Après un mois d’août où la qualité était au rendez-vous,et pas mal de contre-temps qui m’ont empêché de vous livrer mes impressions sur mes lectures en kiosque, il est plus que temps de commencer à nous pencher sur les parutions du mois de septembre.
Sans plus attendre, voici la première partie du bilan de lecture du mois de septembre 2011.
Marvel Heroes 8
On commence ce mois-ci par une agréable surprise, à savoir deux épisodes d’Avengers qui se lisent vraiment bien. Il y a certes des lourdeurs typiques des séries Vengeurs de Bendis, et le dessin de Romita Jr est inégal par moments, mais l’histoire tient bien la route et s’avère plaisante à lire. Comme quoi tout arrive ! Mais bon soyons prudents, chez Bendis c’est souvent la chute qui pêche et vu que là il est quand même parti sur une thématique risquée (les Joyaux de l’Infini) il va falloir voir comment il peut se dépatouiller de son histoire (parce que bon une conclusion comme celle de l’arc précédent on s’en passe très bien). Du côté de Thor, l’épisode,m’a laissé une impression mitigée : il n’est pas inintéressant mais n’est pas non plus hyper palpitant. Matt Fraction m’a semblé beaucoup plus à l’aise quand il assurait l’intérim de JMS, là ça patauge et ça s’embourbe pas mal. Du côté du dessin, le trait de Pasqual Ferry est plutôt sympa, même si je pense qu’un style un peu cartoony comme le sien n’est pas forcément le plus adapté au Dieu du Tonnerre. Pour finir, nous avons droit à un très bon épisode d’Avengers Academy. Henry Pym est au coeur des attentions de Christos Gage, qui semble avoir une certaine affection pour le personnage. C’est très bien écrit, bien rythmé sans fautes de goût ou temps morts et surtout ça se lit très bien. Du côté du dessin, j’aime bien le style de Mike Mc Kone qui va très bien avec ce genre d’histoires.
Marvel Icons 8
Du côté des New Avengers, nous sommes gâtés ce mois-ci : l’épisode signé Brian M Bendis et Stuart Immonen est particulièrement réussi. L’auteur n’essaie pas ici de faire du Vengeur (ce qu’il a du mal à faire) mais produit plutôt un épisode fun et agréable à lire. D’ailleurs il y a un petit clin d’oeil sur la vraie nature de l’équipe dans la tête de Bendis à un moment donné…Quant au dessin, c’est répétitif à affirmer à chaque fois, mais Immonen c’est la classe ! 😉 On a de belles planches pleines de tonus qui collent à la perfection au scénario. On passe ensuite à deux épisodes d’Iron Man…et pour une fois je vais en dire du bien (comme quoi tout arrive). Le dessin de Larroca pique toujours les yeux, mais côté scénario ça bouge (Fraction a reçu une piqûre d’adrénaline ?) et c’est bien fichu. L’arc, qui aura été quand même très long, se conclut de façon satisfaisante et ouvre des perspectives intéressantes pour la suite. Pour finir, nous avons droit à un nouvel épisode intéressant des Quatre fantastiques signé de la dreamteam des FF, à savoir Hickman et Edwards. Comme les mois précédents, la mayonnaise prend bien et l’épisode se lit vraiment très bien. Quant au dessin, rien à redire, c’est joli et ça sert efficacement le récit.
Marvel Icons HS 22
Et bien voilà, nous y sommes. Au sommaire de ce hors-série, le fameux arc « Three » qui conclut la série des Quatre fantastiques. « Three » (« Trois »), parce qu’un des Fantastiques meurt dans ces épisodes. Je préfère ne pas divulguer ici le nom du personnage qui rejoint le royaume des morts, pour éviter les spoilers, et resterai donc volontairement vague. Si j’ai un reproche à faire à ce magazine, c’est à propos de son appellation « saga complète » : oui c’est une histoire complète mais c’est un morceau du run de Hickman, donc ça sera assez obscur pour un lecteur qui n’a pas suivi le run (il y a même des références au run de Millar). Cela n’ôte rien aux qualités du scénario, qui est particulièrement réussi avec un final poignant et plein de panache, mais c’est un peu dommage que pour un évènement si peu anodin les anciens lecteurs des FF soient laissés sur le bord de la route. Du côté du dessin, rien à redire, les planches de Steve Epting sont à la hauteur du scénario. Un très bon numéro, qui aurait pu devenir indispensable s’il avait été plus accessible.
Marvel Stars 8
Pour commencer le magazine, l’arc en cours des Secret Avengers se conclut avec un épisode assez plaisant et bourré d’action. Les intrigues en cours sont bouclées (tout comme les histoires de « méchant précédemment connu sous le nom de Fu Manchu ». Ca se lit assez bien, ce n’est pas la meilleure copie de Brubaker mais en ce qui me concerne je suis client de cette série. Du côté du dessin, je suis aussi assez content des planches de Deodato et Conrad, qui collent très bien au récit. On passe ensuite aux Thunderbolts, où l’épisode entamé le mois dernier (et tronçonné pour laisser passer les Secret Avengers) se termine de façon plaisante. A part un rebondissement sur la relation Fantôme/Iron Man que je n’ai pas vu venir (mais qui est amusant), le reste est plutôt convenu mais le scénario de Jeff Parker tient bien la route. Du côté du dessin, le style de Kev Walker colle très bien à l’histoire. A noter une page finale pleine de méchanceté gratuite mais amusante… 😉 Pour finir, nous avons droit à une double dose de Secret Warriors. La série de Jonathan Hickman, dont les qualités d’auteur ne sont plus à démontrer vu les bonnes histoires qu’il nous propose, s’offre ici deux épisodes très bien fichus. Le premier, qui pourrait s’écouter avec le kitschissime morceau « Training montage », montre les efforts de Sebastian Druid pour acquérir le niveau nécessaire pour convenir aux missions de Nick Fury. Bien écrit et bien dessiné, cet épisode se lit tout seul. Le second, qui marque une sorte de second départ pour les équipes secrètes de Fury, est tout aussi intéressant et se lit tout aussi bien, d’autant que la qualité du graphisme est là aussi au rendez-vous.
Spiderman 140
Décidément, c’est le mois des « grandes histoires » ! Ce mois-ci, nous avons la première partie de One Moment In Time (L’instant crucial en VF), qui est attendu de longue date car il s’agit de l’arc qui conclut One more day/Brand new day (pour rappel : le marché passé avec Mephisto où Peter et Mary Jane sacrifient leur mariage pour la survie de Tante May). Ecrits par Joe Quesada et dessinés par ce dernier et Paolo Rivera, les épisodes entreprennent donc d’expliquer « logiquement » ce qui s’est passé entre Mephisto et les deux époux pour mettre fin à leur mariage. Est ce que le résultat est réussi ? En fait oui et non. Oui pour les dessins, avec en prime des reprises de vieilles planches datant d’épisodes antérieurs de Spiderman, et des dessins « contemporains » assez réussis (j’aime beaucoup la bouille qui a été donnée à Mary Jane, qui lui redonne un air plus « girl next door » que ses précédentes incarnations sur papier lorsqu’elle était devenue top model). Mais du côté du scénario…Si je peux me permettre une parabole un rien grivoise, je dirais que OMIT est la vaseline qui n’avait pas été fournie avec OMD. Quesada entreprend ici de rattraper les dégâts de son fameux « it’s magic », en minimisant au maximum l’impact de Mephisto dans l’altération de la réalité (comme cela a déjà été fait dans plusieurs épisodes antérieurs). Je ne sais pas comment ça va se finir, mais cette première moitié ne donne pas envie. Pour moi OMIT est un bel exemple de lâcheté éditoriale, et j’aurais eu plus de respect pour Quesada s’il avait assumé jusqu’au bout son « it’s magic » qui impliquait que tous les changements (oubli de l’identité de Peter, survie de Tante May, retour de Harry Osborn, reconstruction de la maison de May et surtout annulation du mariage) était le fait de Mephisto. Pour finir, nous avons droit à deux épisodes de Web of Spiderman qui parlent encore des cloneries. Ca se lit, mais c’est très dispensable.
Wolverine 3
Le magazine s’ouvre avec la conclusion du séjour de Wolverine en Enfer, où il retrouve son père (son vrai père). J’avoue que je suis assez mitigé sur cette conclusion. Jason Aaron semble avoir des plans à long terme pour le mutant griffu, mais l’épisode en soi se lit avec neutralité (sans plaisir ni déplaisir). Le dessin de Renato Guedes est quant à lui correct, mais sans plus. Le reste de la revue est occupé par des courtes histoires qui figuraient avec les épisodes constituant l’arc (cette fois on ne pourra pas râler que Panini a sucré ce genre d’épisodes), qui se lisent mais s’avèrent un rien anecdotiques. Reste à voir commet la série va évoluer, mais je dois avouer que les histoires précédentes de Jason Aaron sur Wolverine m’ont davantage convaincu.
X-Men 7
Petite baisse de régime ce mois-ci dans la revue des mutants de Marvel. Les deux épisodes de X-Men Legacy, qui bouclent l’arc Collision, sont plutôt réussis mais sans plus. Mike Carey soigne ses personnages, mais est très prévisible dans son récit. C’est pas vilain (et les dessins de Clay Mann et Tom Raney sont plutôt réussi), ça se lit assez bien, mais ce n’est quand même pas non plus l’histoire de l’année. Pour continuer, nous avons ensuite un nouvel épisode d’Uncanny X-Men qui poursuit l’arc Quarantaine. Là par contre, c’est pas glorieux. Outre un certain manque d’originalité (Wolverine malade sans son facteur guérisseur c’est carrément carbonisé et non réchauffé) et une certaine légèreté (« Tous les X-Men sur l’Ile vont mourir, mais du coup nous on est les X-Men, yahoouuu ! », « tiens si je faisais un complot secret, oups »), Fraction et Gillen (l’un des deux ou les deux je ne sais pas) s’amusent encore avec leurs petites boites pour introduire les personnages. Ca se veut drôle, mais franchement c’est davantage du kikoolol niveau collège qu’on y voit. Du côté du dessin, Greg « Mister Freeze » Land a encore frappé et nous livre des planches où tous les protagonistes semblent botoxés et figés. Le fin du fin, c’est son dessin où il montre Cyclope jouer au « regard qui tue » au dessus de ses lunettes de quartz rubis, alors qu’il est quand même notoire depuis les années 60 que juste en clignant des yeux le chef des X-Men pulvérise son entourage…Pour finir, nous avons un épisode bien fichu des Nouveaux mutants, qui progressent de mois en mois pour devenir une série solide. Le scénario de Zeb Wells est intéressant, le dessin de Leonard Kirk est réussi, que demande le peuple ?
X-Men Universe 7
Dans ce numéro, nous assistons à travers deux épisodes au dénouement de l’affrontement sans merci entre les X-Men et les vampires ? Et que donne ce dénouement ? J’avoue que j’étais inquiet, car c’est un peu les fins qui pêchent dans les séries mutantes depuis quelques années. Là je ne cache pas qu’un deus-ex machina gros comme un camion est sorti d’un chapeau, mais ça marche plutôt pas mal. C’est l’occasion de baston homériques entre les mutants et les vampires, violents mais sans sombrer dans le gore. Je ne dirais pas que c’est la série du siècle, mais le scénario de Victor Gischler aura tenu la route jusqu’au bout. Il est également appréciable de voir un Cyclope très à l’aise dans son rôle de leader fin stratège et roublard. Du côté du dessin, les planches de Paco Medina sont plutôt réussies et servent bien le récit. On passe ensuite à la nouvelle série X Force, où Remender nous offre une nouvelle fois un épisode haletant. Le roster est parfaitement exploité (ce qui devient tellement rare dans les séries d’équipes que je tiens à le souligner) et l’auteur semble vouloir explorer de façon satisfaisante la dualité d’Angel, mettant à plat ce qui n’était de fait qu’un bug de continuité entre deux séries. Du côté du dessin, rien à redire, Jerome Opeña assure un très bon travail qui donne à la série une ambiance particulièrement réussie. Pour finir, nous avons droit à un épisode de Daken, faisant office de prélude à ce qui se trouve dans le X-Men HS 3…et un seul mot peut caractériser cette lecture : Bof. C’est mou, inintéressant et 100 fois rabâché…du Daken pur jus en somme…
En conclusion…
Une première fournée qui accuse une baisse de régime du côté des séries mutantes, que j’espère passagère tant le redémarrage de l’univers mutant semblait plein de promesses.
Cette fournée est également particulièrement marquée par l’arc Three des FF, même si le scénario permet d’envisager que ce status quo est temporaire, et par la déception causée par Spiderman et son pétard mouillé censé consoler les fans (en ce qui me concerne je n’en attendais rien, vu que Kiwi Kid m’a dit que c’était pourri ;)).
A noter la bonne surprise du côté des séries Vengeurs, avec des épisodes agréables à lire pour Iron Man et Avengers. C’est rare, donc autant le souligner 🙂
Avoue que tu aimes le nouvel arc des Vengeurs parce que tu surkiffes le cosmique. C’est comme pour le premier arc des Secret Avengers, ça rajoute tout de une dimension assez bourrine et avec un enjeu plus qu’évident.
Je te suis encore globalement sur les les Heroes et Stars, Thor devient quand même chiant, et la manière dont Loki a été ramené fait un petit peu peine (en plus j’accroche pas au style de dessin trop « gamin » et flashy). J’ai quand même un plaisir de lecture légèrement en baisse depuis la fin de WWHs, et je trouve que les Vengeurs, Secret Avengers et les Thunderbolts sortent légèrement du lot. Enfin, on verra avec le retour des prochains crossovers (notamment un de Pak, eheheheh).
@Pacclerouge : Y’a de ça c’est clair 🙂 Mais aussi je trouve ça pas mal que Bendis fasse péter à la figure des Illuminatis toutes leurs petites combines. L’épisode fonctionne bien, en plus des qualités que tu évoques 🙂 (et puis les joyaux quoi ! ;))
Thor ça dépend des mois, je trouve que ce mois-ci c’est pas trop mal mais le mois dernier c’était d’un chiant. Fraction quoi…
@mdata, Je suis d’accord avec toi sur l’épisode des Vengeurs. La réunion des joyaux, plus le retour du Hulk rouge, plus la fin des illuminati (ça faisait pas longtemps qu’on les avait perdu de vue ceux-là ?) ça fait beaucoup d’infos et d’intérêt dans pour un seul chapitre. Et puis Bendis s’en sort bien avec le dialogue Rogers/Stark, comme il s’en était pas trop mal tiré lors du Avengers Reunion. En espérant qu’il ne foute pas tout en l’air comme lors du premier arc.
@Pacclerouge : D’ailleurs après coup je me demande si ce n’est pas aussi le fait d’avoir deux épisodes d’un coup qui permet de mieux apprécier l’histoire…
Comme toi je crains la conclusion, celle du premier arc m’est restée en travers de la gorge.