La qualité des effets spéciaux de l’adaptation cinématographique de Captain America est une des clefs de son succès. Plus ou moins visibles, ces effets spéciaux ont permis de donner vie à l’univers de Steve Rogers de façon crédible.
Je vous propose de regarder ces effets spéciaux d’un peu plus près, notamment ceux qui ont rendu possible l’étonnante transformation du physique de Chris Evans.
MAJ : incorporation d’informations supplémentaires sur la transformation de Chris Evans.
Pas moins de 1600 plans avec effets spéciaux ont été utilisés dans le film Captain America. Qu’ils soient visibles ou discrets, la production de ces effets spéciaux a été un travail considérable, réparti entre treize compagnies.
LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’INTRIGUE (SPOILERS)
Du gringalet au super-soldat
Un élément indissociable du personnage de Captain America est son impressionnante transformation, Steve Rogers passant du gringalet à la montagne de muscles. Sur le papier c’est facile, mais comment rendre ça sur grand écran ? Plusieurs solutions ont été envisagées, dont un trucage similaire à celui employé dans L’étrange histoire de Benjamin Button : utiliser une doublure dont le visage serait remplacé par celui de Chris Evans en post-production. Cela a cependant été abandonné, à la demande du réalisateur Joe Johnston qui ne souhaitait pas que Chris Evans soit remplacé par une autre personne qui en outre ne bougerait sans doute pas de la même façon.
Une autre approche a donc été utilisée pour parvenir au résultat attendu : réduire le gabarit de l’acteur de façon numérique.
Sur chaque image où Steve Rogers apparait avant sa transformation, des retouches numériques ont été faites pour en faire un gringalet : il devient alors plus petit (environ douze centimètres de moins), ses épaules et ses bras sont rognés et son visage est altéré pour sembler plus décharné (son nez devient plus fin et son menton plus pointu).
Un travail de fourmi, qui a posé plusieurs contraintes : utilisations d’écrans verts (technique du « blue screen ») pour reconstituer le décor une fois Chris Evans « rapetissé » et surveillance attentive du rendu pour garder une certaine cohérence entre les prises, le gabarit de l’acteur ne pouvant pas varier d’une scène à l’autre. En outre, les comédiens qui donnaient la réplique à Chris Evans devaient tenir compte de son gabarit final et non de ce qu’ils avaient sous les yeux, ce qui n’est pas forcément facile à faire, et lui aussi devait garder à l’esprit qu’il serait plus petit à l’écran. Comme vous avez pu le constater, le résultat est bluffant de réalisme.
Il semblerait cependant qu’une doublure ait été utilisée pour certaines scènes,à savoir l’acteur Leander Deeny (utilisant la technique évoquée plus haut, à savoir l’ajout du visage de Chris Evans sur le corps de sa doublure). Visiblement cette technique n’aurait été utilisée que pour les passages où Rogers est torse nu, les autres scènes recourant à la technique numérique décrite ci-dessus.
Crâne rouge
Crâne rouge faisait partie des attentes des spectateurs connaissant le personnage sur papier : il fallait en effet rendre à l’écran de façon convaincante un personnage ayant un physique très particulier sans tomber dans le piège du masque grossier, ce qui avait d’ailleurs été un écueil rencontré par l’équipe du Captain America de 1990.
Pour obtenir cette apparence terrifiante, deux techniques ont été utilisées de façon complémentaire : un masque de latex et une post-production numérique. L’objectif était d’obtenir un rendu semblable à de la peau très fine, sans donner l’impression qu’un visage normal se cachait dessous. Il a donc fallu rogner les joues de Hugo Weaving, accentuer le creux autour de ses yeux, retirer ses cils, amincir sa lèvre inférieure et surtout gommer son nez pour donner cette impression d’être face à un visage écorché.
La dernière difficulté concernant Crâne rouge concerne l’éclairage : le visage étant constamment retouché, il fallait que le rendu tienne compte de toutes les sources de lumière présentes dans chaque scène. Chaque étincelle ou variation de lumière devait être prise en compte pour contribuer au réalisme des scènes.
Le(s) bouclier(s) de Captain America
Encore une difficulté de taille pour les équipes chargées des effets spéciaux : faire en sorte que le bouclier légendaire de Captain America ait un rendu s’intégrant parfaitement à l’image sans être ridicule. Pour obtenir ce résultat, il a fallu utiliser plusieurs types de boucliers : métal, fibre de verre, plastique et trucage numérique.
Pour les scènes où Chris Evans lance son bouclier, le cadrage est fait de façon à ce que le mouvement du bras pour le lancer permette à l’acteur de lâcher celui qu’il tient, le reste du mouvement étant mimé « à vide ». Un bouclier est ensuite ajouté à l’écran en post-production, ce qui n’a pas été facile car il a fallu trouver le juste équilibre entre un objet lourd et dangereux et un frisbee.
Un Brooklyn des années 40 très bien reconstitué
Au début du film, et pendant la course-poursuite entre Steve Rogers et le saboteur, nous pouvons voir plusieurs fois le Brooklyn des années 1940. Il a fallu déployer les grands moyens pour reconstituer un Brooklyn qui semble sortir des années 40 : utilisation de quelques rues de Manchester et Liverpool, altération digitale pour supprimer les détails anachroniques comme les climatisations, modification des bâtiments et trucages photographiques plus classiques pour donner l’impression que les deux hommes traversent tout un quartier alors que la zone de tournage était bien plus réduite.
D’ailleurs puisqu’on parle de la poursuite, Chris Evans n’était pas vraiment pieds nus : il portait des bottes spéciales qui ont été altérées en post-production pour en faire des pieds « normaux ».
Blue screen à gogo
La technique du « blue screen », consistant à filmer un acteur devant un fond d’une certaine couleur permettant un ajout d’autres éléments en post-production, a été utilisée intensivement tout au long du film, de façon plus ou moins visible. Que ce soit pour donner vie à la Stark Expo ou pour mettre en place des cascades très spectaculaires, cette technique a donné des résultats très impressionnants.
Donner vie aux objets futuristes
Même si l’action de Captain America se déroule dans les années 40, l’utilisation du Cube cosmique permet à des objets particulièrement futuristes d’exister. Comme vous pouvez le voir sur ces photos, il suffit de quelques ajouts numériques en post-production pour obtenir un rendu très réussi.
Pour conclure ce dossier, je voudrais rendre hommage aux personnes qui travaillent dans les compagnies d’effets spéciaux qui nous offrent du rêve sur grand écran. C’est grâce au travail remarquable de toutes ces personnes que Steve Rogers a pu sortir de son univers de papier et prendre vie.
Sources : CG Society, IMDB, Premiere
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Ça devait être bizarre pour les acteurs de jouer en regardant les tétons de Chris Evans au lieu de son visage pour les scènes où il est censé être un gringalet. oÔ
@Kiwi Kid : Tiens si on parle de tétons, mes stats vont grimper 🙂
Ca doit leur faire bizarre en effet, comme ceux qui jouent face à des créatures 100% SFX et qui ne sont donc pas là.
Bah justement en lisant l’article, je me demandais si la poitrine de Peggy avait été redimensionnée aussi…
@Courge : Aucune info à ce sujet 😉