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Le lundi c’est librairie ! #205

Le lundi c'est librairie !


Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de trois albums.

Au programme : Iron Fist t1, Miracleman t3 et Sandman t6.

Iron Fist tome 1
IronFIst1

Panini Comics

128 pages – 14.95€
Mai 2015 – Cartonné

Kaare Andrews



Le passé revient soudain hanter Danny Rand; alias Iron Fist. Tandis que son luxueux appartement est la cible de mystérieux ninjas; un message conduit Danny à retourner dans le royaume mystique de K’un Lun. Sang; trahison et vengeance sont au programme de cette épopée entièrement réalisée par Kaare Andrews.

Toujours dans le cadre de All-New Marvel Now, c’est au tour d’Iron Fist d’avoir droit à une maxi-série. Signée Kaare Andrews, cette histoire revisite le personnage d’Iron Fist en utilisant des éléments de la série The immortal Iron Fist d’Ed Brubacker et Matt Fraction (publiée en VF dans la collection 100% Marvel) mais la lecture de cette série n’est pas un pré-requis obligatoire. En effet, l’histoire est suffisamment bien tournée pour que même le néophyte le plus complet en ce qui concerne Danny Rand puisse comprendre ce qu’il se passe dans ces pages sans la moindre difficulté (au pire quelques allusions passeront à la trappe mais vraiment rien de grave). Nous avons donc une nouvelle fois droit aux origines du personnages, en flashback, mais avec des ajouts subtils qui trouvent leur sens au fil de l’avancée du récit. Cependant il ne s’agit pas que d’un récit d’origines, il y a bel et bien une histoire dans le temps présent qui amène le personnage à se remettre en question. Même si on a connu un Danny Rand un rien moins ombrageux, l’auteur ne dénature cependant pas le personnage et nous livre dans cette partie un récit passionnant et plein de rebondissements et d’action (même si ce n’est pas non plus comme un film de Bruce Lee avec des coups de pieds dans la figure toutes les deux pages). Danny en voit vraiment de toutes les couleurs, et le lecteur est ainsi balloté au gré des désagréments que subit le personnage et des différents coups de théâtre dont certains sont vraiment très surprenants. La maxi-série complète tient en deux tomes (la suite est prévue dans quelques mois), et après avoir refermé ce premier album j’ai vraiment hâte d’en lire la suite et fin.

Du côté du graphisme, nous avons droit à de très jolies planches de Kaare Andrews. Son style, que l’on a déjà notamment pu voir à l’oeuvre dans Spiderman – Reign, est par contre parfois assez déroutant pour certains lecteurs donc je recommande de feuilleter avant d’acheter, mais en tout cas les dessins servent vraiment à merveille le récit et contribuent à la mise en place d’une ambiance très soignée.

Un excellent album, qui revisite efficacement le personnage d’Iron Fist.




Miracleman tome 3
Miracleman3

Panini Comics

144 pages – 14.95€
Juin 2015 – Cartonné

Le scénariste originel / Peter Milligan / Grant Morrison
John Totleben / Joe Quesada / Mike Allred



Les extraterrestres; dont la technologie a créé Miracleman; veulent exterminer les survivants du projet Zarathustra. Mais il suffit qu’un seul mot soit prononcé pour libérer Kid Miracleman et que l’enfer se déchaîne sur Terre. Miracleman va alors accomplir son destin et affronter Kid Miracleman. Une aube nouvelle attend l’humanité dans la conclusion du premier cycle de la série !

Avec ce troisième tome, c’est un cycle qui s’achève. En effet, la prestation du scénariste originel (dont l’identité n’est pas un secret mais j’ai déjà assez la lose pour ne pas risquer d’aller contre le souhait d’un magicien barbu ;)) s’achève avec ce troisième tome et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas fait les choses à moitié. Le concept qu’il a mis en place dès le premier tome pour déringardiser le personnage est exploité jusque dans ses moindres retranchements pour nous livrer des épisodes époustouflants et riches en surprises. L’auteur va en effet très loin dans son histoire, et après avoir soigneusement déconstruit Miracleman pour nous donner sa propre vision du super héros il achève ici de le reconstruire. Il est d’ailleurs assez intéressant de constater que le concept d’infra espace a été repris par la suite par Warren Ellis, notamment pour Planetary (on peut aussi penser que le concept du héros amnésique oublié a largement inspiré Paul Jenkins pour Sentry). Vu le niveau de puissance des différents personnages, nous avons droit à des scènes d’action hors normes, avec également des moments où l’horreur la plus absolue est de mise. Mais nous avons aussi droit à des moments où l’émotion a une place importante, avec un très bon traitement de la double nature de Miracleman. En tout cas ce troisième tome est tout aussi captivant que les deux premiers, avec un personnage particulièrement bien exploité et un univers très cohérent tout autour de lui dont les nouveaux membres ne sont pas de simples ajouts gratuits mais bel et bien des pièces importantes d’un puzzle ambitieux.

Ce troisième tome ne s’achève pas avec la fin du cycle. Nous y trouvons aussi All-New Miracleman Annual 1, qui est paru cette année et se divise en deux parties qui sont un court incident ainsi qu’un épisode se déroulant dans l’univers imaginaire du personnage avant l’intervention du scénariste originel. Le premier récit est intriguant, surtout quand on voit ce qui s’est passé dans les épisodes plus anciens, tandis que l’épisode clôturant l’album est très intéressant.

Le sommaire de l’album est complété par des bonus concernant le graphisme des épisodes qu’il contient, ce qui est toujours intéressant à regarder.

Puisque nous parlons du graphisme, penchons nous un peu sur ce qu’il en est à propos des dessins de cet album. Les différents artistes à l’oeuvre livrent ici de bien beaux dessins, qu’il s’agisse du cycle originel ou des deux parties de l’annual. D’ailleurs en ce qui concerne ce dernier, je trouve que le style de Mike Allred sied à merveille à cette ambiance un peu désuette.

Un excellent album, qui termine en beauté le cycle du scénariste originel.




Sandman tome 6
Sandman6

Urban Comics

408 pages – 35€
Juin 2015 – Cartonné

Neil Gaiman
Collectif



À la disparition de son fils Daniel, l’amazone Lyta Hall, aveuglée par la colère et la tristesse, invoque les trois Furies et leur demande la tête de celui qu’elle tient pour responsable de sa tragédie : Morpheus. Les Furies, ou « Bienveillantes », pénètrent le royaume du Maître des Songes et le contraignent à commettre un sacrifice qui changera à jamais sa place au sein des Infinis.

Après un épisode introductif très bien fichu et même assez amusant, nous entrons dans le vif du sujet de ce sixième tome avec un long arc intitulé Les bienveillantes. S’il est une phrase toute faite dans le monde de la BD Américaine, c’est bel et bien « plus rien ne sera jamais comme avant » alors que la nature même du comic book (très cyclique) fait de cette phrase un mensonge marketing permanent. Mais pour une fois, elle aurait pu être employée à bon escient avec cet arc majeur de la série. En effet, Neil Gaiman assemble tout au long de ces épisodes un puzzle subtil dont la finalité est non pas de composer une image une fois terminé mais bel et bien de faire voler en éclats tout ce qu’il a construit au cours des épisodes qui ont précédé cet arc. Je n’en dirai pas plus pour ne pas faire de spoiler (et gâcher une histoire aussi intéressante que Sandman serait vraiment un crime) mais en tout cas le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a du changement tandis que Morphée doit payer pour ses agissements passés. Ce sixième tome, avant-dernier de la série, est une nouvelle fois passionnant et entraine le lecteur dans un univers très riche qu’il est très intéressant de parcourir tandis que Neil Gaiman use de son talent de conteur pour nous y convier. Une fois encore, nous retrouvons cette ambiance envoûtante qui est la marque de fabrique de la série, avec des pointes d’horreur ici et là (un agent du Maître des songes est notamment vraiment effrayant) sans non plus sombrer dans le récit d’horreur à bon marché. Comme souvent chez les grands auteurs, rien n’est gratuit chez Neil Gaiman : chaque phrase, chaque idée, chaque action a une utilité pour la construction d’un récit ambitieux et superbement écrit d’où l’ennui est totalement absent. On pourra apprécier une nouvelle fois la grande culture de l’auteur concernant la mythologie, qu’il utilise pour étayer son histoire sans non plus en faire un étalage prétentieux et vain et qu’il mêle avec talent à son imagination fertile.

Du côté du dessin, il y a plusieurs artistes qui officient (Marc Hempel et d’autres artistes en soutien, sauf le premier récit illustré par Kevin Nowlan) pour un résultat globalement très bon. Le style de certaines parties de l’album, qui part vraiment vers le surréalisme (au sens pictural du terme, et à ne pas confondre avec le surnaturel) est assez particulier et peut être déconcerter des lecteurs attachés à un graphisme plus académique mais au final cela sert à merveille le récit dont l’ambiance envoûtante en ressort renforcée.

Côté bonus, nous sommes une fois de plus gâtés avec le script richement illustré de Sandman 57, des postfaces mais surtout un long entretien avec Neil Gaiman où l’auteur nous donne des informations fort intéressantes comme par exemple le fait qu’il était tout à fait conscient que son histoire devait être lue sous forme de recueil et non de fascicules mensuels, ce qui se voit d’ailleurs maintenant couramment de nos jours d’ailleurs mais en ce qui concerne cet arc de Sandman c’était un sacré risque à prendre.

Un excellent tome, captivant de bout en bout.

Voir la planche 1 Voir la planche 2 Voir la planche 3





Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui !

Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous une prochaine fois pour une nouvelle chronique.

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

2 pensées sur “Le lundi c’est librairie ! #205

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