Cette semaine, Le lundi c’est librairie ! évoquera trois albums récents, sortis mercredi dernier, et un qui l’est nettement moins.
Je vous propose de nous intéresser à Tom Strong t3, Authority – L’année perdue t2, World’s finest et Green Lantern – Sans péché.
Tom Strong t3 : Un nouveau sans-faute pour Tom Strong
Après les deux premiers tomes édités chez Semic, dont j’ai parlé la semaine dernière, il est temps de nous pencher sur ce troisième tome, édité cette fois par Panini. Nous retrouvons donc notre héros rétro et sa petite famille dans des aventures qui sont toujours aussi divertissantes. Outre un épisode au final qui m’a bien fait rire, Alan Moore livre des épisodes où il explore le concept de versions parallèles de ses héros, un peu comme dans Supreme. Cela donne des épisodes assez barrés mais qui se lisent très bien car derrière le délire se cache une grande maîtrise du récit. Et dans une série d’épisodes formant un arc, l’univers de Terra Obscura est introduit de façon fort intéressante. D’ailleurs il est amusant de constater que l’auteur utilise des personnages du golden age comme le Lama vert, Fighting yank, la Terreur…qui ont également été repris plus tard par Alex Ross dans la série Project Superpowers ! Sauf qu’alors que cette dernière est un peu bordélique et mise sur la surenchère en accumulant les personnages de façon un peu gratuite, cet arc est quant à lui très bien fichu (mais bon il faut dire aussi que Moore et Ross ne boxent pas vraiment dans la même du catégorie). Du côté du dessin, différents artistes accompagnent Chris Sprouse au cours de cet album, et le résultat est très réussi. Je ne regrette vraiment pas de m’être lancé dans cette série, dont la lecture me plait décidément beaucoup.
Authority – L’année perdue t2 : Il était temps que ça s’arrête…
Plusieurs mois après le premier tome, voici la fin de l’Année perdue d’Authority, et franchement heureusement qu’il n’y en a que deux. Alors que le premier album démarrait très fort sur des épisodes de Grant Morrison, le relai fut ensuite passé à Keith Griffen, qui est censé conclure l’histoire en se basant sur les notes de son prédécesseur. Le décor étant planté, retournons à cet album. Nous assistons ici à la suite et fin du voyage d’Authority à travers la plaie, rencontrant différentes versions d’eux-mêmes. Ca ne casse pas trois pattes à un canard, mais ce n’est pas non plus une purge. Cet album se lit relativement bien, mais s’oublie quasiment aussi vite qu’il se lit. Et connaissant le potentiel d’Authority, c’est quand même dommage d’en arriver là. Le premier épisode de l’album, mettant en scène des versions déjantées d’Authority, est par contre assez réussi et particulièrement drôle. Pour le reste, c’est quand même très convenu et fait davantage penser à des épisodes de Sliders qu’aux aventures de nos bourrins préférés. Du côté du dessin, le niveau est assez variable, avec toutefois un niveau global assez bon (les épisodes ayant un très bon graphisme rattrapant les autres). En tout cas, si vous voulez lire du bon Authority, je ne vous conseille vraiment pas l’année perdue, vous auriez vraiment une mauvaise opinion de ce que peut donner Authority.
World’s finest : Sympa et frustrant en même temps
Cet album contient la mini-série World’s finest, mettant en scène les membres des « familles » Superman et Batman dans un contexte difficile : Superman se trouve sur New Krypton tandis que Batman est mort (du moins Bruce Wayne). A travers plusieurs épisodes associant chacun un membre de chaque « famille », Sterling Gates nous offre une histoire particulièrement sympa. Les personnages ont tous leur « moment de gloire », et sont suffisamment bien décrits pour ne pas rendre le récit inabordable sans être un docteur en continuité DC. Du côté du dessin, les artistes des différents épisodes livrent des planches très correctes, servant très bien les récits qu’elles illustrent. Par contre cet album a un défaut : il est frustrant. En effet, il repose majoritairement sur des personnages dont l’évolution est inédite en VF. Du coup, cela fait regretter que les histoires en question soient passées à la trappe chez Panini. Certes on ne peut pas tout publier, mais du coup l’album donne un peu l’impression d’être arrivé en retard à une séance de cinéma et d’avoir raté le début du film, ce qui est frustrant. De plus cet album s’inscrit dans une continuité particulière, dont nous avons eu des échos par exemple dans Le monde selon Atlas, et là encore il nous manque des bouts (absents du dernier Big Book New Krypton)…Mais à part ça c’est un album très sympa, pas indispensable mais une lecture qui fait passer un bon moment et c’est là l’essentiel.
Green Lantern – Sans péché : Un très bon album pour le retour de The Brave & the bold
The Brave & The bold est une série qui remonte aux premiers temps de DC, et qui associe deux héros le temps d’une aventure (un peu comme du Team-Up chez Marvel). Panini avait déjà publié des épisodes de cette série (écrits par Mark Waid) dans deux albums, puis avait cessé de le faire, ce que pas mal de lecteurs ont regretté. Avec cet album, nous retrouvons donc The brave & the bold, associant Green Lantern à l’énigmatique Phantom Stranger puis à Green Arrow. L’histoire de David Hine, qui mêle cosmique et mystique, est passionnante et on ne voit pas le temps passer en dévorant cet album. Il y a pas mal de thèmes qui sont abordés dans ce récit (dont la dépendance ou l’absence d’éthique dans les tests médicaux), mais tout ceci est parfaitement agencé et l’histoire ne souffre d’aucune incohérence. Du côté du graphisme, les dessins de Doug Braithwaite sont particulièrement jolis, et cela contribue grandement au plaisir de lecture de ce très bon album. Il est probable que Panini ait profité de l’effet « Green Lantern » suite à la sortie du film pour proposer cet album, mais très franchement vu qu’il est très réussi je ne m’en plains pas le moins du monde ! 😉
Et voilà, c’est tout pour cette semaine.
La semaine prochaine, Le lundi c’est librairie ! sera encore au cœur de l’actualité en étant consacré aux albums qui sortiront mercredi prochain.
Une pensée sur “Le lundi c’est librairie ! #20”