Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de trois albums.
Au programme : Ghost rider t1, Nightwing t5 et Savage.
Ghost rider tome 1 | ||
Panini Comics 112 pages – 13€ Felipe Smith |
Habitant d’un quartier de Los Angeles où règnent la violence des gangs et les trafics de drogue; le jeune Robbie Rayes se découvre d’incroyables pouvoirs. Afin d’affronter la pègre et stopper les agissements du Docteur Zabo et de Mister Hyde; l’adolescent va apprendre à contrôler ses capacités et devenir le nouveau Ghost Rider !
Après Johnny Blaze, Danny Ketch et Alejandra, voici un nouveau personnage pour endosser le rôle de Ghost rider : Robbie Rayes. La particularité de cette nouvelle déclinaison est de taille : en effet, Robbie conduit une voiture et non la moto emblématique de ses prédécesseur. Il s’agit d’une excellente idée de Felipe Smith, qui donne à Robbie des pouvoirs intéressants…mais en dehors de ceci ce premier album n’est pas très intéressant. Outre le cliché éculé du gentil personnage latino qui a un membre de sa famille à charge, ses origines ne sont guère originales et l’histoire en elle-même n’est pas bien palpitante, ne semblant même n’être qu’un prétexte à aligner les bagarres avec des personnages plus ou moins puissants. Je dois même avouer que j’ai refermé le tome (que j’ai eu du mal à terminer) en me fichant pas mal des questions en suspens car je n’ai pas réussi à accrocher à cette histoire qui se résume en un mot : dispensable. C’est dommage car je pense qu’il y avait matière à faire quelque chose de vraiment sympa avec une nouvelle approche de Ghost rider (qui avait bien besoin de redorer son blason vu que la période Alejandra n’a pas convaincu grand monde) mais l’histoire est ennuyeuse et donne plutôt envie que le personnage soit au plus tôt remplacé par un nouveau Ghost rider.
Côté graphisme, je n’aime pas du tout le style de Tradd Moore (c’était déjà le cas sur Luther Strode) et ce n’est pas cet album qui m’a réconcilié avec l’artiste. Le trait est très particulier donc je vous recommande de feuilleter l’album pour voir si cela vous convient.
Un album dispensable, qui paradoxalement m’a plutôt donné envie de relire les aventures de Johnny Blaze que d’en lire la suite.
Nightwing tome 5 | ||
Urban Comics 200 pages – 17.50€ Kyle Higgins |
En quittant Gotham City pour s’installer à Chicago, Dick Grayson pensait faire une croix sur son ancienne vie et pouvoir repartir sereinement de zéro. Mais l’un de ses « vieux amis », le Chapelier Fou, est là pour lui rappeler que la distance ne dissipe en rien les fantômes du passé. Pour venir à bout de ce « démon » supplémentaire, Nightwing devra se résoudre à une alliance des plus surprenantes et ainsi faire la paix avec lui-même.
Avec ce cinquième tome, Kyle Higgins met un terme aux intrigues en cours autour de Nightwing et même à la carrière du jeune super héros suite aux événements de Forever Evil (l’épisode conclusif de l’album avait déjà été publié dans Batman Saga en préambule à la série Grayson). La « recette Nightwing » de la série fonctionne toujours aussi bien, et c’est avec plaisir que l’on suit les aventures de celui qui a su s’affranchir de l’ombre de son mentor même s’il gravite toujours plus ou moins dans son univers. Cet album est agréable à lire, avec de bonnes idées et un personnage principal sympathique dont on suit les aventures avec plaisir. Le thème du nouveau départ est bien exploité, et convient de surcroît parfaitement à un personnage dont les racines se situent dans le monde itinérant du cirque (même si sa période Robin l’avait rendu sédentaire). Du coup c’est dommage que le personnage ait été forcé de changer suite aux évènements de Forever Evil (même si la série Grayson est pour le moment très sympa) car c’était un réel plaisir de suivre ses aventures album après album.
Du côté du dessin, signé Will Conrad, c’est également une réussite avec des planches soignées.
Un très bon album, qui conclut efficacement une série intéressante à lire.
Savage | ||
Delcourt Comics 192 pages – 17.95€ Patt Mills |
Rebaptisée la République Volgane, l’ex-Russie a passé un accord avec les États-Unis dans une sorte de nouveau Yalta, afin de se partager le monde. Mais les pays libres et le Royaume- Uni refusent cette nouvelle donne et la résistance se met en place. 2004 : Les Volgans ont envahi l’Angleterre. Un certain Bill Savage se bat contre l’oppresseur. Une atmosphère de guerre et de guérilla envahit l’Albion.
Bill Savage est un personnage créé par Patt Mills dans les pages de la revue 2000AD, décrivant à l’époque un futur possible sous le joug des Volgans. Cet album, dont le contenu date de 2004, est donc situé cette fois dans un présent possible (vu que la date d’invasion de la série est dépassée) et faut donc suite à la série en question. L’approche du récit n’est pas forcément facile, vu qu’il nous manque le début de l’histoire et on a du mal au début à comprendre les enjeux autour de Bill Savage et certains éléments de l’univers de la série (un peu comme si on commençait Lost par la dernière saison). Mais il n’y a rien d’insurmontable et finalement l’histoire se lit assez bien. C’est intéressant de voir un présent alternatif dans un genre qui fait penser à DMZ même si en ce qui me concerne j’ai préféré ce dernier. Bill Savage n’est pas un personnage sympathique (il est même à la limite du psychopathe), de toutes façons il n’est pas ici pour faire des bisous aux Volgans mais bel et bien pour bouter l’envahisseur hors de son pays. L’approche de l’auteur, qui ne montre pas un super héros sans peur et sans reproche qui va tout résoudre à lui tout seul mais un personnage sommes toutes ordinaire qui lutte pour son pays dans la lignée des résistants lors des conflits que l’on trouve dans les manuels d’histoire, est bien choisie. Il y a pas mal de rebondissements et de très bonnes idées, et au final on ne voit pas le temps passer à la lecture de cet album.
Du côté du graphisme, on retrouve Charlie Adlard qui livre une bonne prestations même si je serais un tantinet moins enthousiaste que la flatteuse quatrième de couverture. En effet, un défaut récurrent de son graphisme est également présent dans cet album, à savoir qu’il est parfois difficile de reconnaître les visages de certains personnages et il convient d’être très attentif à la lecture pour éviter le contresens. Mais en dehors de ça son style en noir et blanc colle très bien à l’ambiance.
Un très bon album, qui aurait néanmoins gagné à proposer un peu d’éditorial pour présenter la série et ses personnages.
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous une prochaine fois pour une nouvelle chronique.
Derniers commentaires