Le lundi c’est librairie ! est de retour avec une chronique consacrée à un titre en avant-première.
Au programme : Wonder Woman Anthologie
Wonder Woman Anthologie | |
Urban Comics 336 pages – 25€ Collectif |
De ses débuts dans les années 1940, au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale, à sa réactualisation moderne par Brian AZZARELLO et Cliff CHIANG, retrouvez toutes les facettes de la Princesse Amazone, dévoilées par ses plus grands auteurs : George PÉREZ, Gene COLAN, Ross ANDRU, John BYRNE, Mike DEODATO,Yanick PAQUETTE, Phil JIMENEZ et Greg RUCKA.
Contenu : WONDER WOMAN #1, WONDER WOMAN #7 , WONDER WOMAN #28, WONDER WOMAN #99, WONDER WOMAN #107, WONDER WOMAN #179, WONDER WOMAN #204, WONDER WOMAN #288, WONDER WOMAN V2 #1, WONDER WOMAN V2 #93, Wonder Woman v2#113, Wonder Woman v2 #142, Wonder Woman v2 #177, Wonder Woman v2 #195, Justice League: New Frontier Special, Wonder Woman v5 #0, Sensation Comics Featuring Wonder Woman #1, Sensation Comics Featuring Wonder Woman #7
Régulièrement, Urban Comics nous propose des anthologies consacrées à des personnages du catalogue DC Comics. C’est au tour de Wonder Woman d’avoir droit à son ouvrage, qui sera disponible en librairie vendredi prochain.
Voyons donc un peu ce que nous réserve le sommaire de cet album :
- Les origines de Wonder Woman (1942)
- Wonder Woman, présidente (1943)
- Vilenie & cie (1948)
- Top secret (1958)
- Amazone adolescente 1959)
- La dernière bataille de Wonder Woman (1968)
- Nouvelle vie pour l’ancienne Wonder Woman (1973)
- Le chant du cygne (1982)
- La princesse et le pouvoir (1987)
- Débuts violents (1995)
- La nouvelle Wonder Girl (1996)
- La tenue de l’âme (1999)
- Paradis trouvé (2002)
- La mission (2003)
- La mère du mouvement (2008)
- L’antre du Minotaure (2012)
- Gothamazone (2014)
- Ange gardien (2015)
Comme pour chaque anthologie, nous partons des débuts de Wonder Woman jusqu’à nos jours, afin de balayer l’évolution du personnage au fil du temps à travers la sélection de récits qui figure dans cet album. Cette sélection montre comment le personnage a changé, avec notamment la phase où Diana Prince évoluait en civil et sans pouvoirs dans le plus pur style des héroïnes de fiction de l’époque, avec bien entendu l’utilisation des arts martiaux. Même si les premiers récits peuvent paraitre plus naïfs que les récits plus contemporains (et comme on peut s’y attendre tout prétexte était bon pour montrer la fière Amazone ligotée…), nous pouvons y trouver des idées qui sont toujours actuelles comme par exemple l’accession d’une femme au rôle de présidente d’un pays. Wonder Woman est un personnage bien plus complexe qu’une femme qui se balade en short étoilé comme certaines personnes pourraient le croire de prime abord, et cette complexité ressort bien avec les épisodes qui constituent cette anthologie car c’est l’occasion de s’intéresser aux différentes facettes du personnage. D’ailleurs, il est amusant de constater que les rôles sont souvent inversés par rapport aux récits où le héros est masculin, L’obsession de Steve Trevor à épouser son amazone préférée étant même tournée en dérision (et il faut dire que ses « mon ange » à chaque phrase ou presque, c’est assez pénible).
Outre Wonder Woman elle-même, c’est l’évolution de son univers qu’il est intéressant d’observer dans cet ouvrage. Qu’il s’agisse de ses soeurs amazones ou d’autres personnages comme la nouvelle Wonder Girl, les personnages qui gravitent autour de Diana ne sont pas toujours les mêmes et sont en phase avec les différentes époques où ils figurent. En effet, le mentor « kung fu » de la phase sans pouvoirs de Diana est totalement ancré dans son temps et ferait tâche dans des histoires plus modernes, et inversement la nouvelle Wonder Girl – radicalement différente de Donna Troy – aurait été étrange dans des histoires plus anciennes. Même l’équipement de Wonder Woman a connu une évolution, avec notamment le Wonder Dome (dont j’ignorais l’existence) qui fait office de Forteresse de la solitude pour notre Amazone. On pourrait même dire que contrairement à d’autres personnages pour lesquels on retrouve souvent un cadre fixe la seule constante de la longue carrière de Wonder Woman, c’est elle-même.
A noter que le récit de Darwyn Cooke, daté de 2008, est particulièrement drôle en se moquant gentiment de l’envie de Diana de faire passer un message féministe fort. Non pas que le féminisme soit tourné en dérision – loin de là – mais le ton choisi fait qu’il est difficile de garder son sérieux à sa lecture, d’autant qu’un personnage masculin bien connu de DC en prend pour son grade au passage.
La partie graphique, assurée par différents artistes, est de son côté également un voyage dans le temps qui permet d’observer l’évolution des techniques de dessin au cours des années. J’avoue que l’épisode illustré par Mike Deodato Jr m’a rebuté, reposant sur l’anatomie simpliste des années 90, mais en dehors de ça j’ai trouvé que le graphisme de l’album est globalement très bon même si le graphisme des premières aventures de Wonder Woman peut surprendre des lecteurs non habitués à lire des comics vintage.
La partie éditoriale de l’anthologie est comme d’habitude particulièrement soignée, donnant mille et une informations sur le contexte de chaque épisode et l’évolution du personnage.
Une excellente anthologie, tout aussi réussie que les précédentes.
Et voilà, c’est tout pour le moment !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous une prochaine fois pour une nouvelle chronique.
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