment réalisées et qui ont très bien vieilli. Par contre niveau colorisation, c’est pas la fête et outre la partie du Retour du Jedi dont la colorisation est nettement moins belle que l’originale (et pas mal de détails ont été gommés) il y a quelques épisodes avec des couleurs un peu étranges par moments. Mais en dehors de ça, c’est très réussi.
Le sommaire est complété par une magnifique galerie de couvertures, dont certaines font regretter le choix de celle de l’album qui est franchement loin d’être la plus réussie.
Un très bon album, dont la colorisation pas toujours idéale gâche un peu le plaisir de lecture.
Lazarus tome 6 | |
Glénat Comics 176 pages – 15,95€ Greg Rucka |
Année +66. 6 histoires. 6 destins.
Ce nouveau volume de Lazarus, série désormais culte et fleuron du catalogue Glénat Comics, est une succession de 6 histoires indépendantes. Chaque récit, dessiné par un artiste différent, est focalisée sur un personnage et un endroit du monde distincts. Un tome de transition pour approfondir l’univers dystopique développé par Greg Rucka et Michael Lark.
En attendant de reprendre de plus belle la progression de la série, Greg Rucka marque une pause en proposant des récits one-shot sur des protagonistes de Lazarus.
Six histoires indépendantes sont donc au sommaire de cet album, permettant d’enrichir l’univers de Lazarus. Chacun d’entre eux est centré sur un personnage précis, et l’auteur ratisse large en s’intéressant à des personnages aussi variés qu’un lazare ou un couple de serfs (entre autres). C’est l’occasion de montrer les différents aspects de cet univers complexe, à travers les yeux de personnages tous très différents les uns des autres.
Même si on peut regretter cette pause dans le récit principal, il est difficile de reprocher à l’auteur de nous permettre de voir de plus près les tenants et aboutissants de ce qui se produit dans la série. Comme à son habitude, Greg Rucka nous livre des récits passionnants articulés autour de personnages parfaitement caractérisés et son univers est tellement riche qu’il y a beaucoup de matière pour en explorer les recoins.
Lors de la lecture de ces six récits, la notion même d’ennui est inexistante car chacun est passionnant. On apprend des choses intéressantes sur les différents aspects de l’univers de Lazarus abordés dans cet album, et grâce au talent de conteur de l’auteur on ne voit absolument pas le temps passer.
Du côté du dessin, les styles des différents artistes sont complémentaires et permettent de profiter pleinement de l’ambiance particulière de cet univers grâce à des choix visuel très pertinents. Le graphisme est aussi sombre que le ton des histoires, ce qui accentue ce sentiment de noirceur que l’on ressent en lisant la série.
Un excellent tome, qui donne toujours autant envie d’en lire davantage.
C’est tout pour aujourd’hui !
Skybourne et Lazarus = un excellent duo 🙂
C’est clair qu’il y a de la qualité au rendez-vous !