Nous avions parlé de la sortie de ce film d’animation il y a quelques semaines, et il est maintenant temps de nous pencher sur cette adaptation…

Réalisé par le studio Madhouse, ce film d’animation met en scène Iron Man et son univers dans un cadre très proche des films mais adapté avec les codes de l’animation Japonaise. L’utilisation de la technologie à bon ou mauvais escient est au cœur du sujet de cette histoire qui se laisse regarder, mais un peu longuette par moments. Il y a en effet des passages très (voire trop) calmes qui cassent le rythme du récit, et la voix planante du méchant de l’histoire (en VF) n’arrange rien.

Graphiquement, c’est plutôt joli et ça bouge bien, avec des scènes d’action de toute beauté et des graphismes soignés. On est en terrain connu pour l’apparence des personnages, qui est fidèle à ce qu’on a l’habitude de voir même si certains ont un design plus asiatique que d’autres.

L’attaque des technovores est une rencontre sympathique entre Iron Man et l’animation à la Japonaise, mais n’est pas non plus indispensable même si en ce qui me concerne j’ai passé un bon moment lors de son visionnage (en dehors des quelques longueurs évoquées plus haut).

Du côté de l’interactivité, nous avons droit à deux documentaires :

• Un making of où divers intervenants (dont Joe Quesada) racontent la genèse du projet et détaillent les choix du scénario. Si on exclu la large séance de pommade de rigueur c’est plutôt pas mal.
• « SHIELD : protéger l’univers Marvel » où ces mêmes intervenants nous parlent du SHIELD en version papier et animée. L’intention est louable mais il aurait fallu un documentaire plus long pour traiter le sujet plus en profondeur. En plus les univers classiques et Ultimate sont évoqués mais sans beaucoup de précisions, donc à moins d’être un lecteur Marvel bien au fait de la chose il y a de quoi être dérouté.

A noter que malgré des paramètres corrects sur mon lecteur le DVD a systématiquement lancé le film en Japonais sous-titré, ce qui est déstabilisant la première fois.

Sous les traits d’Iron Man, le milliardaire Tony Stark réussit à contrer un mystérieux adversaire, mais malheureusement des innocents sont tués. Parmi ceux-ci se trouve le vieil ami de Stark, le colonel James Rhodes. Arrêté et interrogé par le SHIELD, Iron Man réussit à s’évader, déterminé à trouver le responsable de l’attaque. Poursuivi par la Veuve noire et Oeil-de-faucon, il recrute un redoutable allié, le Punisher. Mais Iron Man sera-t-il toujours à la hauteur quand il retrouvera le coupable et découvrira qu’il possède une arme biologique, le Technovore, capable de détruire toute forme de vie sur la planète?

 LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’INTRIGUE (SPOILERS)

L’utilisation de la science et ses dérives est une thématique récurrente dans Iron Man. On a pu voir cela dans les films ou les comics, à de nombreuses reprises et ce film d’animation est tout à fait dans cette lignée. Par contre il est dommage qu’un élément du scénario passe un peu à la trappe : le sattelite Howard, qui doit surveiller la planète. Alors qu’il inquiète le public au début de l’histoire, y voyant une atteinte potentielle à la vie privée, on a l’impression qu’il suffit du discours de Tony Stark pour rassurer tout le monde. D’autant que les craintes sont un peu fondées vu qu’Ezekiel Stane s’en sert à ses propres fins.

Vêtu d’une armure dont l’apparence évoque l’armure Bleeding edge (mais s’enfilant de façon assez « classique » comme cela est montré dans une scène d’action très bien ficelée), Tony Stark est ici à mi-chemin entre son modèle de papier et sa version cinéma. Il est en effet tête brûlée et sarcastique, mais avec moins d’humour que Robert Downey Jr et est vraiment très lourd sur l’aspect « un adulte doit punir l’enfant qui fait des bétises » au point qu’on s’attend presque à ce qu’il sorte un martinet… Il a également un comportement assez curieux vis à vis du SHIELD : pourquoi diable refuser leur assistance et se les mettre à dos pour sa recherche du coupable de la mort de son ami ? Mystère…

Du côté du SHIELD justement, nous avons droit à la présence de Nick Fury (version Samuel L Jackson), Maria Hill (qui est très effacée, ce qui ne lui ressemble pas), Oeil de Faucon et la Veuve noire. Ces deux derniers sont surtout là pour l’action, et s’acquittent bien de leur tâche.

Rhodey, qui se voit liquidé assez rapidement, revient finalement plus tard dans l’histoire. On retrouve là un personnage en phase avec sa version cinématographique, plus raisonnable et censé que son intrépide ami. Quand on l’a vu gravement blessé j’ai cru qu’on aurait droit à une déclinaison de sa version cybernétique mais finalement il n’en fut rien.

Par contre l’utilisation du Punisher est décevante. En effet, son rôle est plutôt limité dans l’histoire alors que le pitch laissait entendre qu’il aurait un rôle plus important. Pepper de son côté est plutôt bien caractérisée (et dessinée d’ailleurs), un peu trop « sage » vis à vis de son patron dont elle ne remet jamais en question l’autorité.

Passons maintenant au méchant : Ezekiel Stane. Comme expliqué dans le documentaire, il s’agit de mélanger un vieux concept (le Technovore, qui avait envahi la station spatiale Stark dans les années 90) et le fils d’Obadiah Stane. Il est cependant fort différent de son modèle de papier, beaucoup plus jeune et fusionnant avec les technovores. Ses motivations ne sont pas très claires, son discours assez philosophique sur son désir de tout changer étant assez nébuleux (et la voix planante du comédien en VF n’aide pas, on dirait qu’il est stone du début à la fin). Le design de son armure est en tout cas très sympa, rendant le personnage encore plus mystérieux.

Malgré les points négatifs soulevés plus haut, l’histoire n’est cependant pas inintéressante. Certes, il y a des longueurs (notamment les conversations Stark/Stane), mais les scènes d’action sont vraiment très soignées et malgré les quelques zones de flou l’histoire tient la route. Cependant ce film d’animation, tout sympathique qu’il soit, n’est pas un indispensable et ne marquera pas les mémoires…