Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de sept albums.
Au programme : Day men t1, Dead letters, Deadpool t2, Golgoth le dernier empereur t1, Pathfinder t2, The sixth gun t5 et X-Men Legacy t4.
Day men tome 1 | ||
Glénat Comics 144 pages – 15.95€ Matt Gagnon / Michael Alan Nelson |
Une lumière dans les ténèbres… Depuis des milliers d années, le monde est contrôlé par les « 50 familles » : une assemblée secrète de vampires engagée dans une lutte de pouvoir sans merci. Mais lorsque le soleil se lève, ces familles sont obligées de faire appel à de simples mortels pour leurs missions secrètes. Fruits d un entraînement de plusieurs siècles pour devenir des armes mortelles, les « Day Men » ne sortent qu une fois le soleil levé, seuls dans un monde en sommeil, pour accomplir les funestes projets de leurs bienfaiteurs… Parmi eux, David Reid est le bras armé de la famille Virgo.
Dans la plupart des histoires de vampires, ces derniers sortent principalement la nuit et se reposent le jour. Hors Matt Gagnon et Michael Alan Nelson ont imaginé ce qu’il peut se passer pendant le jour : des serviteurs à leur service se chargent de les protéger et de régler certaines affaires. Dans ce premier tome, nous faisons notamment connaissance avec le redoutable David Reid alors qu’une guerre couve entre plusieurs familles de vampires. Ce premier tome est tout simplement passionnant, avec une adaptation très judicieuse des codes des histoires de familles de gangsters au monde des vampires. Les rebondissements sont nombreux, avec une bonne dose de surprises toutes plus déplaisantes les unes que les autres, et le concept des serviteurs armés des vampires est parfaitement exploité.
Du côté du dessin, c’est Brian Stelfreeze qui officie pour un résultat de grande qualité. Les planches sont en effet très dynamiques et joliment dessinées, avec en outre une colorisation très réussie.
Un excellent album, qui donne envie d’en lire plus.
Dead letters | ||
Glénat Comics 128 pages – 14.95€ Christopher Sebela |
Il est amnésique, mais eux ne l’ont pas oublié. Sam se réveille dans un motel miteux, les bras bandés et un revolver sur son bureau. Comment est-il arrivé ici ? Où est-il ? Qui est-il ? Il n’en a pas la moindre idée… Mais les types armés qui frappent à sa porte, eux, oui. Pris pour cible, Sam va devoir très vite se rappeler toutes les astuces de son répertoire oublié de gangster pour déjouer leur vigilance et se frayer un chemin dans cet univers fait de guerres de gangs, de femmes fatales et de secrets fracassants. Un chemin sombre et tortueux qui le conduira là où nul ne s’y attend…
Dans Dead letters, le lecteur est tout aussi désarçonné que le principal protagoniste qui se réveille en étant frappé d’amnésie. Mais là où on pouvait attendre un simple récit noir Christopher Sebela nous propose une histoire au cadre pour le moins inhabituel où les codes de ce type de récits sont au service d’une ambiance bien au delà de ce qu’on pouvait imaginer. Même si certaines réponses arrivent assez vite, je préfère laisser la surprise aux lecteurs en ne les dévoilant pas dans cette chronique… Cette histoire est en tout cas plutôt intéressante, même si la dernière partie du récit est plutôt convenue.
Côté graphisme par contre il faut avouer que ce n’est pas la fête. Les planches de Chris Vision font très brouillon, et sont même à la limite de l’illisible par moments. C’est dommage car l’histoire aurait mérité un meilleur traitement graphique, peut être d’un artiste plus expérimenté dans le monde de la BD. Du coup je recommande le feuilletage avant achat pour être sûr que cela ne va pas vous rebuter.
Un bon album, qui se lit bien malgré son graphisme sans être indispensable.
Deadpool tome 2 | ||
Panini Comics 128 pages – 14.95€ Gerry Duggan / Brian Poseh |
Après avoir affronté les anciens présidents des États-Unis, Deadpool revient pour de nouvelles aventures. Retrouvez-le tout d’abord au côté d’Iron Man dans un récit flash-back. Le mercenaire est ensuite engagé par un démon pour récupérer des âmes damnées puis combat un homme aux pouvoirs… aquatiques ! Enfin, il fait équipe avec le Spider-Man supérieur.
Dans ce second tome, nous retrouvons Deadpool dans la suite de ses aventures loufoques signées par Gerry Duggan et Brian Poseh. Tout en nous proposant des épisodes particulièrement barrés, les auteurs parviennent à garder une certaine maîtrise de leur délire ce qui nous permet de lire une histoire certes complètement barge mais pas non plus totalement débile. Malgré le fait qu’il s’agit d’une histoire assez sombre à la base, l’enrobage de comédie qui l’entoure permet de passer un bon moment et c’est avec le sourire que l’on referme cet album où le mercenaire à la grande g*** a été égal à lui même, à savoir une machine à tuer avec un sérieux pet au casque. Les personnages secondaires sont également bien traités, et les interactions entre Deadpool et la colocataire de sa tête sont particulièrement drôles.
Du côté du dessin, signé Scott Koblish et Mike Hawtorne, nous avons droit à des planches soignées reflétant bien la folie du scénario.
Un très bon album, qui offre un moment de détente bienvenu en ces périodes tristes.
Golgoth le dernier empereur tome 1 | ||
Delcourt Comics 224 pages – 18.95€ Mark Waid |
Golgoth a gagné la guerre. Dans un monde déchiré par les combats qu’il livrait contre les super-héros, la téléportation a été un atout déterminant dans sa victoire. Plaçant aux différents ministères de sa dictature ses proches les plus fidèles, Golgoth fait régner sur le monde une tyrannie implacable qui écrase les dernières poches de résistance. Le monde libre n’est plus qu’un lointain souvenir
Si le titre peut faire penser aux gens de ma génération qu’il s’agit d’une histoire liée à un certain robot dont le pilote aime bien faire des tourniquets sur sa chaise, il s’agit en fait de la série Empire de Mark Waid dont le début avait été édité par Semic il y a plusieurs années. L’auteur nous montre donc le quotidien de Golgoth, qui domine le monde d’une poigne de fer, entre complots en tous genres et secrets d’état tous plus sombres les uns que les autres. Cette série me fait pas mal penser à un vieux Graphic Novel de Marvel, à savoir Fatalis Imperator, mais alors que ce dernier ne faisait qu’effleurer la surface des choses en étant trop rapide le récit de Mark Waid est bien plus poussé et plus intéressant. La psychologie complexe de Golgoth et les agissements de sa cour sont au cœur de cette histoire captivante, dont j’ai hâte de lire la suite inédite en VF.
La partie graphique, assurée par Barry Kitson, est de son côté très soignée. L’artiste est particulièrement inspiré, et les dessins sont de toute beauté.
Un excellent album, qui se dévore avec beaucoup d’intérêt.
Pathfinder tome 2 | ||
Glénat Comics 64 pages – 14.95€ Jim Zub |
Les compagnons de Pathfinder se sont aventurés dans les bois périlleux de Mosswood, où ils parviennent à se frayer un chemin malgré les hordes de créatures redoutables qui rôdent. Mais alors qu’ils s’apprêtent à atteindre leur objectif, ils se font capturer par une troupe de gobelins ! Décidément, la route qui les mènera à la victoire finale est encore semée d’embuches…
Dans ce second tome, nous retrouvons notre vaillante équipe présentée dans le premier tome qui cherche toujours à agir contre la menace des gobelins. Si vous avez aimé le premier tome, alors vous serez en terrain connu avec cette suite car il en reprend les mêmes qualités et défauts. Jim Zub nous livre une fois encore un récit qui parlera tout particulièrement aux amateurs de jeux de rôles avec des personnages qui correspondent parfaitement à leur archétype. L’histoire est plaisante, sans être non plus transcendante mais je dois avouer que personnellement n’étant pas le coeur de cible de ce genre de récits j’ai trouvé un peu le temps long vers la fin de l’album.
Du côté du dessin, c’est correct mais sans plus. Les planches d’Andrew Huerta sont en effet plutôt sommaires, et le graphisme ne fait pas franchement rêver.
Un album correct, à réserver aux amateurs de jeux de rôles.
The sixth gun tome 5 | ||
Urban Comics 120 pages – 15€ Cullen Bunn |
Drake Sinclair et Becky Montcrief sont toujours en possession de cinq des six revolvers maudits capables de réécrire l’histoire de la création. Par conséquent, leurs ennemis, hommes, esprits ou zombies continuent de se multiplier. Pris au coeur d’une vague de froid surnaturel, les deux héros vont devoir faire face à une créature des plus difficiles à affronter. Pendant ce temps, Gord Cantrell et Kirby Hale partent à leur recherche.
C’est fou ce que le temps passe vite, un peu plus d’un an après la découverte de l’excellente série de Cullen Bunn nous en sommes déjà au tome 5. Dans cet album, l’auteur confronte les personnages à des menaces particulièrement redoutables, et plus d’une fois le lecteur ne peut que se demander jusqu’où le récit va aller et qui sera sa prochaine victime. Ce nouveau tome est en tout cas tout aussi passionnant que les précédents, et l’auteur montre encore une fois qu’il a encore pas mal d’idées en réserve et que les choses ne sont pas aussi simples qu’elles le paraissent au premier abord (si tant est qu’elles puissent paraître simples).
Du côté du dessin, toujours signé Brian Hurtt, nous avons droit à des planches très soignées qui servent particulièrement bien le récit.
Un excellent album, captivant de bout en bout.
X-Men Legacy tome 4 | ||
Panini Comics 128 pages – 14€ Simon Spurrier |
L’histoire de David Haller et ses alliés touche à sa fin. L’une des personnalités de Légion veut anéantir une espèce extraterrestre mais la directrice du S.W.O.R.D., Abigail Brand, compte bien l’en empêcher. David doit alors affronter le monstre qui hante son esprit, même si ce dernier a les traits de son père, le professeur Charles Xavier.
Avec cet album, Simon Spurrier met un terme à la série consacrée à David Haller, le fils du Professeur X. Une fois encore l’ambiance est pour le moins particulière, avec une exploitation très poussée du concept des pouvoirs de Légion. On ne s’ennuie pas une seconde à la lecture de ces pages, et la fin choisie pour l’auteur – particulièrement audacieuse – est tellement bien pensée qu’on ne peut que se dire qu’une autre fin aurait été forcément moins bonne. Le personnage de Légion est attachant, ce qui n’était pas gagné avant le début de la série, et sa caractérisation est particulièrement soignée.
Du côté du dessin, signé Tang Eng Huat et Khoi Pham, la qualité est au rendez-vous avec des styles qui sont en parfaite adéquation avec l’atmosphère plus qu’étrange de l’histoire.
Un excellent album, qui conclut en beauté une très bonne série.
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous une prochaine fois pour une nouvelle chronique.
7 chroniques d’un coup, bravo !!
Day Men me tente beaucoup mais je ne sais pas combien de tomes sont prévus (pas envie de me lancer sur une nouvelle série à rallonge).
Je n’ai pas encore lu mon exemplaire de Golgoth (il est nul ce titre) mais je sais que je vais le savourer.
Après lecture, je confirme tes propos : Golgoth et Day Men, c’est du très bon 🙂