Cette semaine, Le lundi c’est librarie ! reste en mode avance rapide avec deux chroniques.
Au programme : Fables t14, Glory, Locke & Key t6 et Lucy Loyd’s nightmare.
Fables tome 14 | ||
Urban Comics 224 pages – 19€ Bill Willingham / Matthew Sturges |
Déçu par la tournure que prend sa vie à Hollywood, Jack Horner décide de faire son grand retour à Fableville. Il espère bien, par la même occasion, reconquérir le coeur de la belle Rose Rouge, triste et vulnérable depuis la mort de Boy Blue. Pendant ce temps, l’écrivain Kevin Thorn reste déterminé à réécrire l’histoire des Fables… selon ses propres caprices.
Dans cet album, nous retrouvons un personnages de Fables que l’on n’avait pas vu depuis un bon moment : le peu recommandable Jack, héros de sa propre série Jack of Fables. Il s’agit d’un crossover entre la série Fables et son spin-off, où des concepts développés dans ce dernier en viennent à avoir des conséquences sur les personnages de la série-mère. Bill Willigham et Matthew Sturges nous proposent ici une histoire intéressante, avec une très bonne utilisation des concepts en question et de très bonnes idées comme par exemple d’inverser les protagonistes des deux séries. Le seul hic, c’est que Urban Comics n’a à ce jour toujours pas réédité Jack of Fables dans son catalogue, et pour le moment cela semble mal engagé pour que cela soit le cas un jour. De ce fait, on a l’impression de louper une partie de l’histoire et certains passages sont un peu durs à comprendre du premier coup. Cela reste un très bon album, mais ce couac plombe le plaisir de lecture.
Du côté du dessin, les artistes à l’oeuvre signent des planches fort réussies qui collent très bien à l’ambiance particulière de l’histoire.
Un très bon album, qu’il aurait toutefois été préférable de pouvoir apprécier pleinement avec l’édition de Jack of Fables.
Glory | ||
Delcourt Comics 288 pages – 27.95€ Joe Keatinge |
La protectrice la plus puissante de la Terre pourrait aussi bien la mener à sa perte… Retour d’une icône des années 90, sous la plume novatrice de Joe Keatinge, dans un mélange de science-fiction, de fantasy et de récit super-héroïque. Glory, alias Gloriana Demeter, est une super-héroïne, issue de l’union entre la reine des Amazones et le Seigneur des Enfers. Après avoir disparu pendant une décennie entière, Glory est découverte par une jeune journaliste. Elle réveille alors non seulement ceux qui la tenaient à l’écart du monde mais aussi la moitié démoniaque qui sommeille en elle ! Et les ennuis ne font que commencer.
Création de Rob Liefeld, Glory est une variation sur le thème de Wonder Woman comme Supreme l’était sur celui de Superman. Joe Keatinge reprend ici le flambeau pour livrer une nouvelle et longue aventure de l’héroïne, justifiant même sa longue absence plutôt que de ne prétendre que le temps ne s’était pas écoulé depuis sa dernière apparition. Ne connaissant pas la série d’origine, c’est avec un oeil neuf et objectif que j’ai abordé cet album, que j’ai trouvé plutôt bon. Plutôt que de singer les aventures de Wonder Woman, l’auteur part dans une direction à la fois originale et bien pensée et l’histoire s’avère agréable à lire. Bien malin celui qui pourra en tout cas en donner le dénouement avant l’heure, car plusieurs rebondissements sont à même de surprendre le lecteur et ce jusqu’au bout. L’action est omniprésente, sans oublier des passages plus calmes d’où l’émotion n’est pas absente.Pour la petite histoire, faites attention aux noms qui apparaissent ici et là, il se pourrait bien que cela ait un rapport avec les amis de Joe Keatinge dans le milieu du comic book en France… 😉
Par contre graphiquement, c’est loin d’être la fête. Même si le style de Ross Campbell rend bien les scènes d’action, ses planches sont correctes mais sans plus en ce qui concerne le dessin des personnages.
Un très bon album du point de vue de l’histoire, dont je conseille toutefois le feuilletage avant achat du fait de son graphisme.
Locke & Key tome 6 | ||
Milady Graphics 192 pages – 24.90€ Joe Hill |
Il aura fallu deux générations et d’innombrables victimes, mais Lucas « Dodge » Caravaggio est parvenu à ses fins : il détient la clé qui lui ouvrira la Porte Noire. Sous l’apparence du jeune Bode, il s’apprête à libérer les démons qui se pressent derrière elle. Ceux qui lui ont si longtemps résisté, Tyler, Kinsey, Scot, Nina, Rufus et les autres, seront tous appelés à jouer leur rôle tragique dans le dernier affrontement de la haine et de l’uhimanité, dans les sinistes grottes de Lovecraft.
Et voilà, nous y sommes, le moment tant attendu et redouté à la fois : la conclusion de Locke & Key. Attendu, car vu la qualité de la série c’est un plaisir d’en lire chaque album, mais redouté car c’est toujours triste de dire au revoir à une bonne série. En tout cas, dans ce dernier tome, le moins qu’on puisse dire c’est que Joe Hill ne fait pas les choses à moitié. En effet, l’auteur conclut la série en beauté en exploitant jusqu’au bout tout ce qu’il a mis en place au film des albums et en nous offrant une fin tout à fait à la hauteur du reste de la série. Les rebondissements sont nombreux dans cet album, mais l’auteur ne se contente pas de d’aligner les péripéties. En effet, il prend toujours soin de soigner la caractérisation de ses personnages et nous offre des moments très émouvants sans toutefois en faire de trop. Locke & Key aura été jusqu’au bout une bien belle aventure, et je ne peux que vous recommander de découvrir cette série si cela n’est pas encore fait.
La partie graphique, signée Gabriel Rodriguez, est tout aussi soignée que le scénario et est de toute beauté.
Un excellent album, qui constitue un bien bel au revoir à une série haut de gamme.
Lucy Loyd’s nightmare | ||
Delcourt Comics 96 pages – 15.95€ Lucy Loyd |
Ne vous sentez pas perdu quand la nuit s’abattra sur vous ! Jack, le narrateur sans visage, vous tiendra la main tout au long de ces 96 pages maudites jusqu’à la tombe. Un livre hanté à faire pâlir de peur. Lucy Loyd, la reine du comics horrifique américain, est de retour. Son nouvel album Nightmare vous promet des nuits agitées et des litres d’hémoglobines. Des obsessions morbides d’un amant trompé à la lutte sanguinaire d’un shérif face à une horde de zombies, des errements meurtriers d’un poète alcoolique à la voracité d’un dinosaure en plastique… Vous n’êtes pas au bout de vos peines.
Il arrive de temps en temps que l’on tombe sur un OVNI en lisant des comics, et cet album en fait partie. Lucy Loyd nous livre ici une série de récits d’horreur entrecoupés d’intermèdes où l’album que l’on lit tient une place centrale. Vous le savez, je ne suis pas friand d’histoires d’horreur mais j’ai été séduit par cet album. En effet, même si l’ambiance est assez particulière, la bonne dose d’humour noir fait glisser le tout avec facilité et on est loin des délires bien gore d’autres titres (oui Crossed je pense à toi, mais pas longtemps parce que tu me fais peur :p) même si ce n’est quand même pas un livre à mettre entre toutes les mains. En fait, cet album fait pas mal penser à Creepshow, c’est un peu le même genre d’ambiance barrée avec une bonne dose d’humour noir. Le ton choisi pour raconter ces histoires, la narration recherchée et les différentes idées fort originales qui y figurent font de cet album une grande réussite dans le genre horrifique.
Du côté du dessin, les planches de Mike Robb sont très réussies et servent parfaitement le récit.
Un excellent album, qui constitue une très bonne surprise et plaira aux amateurs d’horreur et d’humour noir.
Et voilà, c’est tout pour ce matin !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous tout à l’heure pour une nouvelle chronique avec un titre en avant-première !
Il semblerait que le Lucy Loyd soit une prod 100% française supervisée par David Chauvel chez Delcourt, le rapprochement que tu fais avec Creepshow n’est pas pour me déplaire 🙂
Ah tiens je ne savais pas, le communiqué de presse n’en faisait pas état. Merci pour l’info 🙂
Lu le Lucy Loyd aujourd’hui et c’est vraiment très sympa comme lecture, un bel hommage aux EC comics et aux Tales from the Crypt.