Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de quatre albums, édités par Panini Comics et Glénat Comics.
Au programme : Les Gardiens de la galaxie – Mère Entropie, Cannibal t1, Hadrian’s wall t2 et Les chroniques de Riverdale t1.
Les Gardiens de la galaxie – Mère Entropie | |
Panini Comics 120 pages – 18€ Jim Starlin |
Les Gardiens de la Galaxie et Pip le Troll sont les derniers remparts pour la survie de l’univers face à l’apparition d’une nouvelle entité cosmique. Nous sommes donc foutus. Un récit complet par deux légendes des comics : Jim Starlin et Alan Davis
(Contient les épisodes US Guardians of the Galaxy : Mother Entropy (2017) 1-5, inédits)
Après plusieurs histoires mettant en scène Thanos et Adam Warlock, Jim Starlin reste dans le cosmos mais se focalise sur d’autres personnages : Les Gardiens de la galaxie.
Il faut dire que même si Jim Starlin n’est pas forcément l’auteur on pense en premier quand on évoque la turbulente équipe de Star Lord, il ne faut pas oublier qu’on trouve parmi ses membres Gamorra et Drax, qui ont vécu des aventures sous sa plume. En plus l’auteur en profite pour faire figurer Pip le troll au générique de son album, et ce dernier n’est pas non plus un inconnu dans ses récits !
Dans cet album, Jim Starlin nous propose une nouvelle aventure des Gardiens qui se retrouvent confrontés à une menace de grande ampleur. Comme à son habitude, l’auteur ne se contente pas d’une simple chasse au vilain, fut-elle cosmique, mais exploite des thématiques récurrentes dans son oeuvre pour mettre en scène une histoire qui emmène le lecteur dans son univers narratif. C’est bien pensé, avec une bonne utilisation des Gardiens dans leur rôle habituel de gentils vauriens de l’espace.
L’album est bien fourni en action, mais offre également (Starlin oblige) des passages introspectifs qui permettent à l’auteur de faire souffler un peu le lecteur avant de repartir de plus belle. Les dialogues sont soignés, avec des interactions souvent drôles entre les membres de cette drôle d’équipe mais sans aller non plus dans le registre de l’humour à tout va comme dans les films. Ce n’est certes pas forcément l’aventure la plus passionnante de Star Lor et de ses petits camarades, mais l’album est une lecture vraiment plaisante et dépaysante.
Au dessin, nous avons la chance de profiter du talent d’Alan Davis qui officie une nouvelle fois aux côtés de Jim Starlin. Comme à son habitude, l’auteur nous offre des planches magnifiquement réalisées, et son style colle vraiment parfaitement à l’histoire.
Un très bon album, qui offre une bonne dose de dépaysement à la sauce cosmique.
Cannibal tome 1 | |
Glénat Comics 112 pages – 15.95€ Brian Buccellato / Jennifer Young |
Leur faim justifie les moyens
Willow, petite bourgade des Everglades en Floride. Les clients d’un bar découvrent avec effroi le cadavre d’un jeune homme dévoré vivant. Une nouvelle victime de l’épidémie de cannibalisme qui frappe la région depuis plusieurs années. Face à cette menace, le gouvernement fait la sourde oreille et, sans remède à l’horizon, les habitants sont démunis. Que faire de ces meurtriers sanguinaires qui, hier encore, étaient vos proches ? Il n’y a guère que pour les frangins Cash et Grady Hansen que la question est tranchée. Seule solution : tuer tous les infectés. Jusqu’à ce que le virus se mette à contaminer les mauvaises personnes…
Le cannibalisme, en voici un thème propice à tous les excès en terme de narration et de tripes à l’air ! Voyons un peu ce qui nous est proposé avec ce premier tome de Cannibal.
Brian Buccellato et Jennifer Young nous proposent une histoire se déroulant dans une petite ville Américaine comme il y en a beaucoup, avec ses intrigues concernant les habitants qui se connaissent tous plus ou moins. Mais il y a une donnée importante dans cette équation qui la rend nettement moins classique que dans d’autres histoires : une épidémie de meurtres cannibales.
J’avoue qu’au départ je n’étais pas forcément très chaud à l’idée de me lancer dans ce récit : le cannibalisme, ce n’est pas ma tasse de thé et les histoires « classiques » sur ce thème encore moins. Mais je suis content d’avoir surmonté ma réticence initiale et donné sa chance à ce premier tome qui s’avère vraiment passionnant d’un bout à l’autre. Certes, les auteurs laissent le lecteur dans le flou en ne lui distillant que petit à petit les clefs de leur intrigue mais cela se passe naturellement sans qu’on ne se sente largué.
Même s’il y a forcément des passages assez durs, j’ai apprécié que l’histoire ne soit pas un prétexte à une foire à la tripe à l’air et même les scènes de cannibalismes ne sont pas hyper démonstratives. On en parle plus comme d’une épidémie poussant les individus à se tuer entre eux (bon d’accord, ils se mangent aussi), sans aligner les passages choquants de façon gratuite. En fait, je trouve que cette approche fait penser au vampirisme, avec des personnes contaminées puis esclaves de leur condition.
Ce premier tome, qui plante le décor dans une ambiance poisseuse et moite du fin fond des Etats Unis, est d’une redoutable efficacité pour capturer l’intérêt du lecteur. Les pages s’enchaînent sans que l’ennui ne pointe le bout de son nez, et l’album a même un goût de trop peu une fois refermé.
Du côté du dessin, les planches de Matias Bergara sont très réussies en ce sens qu’elles restituent parfaitement ce côté poisseux de l’histoire. Là aussi, on peut apprécier que l’artiste n’ait pas profité du sujet pour partir à fond dans le gore démonstratif mais ait au contraire joué la carte de la retenue.
Un excellent album, qui donne envie d’en lire davantage.
Hadrian’s Wall tome 2 | |
Glénat Comics 112 pages – 15.95€ Kyle Higgins / Alex Siegel |
Le destin de deux mondes se joue sur un vaisseau…
Alors que les rebelles de Thetan se sont emparés du Hadrian’s Wall, l’enquêteur Simon Moore doit réussir à prouver l’innocence d’Annabelle, son ex-femme… Ou il risque de déclencher un conflit mondial…
Après un premier tome époustouflant, il est temps de retrouver la seconde et dernière partie de cette histoire de meurtre dans l’espace.
Dans le premier tome, Kyle Higgins et Alex Siegel avaient surpris en adaptant les codes du récit policier (avec meurtre, rebondissements, interrogatoires…) dans une ambiance de science-fiction. La recette est toujours aussi efficace dans ce second tome, où les auteurs abattent leurs cartes et nous livrent tous les secrets de cette intrigue.
Ce second tome, qui apporte au lecteur toutes les réponses qu’il attend, est tout aussi passionnant que le premier. Mais tout aussi surprenant, car comme j’ai eu l’impression dans le premier tome que tout comme le vernis spatial de l’intrigue n’était qu’un accessoire au service de la composante « enquête » de de l’histoire j’ai eu cette fois l’impression que même cette composante n’est pas la véritable histoire que les auteurs ont voulu raconter et que le sujet principal, qui se devine aisément, est tout autre. Et en ayant du coup relu le premier tome avec cette impression en tête, j’ai eu le même sentiment avec ce dernier.
Je ne vais pas approfondir pour ne pas faire de spoiler, mais en tout cas je dirais que sur un plan personnel cette histoire que j’ai vu se dégager sous l’intrigue d’enquête m’a pas mal parlé et j’ai beaucoup aimé la fin du livre. En dehors de cela, ce second tome conclut parfaitement l’histoire entamée dans le premier et on se sent une nouvelle fois happé par le récit une fois la lecture commencée.
Du côté du dessin, Rod Reis est toujours très inspiré et livre des planches très réussies. Son style colle à merveille à cette ambiance un peu étrange, à la fois futuriste et onirique.
Un sketchbook complète le sommaire de cet album.
Un excellent album, avec pas mal de surprises au rendez-vous.
Les chroniques de Riverdale tome 1 | |
Glénat Comics 144 pages – 12.50€ Roberto Aguirre-Sacasa |
Retrouvez les héros de la série TV en comics !
Se déroulant de nos jours, découvrez la version subversive et surréaliste des aventures d’Archie, Veronica et leurs amis. Parcourez les zones d’ombre et l’étrangeté cachée derrière la perfection de façade de la petite bourgade de Riverdale…
Le serpent se mord la queue : voici en effet une adaptation en comics de l’univers d’une série télévisée elle-même adaptée de comics !
Ce premier tome de la série Les chroniques de Riverdale permet donc de retrouver l’univers de la série Riverdale, inspirée des comics Archie en les mâtinant d’une atmosphère glauque façon Twin Peaks. Les personnages de cet album sont donc à leur tour adaptés de leurs modèles de chair et de sang.
A travers une collection de petites histoires, Roberto Aguirre Sacasa (à la fois impliqué chez Archie Comics et showrunner de la série télévisée) enrichit l’univers de Riverdale en nous proposant des récits qui complètent ce qu’on a pu voir à l’écran. Il s’agit ici de se glisser dans les interstices du scénario de la série télévisée pour nous proposer des choses qui n’ont pas été montrées (ou alors parfois brièvement évoquées) sans pour autant aller dans la redite en se contentant d’adapter les épisodes de la série TV.
Chaque histoire présentée dans cet album est centrée sur un personnage précis de la série, et même si les autres personnages sont bien entendu de la fête il est clair que chaque intrigue met vraiment en avant un personnage précis. On retrouve les personnages que l’on connait, avec une caractérisation qui ne vient pas contredire les personnages télévisés, et des histoires qui font écho aux événements de la première saison de Riverdale.
Loin d’être un simple produit dérivé à l’intérêt limité, Les chroniques de Riverdale évoque davantage le transmedia avec un univers à cheval entre la télévision et le papier, enrichissant ainsi l’univers de Riverdale. Les récits sont brefs mais intéressants, et on se prend vite au jeu du « Allez encore une dernière histoire…ah zut déjà 1h du matin ». Il est clair que cet album s’adresse avant tout aux spectateurs de la série télévisée, mais je pense qu’il peut servir de point d’entrée à des lecteurs n’ayant jamais vu la série en question.
Du côté du dessin, signé de plusieurs artistes, il est globalement réussi. Il y a forcément une volonté de dessiner des personnages qui ressemblent à leur modèle (et le fait de mettre une petite photo des comédiens avant chaque histoire aide sûrement à faire le lien entre les deux supports) mais même si on retrouve des personnages ayant une ressemblance avec leurs modèles il n’y a pas non plus une volonté d’aller à fond dans le photoréalisme.
Côté bonus, nous avons droit à des couvertures variantes, un point bienvenu sur les comics Archie et un aperçu d’un album à venir chez l’éditeur.
Un excellent album, qui plaira très certainement aux spectateurs de Riverdale mais aussi à d’autres lecteurs.
C’est tout pour aujourd’hui !
Merci pour tes avis sur Cannibal et Hadrian 🙂
Concernant Glénat et sa nouvelle collection Log-In, tu en penses quoi de ce grand format souple ? Je me suis dit en le découvrant que ça risque d’être fragile…
Je trouve ça plutôt pas mal, mais c’est vrai que la jaquette est fragile.