Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de sept albums.
Au programme : Iron Fist t2, Invincible t17, Rachel rising t5, Mystery t2, Batman Dark knight III t1, Bikini atoll et Les orphelins t4.
Iron Fist tome 2 | |
Panini Comics 136 pages – 14.95€ Kaare Andrews |
Iron Fist s’apprête à mener son plus grand combat ! Mais avec ses récentes blessures aux mains, peut-il encore vaincre les démons de son passé ? Danny Rand va notamment se retrouver face à la seule personne capable de le battre. Brenda, quant à elle, ne tarde pas à découvrir la sombre vérité concernant la prise de contrôle de la tour Rand.
(Contient les épisodes US Iron Fist : The Living Weapon 7-12, inédits)
Dans le premier album, Kaare Andrews s’était attaché à dépoussiérer le personnage d’Iron Fist dans la lignée de l’excellent travail de Matt Fraction. Dans ce second et dernier tome, l’auteur va encore plus loin dans la démesure en confrontant Danny Rand à des adversaires hors normes qui lui en font voir de toutes les couleurs. L’ambiance de ce second tome est tout aussi particulière que celle du premier, l’auteur ne se contentant pas de faire du « récit de kung-fu » classique qui se résumerait à une succession de baffes et de coups de pieds. Il règne une ambiance de folie dans tout cet album, et on ne sait jamais jusqu’où l’auteur va avoir l’audace de nous emmener – et le moins qu’on puisse dire c’est que de l’audace il n’en manque pas ! L’histoire est en tout cas captivante, et ces deux albums forment un tout cohérent et auto-contenu qui permettent aussi bien au lecteur néophyte qu’à l’amateur de comics de longue date de trouver leur bonheur.
Du coté du graphisme, le style immédiatement reconnaissable de Kaare Andrews fait mouche une fois de plus et ce sont des planches superbement réalisées et très dynamiques qui nous sont proposées. Par contre étant donné que son style est un peu particulier, je renouvelle ma recommandation de feuilleter le tome avant achat.
Un excellent album, qui achève parfaitement cette aventure insolite d’Iron Fist
Invincible tome 17 | |
Delcourt Comics 160 pages – 15.95€ Robert Kirkman |
Pare-Balles a pris l’identité d’Invincible, et il apprend – à la dure – à être à la hauteur. Mais les menaces n’attendent pas qu’il soit prêt. Et c’est le moment que choisissent les Flaxiens pour tenter à nouveau d’envahir notre dimension ! Nous apprenons également dans cet album ce qui s’est RÉELLEMENT passé entre Robot et Monster Girl alors qu’ils étaient retenus prisonniers dans une autre dimension.
Dans le tome précédent, un rebondissement avait pas mal surpris les lecteurs : Robert Kirkman a fait endosser l’identité d’Invincible par un autre personnage, vu que Mark Grayson avait disons quelques soucis… Ce tome continue sur cette lancée, permettant de faire davantage connaissance avec ce remplaçant qui en profite pour racheter ses fautes. Mais ceci n’est qu’un côté de l’histoire racontée dans ces pages, car l’auteur décide de lever enfin le voile sur le séjour extra-dimensionnel de Robot et Monster girl sous forme de flashbacks tandis que les Flaxiens sont de retour… et je dois avouer que pour le coup ce n’est pas passionnant. Il y a de bonnes idées dans tout ceci, et des choses assez touchantes comme la profondeur de la relation entre ces deux personnages, tirant ses racines du temps incroyable qu’ils ont passé chez les Flaxiens, mais tout ceci est long, beaucoup trop long. Même s’il n’est pas inintéressant de connaitre cette histoire, elle aurait gagné à être beaucoup plus compacte et on se serait passés d’un rebondissement qui fait très « Planète Hulk » (même si la façon dont cela est amené est originale). Du coup Invincible et le reste passent au second plan (alors que c’est tout de même un sacré tournant pour Invincible), et c’est vraiment dommage. La lecture n’est pas non plus inintéressante comme je le disais plus haut, mais franchement pour le coup Robert Kirkman s’est loupé en faisant du spin-off l’air de rien.
Du côté du dessin, par contre Ryan Ottley est toujours en grande forme et nous livre des dessins de toute beauté (avec toujours des dessins bien gore par moment). Le travail de l’artiste est une fois de plus présenté dans un cahier en fin d’ouvrage, ce qui peut s’avérer intéressant pour voir comment les dessins sont créés.
Un album en demi-teinte, plombé par un récit annexe beaucoup trop long.
Rachel rising tome 5 | |
Delcourt Comics 128 pages – 14.95€ Terry Moore |
Rachel et Jet, dorénavant habitée par l’esprit d’un jeune homme du XVIIe siècle, tentent de sauver l’âme et l’esprit de Johnny. Mais elles doivent également contrer les agissements de la sorcière Lilith, bien décidée à se venger d’une ville qui l’a fait disparaître plusieurs siècles auparavant. Sans parler qu’il faut composer avec la présence inquiétante de Zoé, la tueuse âgée d’une dizaine d’années.
Dans l’univers de Rachel rising, les albums se suivent et ne se ressemblent pas… Terry Moore nous raconte donc la suite des (mes)aventure de Rachel, qui tente toujours de tant bien que mal faire avec son statut de morte revenue à la vie, et également de Zoé qui est plus flippante de tome en tome. Cet album est tout aussi réussi que les précédents, Terry Moore ponctuant son récit horrifique de touches plus légères et de moments d’émotion très bien dosés. Les personnages de cette série sont très bien caractérisés, chacun a sa vie propre au contraire de bien des histoires où les protagonistes sont interchangeables sans difficulté. Quant au fond de cette histoire, il est toujours aussi intriguant et comme les tomes précédents celui-ci se referme avec l’envie d’en lire la suite.
Du côté du dessin, le style de Terry Moore est toujours aussi efficace et les planches sont très joliment réalisées.
Un excellent tome, tout à fait à la hauteur des précédents.
Mystery tome 2 | |
Makaka 96 pages – 17€ Ced |
Chicago, 1939. Un an après être devenu le super-héros Mystery, Jerry est en plein doute. Et s’il pouvait faire plus que sauver la veuve et l’orphelin ? Et s’il pouvait… changer l’histoire ?
A la fois hommage et parodie des séries de super héros, Mystery met en scène un univers faisant furieusement penser à celui de Superman, dont le personnage principal est un chroniqueur météo qui se change en super héros. Tout au long de cet ouvrage, Ced jongle donc entre l’hommage et la parodie, s’appropriant les codes du super héros pour construire une histoire très sympathique et se moquer gentiment des poncifs du genre, comme l’identité secrète du personnage à base d’hypnose. Les différents niveaux de lecture de l’album permettent en outre de toucher un vaste public, les lecteurs plus âgés comprenant certains calembours qui échapperont aux plus jeunes. Il y a pas mal de références et de clins d’œil, mais pas seulement au monde des comics : en effet vers la fin il y en a un assez subtil qui n’a rien à voir avec les super slips mais qui m’a fait bien rire. Une impression générale de bonne humeur se dégage de ces pages, et même si l’album n’est pas non plus indispensable c’est un bon moyen de passer un moment de lecture agréable en compagnie de Mystery.
La partie graphique de l’album, signée par Stivo, est de son côté très cartoon, ce qui renforce le côté parodique de l’histoire. Visuellement, cela fait beaucoup penser aux Indestructibles de Pixar, et c’est très agréable à regarder.
Un album très sympathique à lire, qui utilise habilement les codes du super héros pour construire une histoire amusante et sans prétention.
Batman Dark Knight III tome 1 | |
Urban Comics 96 pages – 14€ Franck Miller / Brian Azzarello |
Frank MILLER, assisté au scénario par Brian AZZARELLO, débute son troisième cycle des aventures du DARK KNIGHT. Dessinée principalement par Andy KUBERT et Klaus JANSON, cette nouvelle mini-série aborde à nouveau la place des surhommes dans un monde à la dérive qui les craint autant qu’il les vénère. Chaque chapitre est complété par une histoire de complément explorant cet Univers si singulier, dessinée à chaque numéro par un artiste de renom. La dernière charge du Batman est proche, et que tremblent tous ceux qui s’y opposeront…
Contenu : Dark Knight The Master Race #1 + #2
Voici une suite qui a fait couler beaucoup d’encre ! Frank Miller et Brian Azzarello, donnent donc une suite aux aventures du Batman vieillissant de The Dark Knight returns et The Dark Knight strikes again. Ce dernier étant très différent de son prédécesseur, j’étais curieux de voir ce qu’une suite pouvait donner…et force est de constater que cette première partie est plutôt pas mal du tout. Certes le début sert plutôt à raccrocher les wagons et donc il ne s’y passe pas grand chose, mais par la suite cela devient plus intéressant et la conclusion de ce premier album donne envie d’en lire davantage. Je pense que ce récit gagnera a être lu d’une traite, mais en tout cas cette première partie est soignée et largement plus intéressante que les travaux récents de Frank Miller (il faut dire que si on compare à Terreur sainte, ce n’est pas bien difficile de faire mieux). Brian Azzarello est en effet un choix très judicieux pour épauler Frank Miller sur ce récit, car les deux scénaristes ont des travaux et un ton qui sont très similaires. Les récits annexes, sur Atom et la fille de Wonder Woman, sont de leur côté bien ficelés et tout aussi intéressants que le récit principal.
Du côté du dessin, outre Frank Miller (sur le récit sur Atom) nous retrouvons Andy Kubert aux crayons et son travail est vraiment excellent. Le second récit annexe est quant à lui illustré par Eduardo Risso, et le dessinest vraiment très bon également.
Un très bon album, qui s’il n’égale pas le désormais classique The Dark knight returns en offre néanmoins une suite très convaincante.
Bikini Atoll | |
Glénat Comics 128 pages – 14.95€ Christophe Bec |
One shot
Le dernier endroit où faire du tourisme !
Un groupe de touristes part pour un séjour dépaysant au cœur du Pacifique sur l’atoll de Bikini, qui a donné son nom au fameux maillot deux-pièces. Théâtre d’un essai atomique au sortir de la Seconde Guerre mondiale et abandonné depuis, le lieu offre son lot de sensations fortes ! Au programme : soleil, plages de sable fin, cocotiers, mais aussi épaves de navires militaires, bunkers désaffectés et hordes de requins carnivores… Une mine de trésors cachés que leur guide, Malaval, promet de leur faire découvrir en détail. Sauf qu’il ne leur a peut-être pas tout dit… Car les lieux semblent moins inhabités qu’il le prétend. Et nos vacanciers sont loin d’imaginer quelles horreurs se cachent derrière ce cadre idyllique…
Dans cette nouvelle collection de Glénat Comics qui s’oriente vers l’horreur, cette histoire de Christophe Bec emmène le lecteur dans un moment de lecture habitée par la terreur. Comme dans un film d’horreur classique, nous retrouvons en effet plusieurs personnages livrés à eux mêmes dans un lieu isolé et comme on peut s’en douter ils vont vivre un véritable enfer. L’auteur utilise tous les gimmicks du film d’horreur pour son récit, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a de quoi avoir les cheveux qui se dressent sur la tête dans ce récit où rien ne nous est épargné. Cette histoire se lit plutôt bien, mais il vaut mieux avoir le cœur bien accroché car c’est vraiment très gore. L’idée de surfer sur les tests nucléaires est plutôt bien trouvée, et l’auteur nous réserve bien des mauvaises surprises pour nous faire sursauter au détour d’une page, même si à force ça fait un peu roller coaster et du coup le lecteur est embarqué bon gré mal gré dans un voyage au sein d’une horreur insoutenable.
La partie graphique, signée Bernard Khattou, est très soignée et à l’instar de Walking dead le noir et blanc atténue un peu l’horreur du récit. En effet, vu que le gore est omniprésent, sans prétendre que ça passe tout seul sous cette forme, il faut se dire qu’en couleurs ce serait bien pire !
Un bon album, qui ravira les amateurs d’horreur bien gore, à réserver à un public averti.
Les Orphelins tome 4 | |
Glénat Comics 192 pages – 14.95€ Roberto Recchioni |
Série en cours (6 tomes prévus)
Coup de théâtre…
Le passé : Jonas doit répondre face aux résultats décevants de son équipe lors de leur mission sur le terrain contre les terroristes. D’après Nakamura, les plus faibles doivent être éliminés… Pendant ce temps, dans le monde extérieur, des foules de personnes meurent de faim dans les rues, et des émeutes éclatent.
Le présent : les Orphelins doivent faire un choix crucial : ils ont découvert qu’ils avaient été trompés et exploités ! Comment réagir face à cette révélation choquante que Ringo a entendue de la bouche même de Juric ? Vont-ils continuer d’obéir à Nakamura ou décider de se ranger du côté de Pistolero ?
Au fur et à mesure de l’avancée de la série, Roberto Recchioni abat ses cartes pour nous livrer tous les secrets de son univers. Que cela soit dans le présent ou dans le passé, son histoire est pleine de faux semblants destinés à duper tout autant le lecteur que les personnages et bien malin celui qui arrive à deviner tout ce que l’auteur a en réserve avant qu’il ne décide de finalement lever le voile sur tel ou tel aspect de son récit. Une fois encore le tome est tout simplement passionnant, avec des personnages toujours aussi bien caractérisés dont les réactions face aux révélations qui mettent en doute toute la réalité de leur mission sont tout à fait en adéquation avec leurs personnalités respectives. Ce quatrième tome est tout aussi intéressant que les précédents, et maintenant que l’auteur a abattu ses cartes je me demande jusqu’où il va entraîner ses personnages, et par la même occasion le lecteur.
Du côté du graphisme, assuré cette fois par Giorgio Santucci et Alessandro Bignamini pour la première partie et Davide Gianfelice pour la seconde, la qualité est une nouvelle fois au rendez-vous. Le seul petit bémol concernant le graphisme est que jusque là même avec des artistes différents il y avait une certaine cohérence entre les styles pour assurer une identité graphique homogène, mais là le style de Davide Gianfelice tranche un peu par rapport à celui de ses collègues (mais cela reste très bon en tout cas).
Un excellent album, qui montre une fois de plus les qualités de cette très bonne série de science-fiction.
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous une prochaine fois pour une nouvelle chronique.
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