Mine de rien, nous en sommes déjà au dixième numéro de Le lundi c’est librairie !
Cette semaine, après un détour du côté de la VO, nous allons retourner dans l’actualité avec quatre albums VF récents, bien que l’un d’entre eux ne soit pas celui que j’avais prévu (je n’ai pas encore eu le temps de lire le dernier Darkness…).
Je vous propose donc cette semaine de nous intéresser à Batman vs Predator, Green Hornet 2, Deadpool Corps 1 et The Boys 10.
Batman vs Predator : Une confrontation musclée et plutôt agréable
Batman vs Predator…voici une histoire qui ne me rajeunit pas. En effet, j’ai lu cette histoire il y a une vingtaine d’années, lorsque suite au succès planétaire du Batman de Tim Burton les super slips ont envahi les étals des libraires Français. J’ai finalement franchi le pas avec l’édition Soleil US Comics et je ne le regrette pas. On retrouve donc Batman en pleine confrontation avec le Predator, qui est venu semer la zizanie à Gotham. L’histoire a l’âge de ses artères, c’est en effet un récit très typé nineties que l’on retrouve ici (le graphisme des frères Kubert est assez caractéristique de l’époque, au point qu’on peut le dater d’un simple coup d’oeil). Ce n’est pas pour autant que cela soit mauvais, loin de là. Le duel entre les deux antagonistes est bien rythmé, sans aucun temps mort et – ce qui est très appréciable – sans gore gratuit, ce qui n’était pas gagné vu le sujet (les passages goûtus sont suggérés). J’ai eu l’occasion de parcourir plusieurs récits « vs » mettant en scène les héros DC et des sales bestioles venues du grand écran, et je pense que Batman vs Predator est l’une des meilleures, voire la meilleure (JN, un avis là dessus ?). Sans être indispensable, cet album est agréable à lire et remplit bien sa mission de divertissement.
Green Hornet t2 : Suite et fin d’une histoire bien ficelée
Le premier tome de cette adaptation du scénario de Kevin Smith, dont j’ai parlé il y a quelques semaines, m’avait laissé une plutôt bonne impression et m’avait donné envie de lire la suite. Avec ce deuxième album, nous avons droit à la suite et à la fin de ce qu’avait prévu Kevin Smith pour le passage de Green Hornet au grand écran…et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas fait dans la dentelle ! Il y a en effet des scènes particulièrement spectaculaires, et vraiment bien trouvées. Avec ce deuxième tome, l’aventure s’achève en beauté et même si le récit reste plutôt classique (malgré des petites incursions du style Kevin Smith dans certains dialogues) il n’en reste pas moins bien fichu et agréable à lire (ce qui est quand même le but premier d’un album). Du côté du dessin, le niveau est un petit peu en dessous du premier opus, avec certaines planches un peu loupées (surtout pendant les combats), mais cela reste très correct. Franchement, quand on a lu la version de Kevin Smith et vu le film de Michel Gondry, il y a de quoi pleurer tant le travail de Smith est supérieur à ce dernier (que j’ai vu, et dont je vous parlerai à l’occasion). Il parait en tout cas qu’une suite est prévue (avec Phil Hester seul au scénario), je me demande ce que ça va donner…
Deadpool Corps t1 : Un album totalement barré mais vraiment drôle
En ce moment, Deadpool est à la mode (on peut même dire qu’on frôle l’overdose). En tout cas cet album est un bon exemple du potentiel du personnage du moment qu’on accepte son côté barré. Nous retrouvons ici Deadpool qui recrute des versions alternatives de lui-même (une femme, un gamin, une tête zombifiée et un chien) pour accomplir une mission d’amplitude cosmique (oui l’auteur a osé parodier Le tournoi des champions). La construction est plutôt bien fichue : pour chaque univers, c’est un artiste différent qui a œuvré et à chaque fois le scénario de Victor Gischler est adapté au style du dessinateur. Ces premiers épisodes de Deadpool Corps sont particulièrement drôles, et bénéficient en outre d’une excellente adaptation de Jérémy Manesse, qui n’a pas hésité à utiliser des références Françaises particulièrement bien trouvées (et qui se permet même de plaisanter sur les épisodes inédits en VF). Du côté du dessin, c’est assez inégal suivant les épisodes mais le niveau global est plutôt bon (Liefeld fait du Liefeld dans le premier épisode mais tout est calibré pour donc ça passe bien). Cet album n’est pas indispensable, mais c’est une lecture très sympa qui offre de bons moments de rigolade, ce qui est toujours bon à prendre de nos jours…
The Boys t10 : Les savoureuses origines des P’tits gars
Cela fait déjà dix tomes que Garth Ennis nous régale avec les aventures des P’tits gars, et il est maintenant temps de nous intéresser aux origines des membres de cette équipe pour le moins inhabituelle. La crème, Le Français et La fille vont donc raconter leur histoire, chacun avec un style qui lui est propre (oui, même La fille). Le premier récit, consacré à La crème, est le plus sérieux de l’album. On y retrouve bien sûr le ton outrancier d’Ennis, mais il y a un fond assez sérieux, voire triste, dans cette histoire. On comprend mieux le personnage à la lecture de ces deux épisodes, ainsi que son lien fort avec Billy Butcher (dont les origines ne figurent pas dans cet album d’ailleurs). On passe ensuite au Français, pour un épisode complètement délirant et vraiment très drôle (L’Françoué !), regroupant tous les stéréotypes possibles et imaginables sur la France (c’est tellement poussé que c’est bien entendu volontaire) et dont on peut même se demander s’il ne s’agit pas d’une histoire fausse du début à la fin (l’auteur nous laisse le doute). Pour finir on retrouve La fille, dans une histoire très bien fichue qui rend hommage à Alien et Obélix ! Le ton est plutôt sérieux, moins que pour La crème, mais on est loin du délire du Françoué…heu du Français. Du côté du dessin, on retrouve Darick Robertson, qui nous offre de jolies planches avec comme d’habitude une pointe de gore (juste ce qu’il faut, ce n’est pas du Ryp !). Un bon album, dans la lignée des précédents et qui permet de souffler un peu entre deux arcs de carnage (et qui épaissit le mystère de l’ancien acolyte de Butcher).
Voilà, c’est tout pour cette semaine.
La semaine prochaine, Le lundi c’est librairie ! retournera faire un tour du côté de la VO, avec des TPB de Superman et Iron Man.
Deadpool Corps : un très bon tome, surtout face au précédent 100% Marvel que je n’avais pas trouvé terrible. L’histoire du chien Deadpool et très drôle, façon gros délire.
The Boys 10 : à L’Françoué qui donne sa couverture à ce tome, c’est vraiment gratiné et il ne faut pas prendre ça au pied de la lettre.
Northlanders 1 : tu ne parles pas de cette série, j’ai commencé la lecture du premier tome et c’est du tout bon, c’était pas évident, par contre c’est très noir (dans le sens récit sans concessions mais pas gore).
@Crazy Dr : Pourtant moi j’avais bien aimé le premier 100% 😉 mais je reconnais que celui ci est supérieur.
Pour The Boys, c’est clair que l’auteur s’amuse avec les clichés 😉
Northlanders, en ce qui me concerne je ne suis pas attiré pour l’instant mais merci pour le retour !
Batman vs Predator est sans doute un des meilleurs crossovers du genre en effet (très inspiré du deuxième film d’ailleurs ou l’inverse) mais j’aime aussi le premier Batman vs Aliens et j’attends de lire le Superman vs Predator qui sort fin juillet avec une certaine impatience.
@JN : Merci JN 🙂 J’avoue, je n’ai pas vu le film (le premier m’a suffi, où est mon petit sac…). Pour Batman vs Aliens j’aime bien la couverture 🙂
Le Wildstorm vs Aliens qui signifiait la fin de Stormwatch de Ellis était pas mal aussi. Par contre il fallait pas trop rechigner sur le gore.
Et pour The Boys tome 10, je me suis limite pissé dessus en voyant la joute traditionnelle à la baguette géante. Je crois que je n’ai pas lu un seul comics où la France était mentionnée sans se faire trasher. C’est dire le visage que l’on renvoie aux scénaristes anglo-saxons.