Et voilà, la première fournée du mois de juin est déjà sortie, avec en son sein le dénouement de Second coming.
Sans plus attendre, je vous propose de nous pencher sur ces premiers magazines du mois.
Marvel Heroes 5
On commence avec un épisode des Avengers de Bendis et Romita Jr, série qui n’était guère reluisante jusque là. Par contre ce mois-ci, c’est un peu mieux. Malgré les sempiternelles vannes pas drôles à des moments incongrus, l’histoire est plus intéressante et ouvre des perspectives sur le devenir du Marvel Universe. Quant au dessin, il est toujours tout juste correct, John Romita Jr semble vraiment s’ennuyer sur le titre…On passe ensuite à la conclusion des aventures de Thor face aux redoutables Dises. Cet épisode est dans la lignée directe des précédents, et se lit plutôt bien. Kieron Gillen n’aura pas révolutionné le personnage mais il a livré un travail plus que correct, plutôt bien illustré par Doug Braithwaithe. Quant à la suite, à savoir le début du run de Fraction et Ferry…Le dessin est plutôt sympa (même si ça manque de Coipel !), mais pour le scénario je redoute une forte décompression, le passage de Fraction sur Iron Man m’ayant rendu particulièrement craintif sur ce point. Mais l’épisode est pas mal, avec de l’humour (on devine cependant très tôt qui est le fameux interlocuteur) et les pistes explorées sont prometteuses. A suivre ! Enfin pour conclure, nous avons droit à la suite et fin des origines de Hulk rouge, avec l’explication du mystérieux mystère de Ross qui est mort mais ne l’est pas en vrai (avec une explication tellement téléphonée que tout le monde avait deviné depuis longtemps). Donc bin…ça se lit d’un oeil, ça s’oublie très vite et le dessin qui alterne plusieurs artistes est correct. Une bonne série pour reposer le cerveau en fin de magazine… 😉
Marvel Icons 5
Mois après mois nous continuons à assister au même paradoxe : alors que le « style Bendis » ne marche pas dans Avengers, il marche très bien dans New Avengers. Ce mois-ci, nous avons encore un épisode vraiment bien fichu dans l’arc sur la magie. J’aime bien cette idée de présenter tous les sortilèges, avec un cadre certes fictif (du moins j’espère !) mais qui donne un petit goût encyclopédique à tout ceci. Quant au dessin, il est toujours assuré de main de maître par Stuart Immonen ! Du côté d’Iron Man, ça bouge toujours aussi mollement. Je me dis que la personne qui a expliqué un jour la décompression à Matt Fraction devrait être enchaînée la tête en bas et obligée à lire à voix haute Onslaught reborn en Klingon…(c’est assez sévère ou j’en rajoute ? ;)). L’histoire avance un petit peu, mais ça patine, ça patine…et le dessin de Salvador Larroca n’aide pas…quand on voit ce que d’autres auteurs sont capables de faire d’Iron Man (vous pouvez en avoir une idée par ici), ça fait mal au coeur…Du côté de Captain America, l’intrigue avance. Bucky et la Veuve constituent un duo efficace (comme Rogers et le Faucon en leur temps, sauf qu’ils n’avaient pas les mêmes rapports hein ;)), et l’idée de broder autour des dangers de l’identité secrète révélée est plutôt bonne. Bon ça reste décompressé (Brubacker oblige), mais on est loin de Fraction, qui est le nouveau champion dans le domaine, et le dessin de Guice est plutôt réussi. On termine enfin avec la bulle d’oxygène du magazine, à savoir les Fantastiques de Hickman et Edwards…et encore une fois le résultat est très bon. Hickman continue de nous écrire de bonnes histoires avec les concepts essentiels des FF, se payant même le luxe d’utiliser intelligemment des idées mal exploitées par Millar. Quant au dessin, il est plutôt réussi.
Marvel Stars 5
Ce mois-ci, double ration de Secret Avengers ! On commence avec l’épilogue du premier arc, expliquant pourquoi Nick Fury semblait être passé à l’ennemi. L’épisode se lit tranquillement, sans plus. En effet, connaissant les habitudes de Fury il était très facile de deviner le fin mot de l’histoire, modulo certains détails qui me semblent assez anecdotiques. Et la grosse révélation finale censée clouer le lecteur au siège…ne marche pas, car elle suppose une connaissance pointue des récits de Brubacker et même si j’ai lu l’album en question j’avoue que j’ai marqué un temps d’arrêt. Au moins le dessin est plutôt correct. Le second épisode inaugure un nouvel arc, réintroduisant Chang-Shi dans un rôle plus important dans l’univers Marvel. On retrouve ici le pitch « normal » de Secret Avengers, à savoir une équipe black-ops (ce qui ne se voyait pas lorsque l’équipe était dans l’espace), et la mayonnaise prend plutôt bien. On admirera au passage les subterfuges pour passer outre certaines contraintes liées à des droits que Marvel ne possède pas… 😉 Du côté du dessin, on retrouve Mike Deodato et c’est plutôt joli. On passe ensuite à un très bon épisode de Hulk, où Greg Pak montre sans difficultés qu’il est bien meilleur que Jeph Loeb sur le titan vert. Le face à face Hulk/Skaar, attendu de longue date, a enfin lieu et franchement c’est un sans faute, l’épisode présentant ce qu’il faut d’action et d’émotion pour proposer une lecture bien agréable (le final est particulièrement touchant). Quant au dessin, il est très réussi, ce qui ne gâche rien. Pour finir, on retrouve Nick Fury et ses Secret Warriors, qui reprennent la main dans leur série après l’intermède sur les Howling Commandos. Le cocktail habituel d’espionnage et de super héroïsme est toujours au point, et l’épisode est très intéressant. Quant au dessin, rien à redire, les planches sont très réussies.
Spiderman 137
Nous retrouvons donc en ouverture la suite d’Astonishing Spiderman et Wolverine, qui nous prouve s’il en était encore besoin l’étendue du talent de Jason Aaron. Le final du mois dernier, avec la présence de Mojo, laissait augurer un ton assez décalé pour la suite…et franchement le moins qu’on puisse dire, c’est que cet épisode est complétement barré. l’humour burlesque est un genre difficile à maîtriser, et vu les autres travaux de Jason Aaron (Wolverine, Punisher, Scalped) on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il soit aussi bon dans un scénario humoristique. En tout cas cet épisode est très réussi, et donne une furieuse envie de lire le dénouement (mais dans deux mois, pour cause de retard de la série originale). Quant au dessin d’Adam Kubert, il est vraiment très bon et contribue à faire de cette mini-série une réussite complète (qui aurait cartonné en librairie d’ailleurs). On passe ensuite à la suite et fin de l’arc sur le Lézard, avec des développements pour le moins inattendus. Zeb Welles a en effet osé le premier transgresser un interdit tacite dans les récits liés au Lézard, c’est audacieux et bien fichu même si ça donne comme un arrière-goût de gravier dans la bouche. Le récit est en tout cas passionnant, et très bien illustré par Chris Bachalo et Emma Rios. Du très bon Spiderman encore une fois !
Wolverine 209
Pour ce dernier numéro « historique » (Wolverine, plus vieille revue de Panini avec une numérotation héritée de Semic redémarre au 1 le mois prochain…oui je sais moi aussi je trouve ça discutable…), on commence par la conclusion de l’histoire entamée le mois dernier et par la même occasion de Wolverine Origins (ouaaaaiiiis !!). Je suis tenté de dire « Tout ça pour ça », Daniel Way a brassé beaucoup d’air pour pas grand chose. Quant au dessin, que ce soit la conclusion de l’histoire ou le petit récit avec Hope, c’est correct mais sans plus. On passe ensuite à une petite histoire signée Jason Aaron (tirée de Weapon X donc), assez bien fichue sur les relations entre Wolverine et Diablo, ce dernier arrivant à faire tourner en bourrique le mutant griffu par-delà la tombe ! C’est bien écrit, et le dessin est plutôt correct. On termine ensuite par le début de Road to Hell, qui j’avoue ne m’évoque pas grand chose. N’ayant pas lu les épisodes qui précèdent (dans un X-Men Extra à paraître), j’imagine que le pourquoi du comment s’y trouve. Je verrai bien ce que cela donnera avec la suite ! 😉
X-Men 4
Et voilà, nous y sommes, c’est la fin de Second coming. Les hostilités se sont arrêtées le mois dernier, il est temps pour nos mutants de panser leurs blessures, d’enterrer leurs morts et de penser à l’avenir. Le final de ce renouveau des séries mutantes est bien fichu, avec de l’émotion sans tomber dans la larme facile non plus. Il y a plusieurs pistes qui sont évoquées ici, reste à voir comment elles seront exploitées par la suite mais j’espère que cela sera correct car elles sont prometteuses. Du côté du dessin, différents artistes se succèdent, il y a du bon et du moins bon et Dodson a toujours autant de mal avec les visages féminins malheureusement…On passe ensuite à un épisode de transition, qui signe la réintégration des X-Men dans l’univers Marvel (dont ils ne sont jamais partis mais ils étaient un peu en retrait), et ouvre là encore des pistes prometteuses. C’est plutôt plaisant, même si le graphisme est très inégal. On termine ensuite par un épisode des Nouveaux mutants, qui se situe après le final de Hellbound paraissant dans X-Men Universe ce mois-ci (après nous avoir habitués à un certain ordre de lecture pendant des mois, Panini change son fusil d’épaule sans prévenir…). L’épisode est bien fichu, partant d’une sorte de conclusion des évènements récents du point de vue des Nouveaux mutants (ça fait presque debrief d’examen entre anciens élèves) pour partir sur un nouvel arc qui semble bien intéressant (en tout cas ce premier épisode l’est). Du point de vue du dessin, c’est plutôt réussi, ce qui est une bonne chose car la série n’a pas toujours été très gâtée sur ce plan.
X-Men Universe 4
Nous commençons ce mois-ci avec la nouvelle série X-Men, opposant les mutants de choc à des…vampires. Et oui, les suceurs de sang ont le vent en poupe (quand on voit pourtant des choses comme Twilight on se demande bien pourquoi), et Marvel surfe sur cette vague, même si ce n’est pas la première fois que cela se produit (d’ailleurs il y a des allusions au combat des X-Men contre Dracula il y a une trentaine d’années). Mais on ne peut pas retirer une chose à cette histoire, toute opportuniste soit-elle : elle est très réussie. Le scénario de Victor Gischler est en effet très bien ficelé, avec des idées fort intéressantes et des dialogues percutants. Quant au dessin de Paco Madina, il est très réussi et nous avons droit à des planches fort jolies. Ca c’est du X-Men comme je l’aime ! 😉 A noter qu’un prologue de Gischler expliquant l’évolution des vampires de Marvel a été zappé, ce qui est très pénible quand on voit ce qu’on a eu à la place en fin de magazine (j’en reparle plus loin). Du côté de Hellbound, nous avons droit à la conclusion de l’histoire entamée le mois dernier. Ce mois-ci, c’est plutôt bien, même plutôt plaisant à lire même si personnellement les histoires de Limbes me lassent. Mais là tout est fort bien traité, et de plus le graphisme est loin d’être mauvais, ce qui ne gâche rien ! On passe ensuite à X Factor, avec encore une fois un très bon épisode. Peter David nous offre son habituel cocktail d’humour et de sérieux, et cela marche toujours aussi bien. Quant au dessin, enchaînons Sebastian Fiumara à sa table avec obligation de rester sur la série, ça fait du bien d’avoir un bon dessinateur sur X Factor qui a vu passer de tout dans ses pages. Et pour finir, j’en parlais plus haut, Panini nous gratifie d’un magnifique one-shot de…Dark Wolverine, au lieu du prologue que j’évoquais. Un épisode tout à fait oubliable sur un personnage qui aurait gagné à ne jamais apparaître, avec un dessin toutefois correct.
En conclusion…
Cette première fournée est d’un bon niveau, avec des très bons moments de lecture. Même si les séries Heroes se taillent la part du lion (malgré quelques loupés le niveau reste bon), les séries mutantes (à part Wolverine et cie) sont tout à fait recommandables, avec notamment un bon final pour Second coming et une nouvelle série prometteuse, et Spiderman est vraiment en forme.
Il nous reste maintenant à attendre la seconde fournée… 😉
En tant que lecteur des Heroes et Stars, je suis pour cette fournée 100% d’accord avec toi. La scène d’interrogatoire dans le nouvel arc Thor est vraiment bien foutue et marrante, le Hulk Rouge est anecdotique, le reste des séries toujours aussi plaisant (sauf peut-être les Secret Warriors dont perso je me contrefiche totalement. Le Tom Clancy superheroesque c’est pas forcément le genre qui me convient le mieux).
Reste l’apothéose de ce mois de juin, l’affrontement Hulk/Skaar. Le run de Pak sur Hulk est pour mois l’arc de l’année (tu me diras, on est qu’en juin) de par sa justesse et son ambition. Tu parles d’émotion, je crois que ça va plus loin que ça. Je suis peut-être subjectif parce que je suis un fan absolu du personnage, mais j’ai jamais eu trois fois la chair de poule en lisant un comics mainstream trois fois dans la même heure (presque la larme à l’oeil). Et pourtant, on pouvait craindre quelque chose parce que le côté Père/Fils si c’est mal écrit, ça peut devenir n’importe quoi. Pak arrive non seulement à rajouter une envergure humaine à Hulk (pas à Banner, qu’il a tendance, depuis la disparition des rayons gamma de son corps, à peindre comme un bad ass désabusé), et il arrive enfin à donner une profondeur psychologique à Skaar, alors que depuis sa création, le personnage est assez monolithique. J’en finis avec les hyperboles sur ce chapitre parfait, mais bon tout fait mouche, l’avertissement de Banner, l’affrontement ultra bourrin, le conflit intérieur (avec Hulk qui puise pour une fois dans le passé de Banner), et le dénouement. Mais merde Marvel donnez les clefs à un type de ce calibre, et pas à un tâcheron comme Loeb, ou un scénariste légèrement surcoté comme l’est Bendis.
@Pacclerouge : Je partage totalement ton avis sur l’épisode de Hulk, même sans être un fan du personnage en ce qui me concerne. Sinon concernant Bendis, je pense surtout qu’il est surexploité : le scénariste en lui-même n’est pas mauvais, mais il en fait trop. Et j’ai peur que de nouveaux talents surexploités donnent le même résultat à terme 🙁
Le X-Men VS Vampires m’a fait également une très bonne impression. Une bonne construction scénaristique, le fait de s’attacher aux personnages, du bon X-Men à la Claremont, j’ai trouvé. Vivement la suite !
@KNIGHT : Oui ça m’a fait exactement cette impression, du X-Men de la grande époque en somme !