Après un premier aperçu de la série, il est temps de revenir sur la saison 1 de Daredevil maintenant que son visionnage est terminé.
Aveugle depuis l’enfance mais doté de pouvoirs extraordinaires, Matt Murdock combat pour la justice le jour en tant qu’avocat. La nuit, il devient le super-héros Daredevil, justicier luttant contre l’injustice à New York.
Première série Marvel diffusée sur Netflix, Daredevil réussit non seulement à faire oublier l’adaptation cinématographique avec Ben Affleck mais également à coiffer au poteau les autres séries adaptées de comics. Nous avons en effet droit à une première saison de qualité, bien interprétée par de très bons comédiens et bien réalisée (l’incroyable plan séquence de la fin du second épisode en est l’exemple le plus marquant) et de surcroit fidèle à son modèle de papier sans pour autant en être une simple recopie servile.
L’approche choisie est résolument adulte, avec beaucoup de violence et une atmosphère très sombre, ce qui tranche avec les autres composantes de l’univers Marvel sur grand et petit écran dont la série fait toutefois partie. On se retrouve en tout cas dans un cadre très Millerien, que l’on peut tout à fait qualifier de « Year one de Daredevil » en référence à Batman Year one.
Cette première saison est en tout cas une grande réussite, et de par ses qualités peut tout autant séduire le public des adaptations de comics que de parfaits néophytes en la matière.
LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’INTRIGUE (SPOILERS)
LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’INTRIGUE (SPOILERS)
La série en général
Ce qui frappe d’emblée dans cette première saison, c’est que Daredevil n’est pas à 100% une série de super héros. En effet, conformément à la volonté de ses créateurs, c’est d’abord une série urbaine donc l’aspect super héroïque est secondaire. C’est sans doute ce qui explique que la série plait tout autant aux aficionados de super slips qu’à un public qui cherche une série d’action dans un cadre très sombre. Le costume final de Daredevil, tout comme son surnom, n’apparaissent qu’à la toute fin de la saison et finalement le fait que le personnage principal ait des perceptions différentes du commun des mortel est presque accessoire, mis à part le fait que cela lui permet de dissimuler encore plus efficacement son identité secrète.
Le fil rouge de cette première saison est double : l’apprentissage du rôle de justicier par Matt Murdock (qui en prend plein la tête d’épisode en épisode) et la montée au pouvoir de Wilson Fisk, tel une araignée tissant sa toile. Tout ceci se trouve résolu à la fin de la première saison, à tel point que même s’il n’y avait pas de seconde saison (ce qui n’est pas le cas rassurez-vous) cette première saison est auto-contenue et suffisante tel un long film de treize heures. Le format série permet également de mieux appréhender l’univers du personnage, en prenant bien le temps d’en poser le cadre ce qui serait compliqué avec un film.
En tout cas la qualité est au rendez-vous tout au long de cette saison, avec un final en apothéose. Les scènes de combat sont très bien faites et on retrouve avec bonheur le Daredevil bondissant et redoutable des comics.
Les personnages
Personnage torturé par excellence, Matt Murdock est incarné à la perfection par Charlie Cox. On retrouve donc le personnage écartelé entre sa mission d’avocat et son rôle de justicier nocturne, animé par toute cette colère qu’il refoule en lui depuis la mort de son père. Un point très appréciable en tout cas est qu’à la fin de la saison son identité est encore secrète ! (mis à part Foggy, Claire et le prêtre qui recueille ses confessions)
Difficile de donner vie à l’imposant Wilson Fisk sans sombrer dans la caricature, mais Vincent d’Onofrio y arrive avec brio. Le redoutable Caïd semble littéralement jaillir des pages des comics de Daredevil pour arriver sur le petit écran, même si côté carrure il est un peu moins imposant que sur papier (il est tout de même fort impressionnant). Il fallait un ennemi à la hauteur de Daredevil, et Wilson Fisk remplit tout à fait ce rôle, à tel point qu’on se demande comment on pourra passer à côté de Born again – cristallisation ultime de la haine que les deux hommes se vouent – pour de futurs épisodes.
Foggy, incarné avec justesse par Helden Henson, ne se contente pas d’être le pendant comique de Matt Murdock car même s’il est à l’origine de plusieurs situations amusantes le personnage a une certaine profondeur et sa longue conversation suite à la découverte du secret de son ami est émouvante.
Incarnée par la ravissante Deborah Ann Woll, Karen Page n’est fort heureusement pas un personnage féminin effacé. Elle a en effet un caractère bien trempé et une volonté de fer, ce qui l’aide à surmonter tout ce qu’elle subit au cours de cette saison. Quant à son mystérieux secret, les lecteurs peuvent en avoir une idée mais seul l’avenir nous dira s’il s’agit vraiment de cela ou si c’est juste une astuce scénaristique pour nous faire tourner en bourrique.
Apparue dès le second épisode, Claire Temple (jouée par Rosario Dawson) prend très (trop ?) vite une grande place dans la vie de Matt Murdock. En effet, elle commence par le soigner, puis par l’aider et une ébauche de romance commence entre les deux avant de tourner court. Claire joue en tout cas le rôle du « nouvel arrivant », mécanisme narratif qui permet au personnage principal de communiquer des informations au spectateur à travers leurs interactions.
Le reste des personnages est tout aussi intéressant, qu’il s’agisse de Ben Urich (qui malheureusement connait une fin tragique), de Vanessa ou encore des associés de Wilson Fisk.
Les connexions au Marvel Cinematic Universe
Alors que la série Agents of SHIELD montre dès le départ ses connexions au MCU, les références dans Daredevil sont plus subtiles. Il y a en effet de temps en temps des références à la bataille de New York (l’invasion de New York par les Chitauri dans le premier Avengers) et aux autres personnages de façon plus ou moins subtile. L’intégration est donc tout de même là, mais de telle sorte que la série peut tout à fait être visionnée indépendamment des films et autres séries.
Il y a sinon des petites choses qui peuvent faire penser à des liens avec les autres séries « Defenders » à venir : le nom de Claire est Temple, ce qui évoque la petite amie de Luke Cage à l’époque où il portait des chemises jaunes, et la mystérieuse Madame Gao semble bel et bien liée à l’univers mystique de Iron Fist (ne serait-ce que par le symbole sur les doses de drogue). Il se pourrait bien donc que les séries « urbaines » constituent à terme un micro-univers au sein de l’univers partagé de Marvel, l’avenir nous le dira.
L’adaptation
Dès le premier épisode, la fidélité de l’adaptation saute aux yeux des lecteurs et même si des libertés sont prises au fil des épisodes le lecteur aguerri de Daredevil retrouve ses petits. Que ce soit le fameux costume de Man without fear, les origines du personnage de Daredevil et sa personnalité torturée, la Main (bon on se passerait des ninja) le cadre glauque de Hell’s Kitchen ou encore le redoutable Wilson Fisk, tout est là et les petites différences qui arrivent ça et là sont toutes justifiées.
Parmi les différences notables, on peut noter que le fameux sens radar est totalement réinventé à l’écran (ce qui a déplu à certains spectateurs d’ailleurs, même si en ce qui me concerne je trouve ça pas mal), que Matt est plus jeune lorsque son père meurt ou encore que le mystérieux passé de Karen Page est arrivé bien plus tard sur papier (elle a fini toxicomane et actrice de films X après avoir rompu avec Matt, alors que si c’est bien de ceci dont il s’agit dans la série c’est antérieur à leur rencontre). Enfin n’oublions pas Leland Owsley qui n’est (heureusement) pas le Hibou dans la série.
Certains personnages sont aussi la combinaison de plusieurs personnages de papier, comme James Wesley qui est à la fois le Wesley de Born Again et l’Arrangeur de la période Guerre des gangs de Spiderman & Daredevil ou Claire qui est semble-t-il un mélange de Claire Temple et de la fameuse Infirmière de nuit qui a pour spécialité de rafistoler les super héros urbains.
Enfin on pourra noter quelques clins d’oeil amusants, notamment autour du personnage de Melvin Potter (le dessin de son armure de Gladiateur dans un coin de son atelier ou encore les fameuses scies circulaires) ou encore le faux nom de Matt (Mike) qui est celui du frère jumeau qu’il s’était inventé dans les années 1970.
En conclusion
La première saison de Daredevil est une réussite sur tous les tableaux, qui inflige une sévère raclée aux autres séries tirées de comics. Si le reste des séries prévues (Jessica Jones, Power Man, Iron Fist et Defenders) est du même acabit, alors nous avons de bien belles heures de visionnage en perspective.
Pas encore finie pour moi (je déguste…) mais le niveau est vraiment élevé et sans être fan de DD, je me régale !
Bonjour,
Si une série adulte veut dire violence et sombre, oui c’est le cas, une bonne adaptation de Daredevil, oui si on ne prend que la version de « The Man without Fear » et un autre truc que j’ai oublié le nom, puis le costume de Civil War, oui bien.
Pour moi qui lisait Strange, je dis non, ce n’est pas Daredevil mais Batman, on sent la touche de Frank Miller, un atmosphère très proche.
Je suis content que depuis 25 ans de ne plus lire de comics, je vois que cela est devenu n’importe quoi.
Alors déjà il faut savoir qu’à l’époque de Strange, Daredevil était la série la plus censurée après Rom en raison de sa violence. Et ce dès le premier passage de Frank Miller sur le site (époque Elektra et cie). D’ailleurs Frank Miller a travaillé sur DD avant Batman (en tant qu’artiste d’abord sur le scénario de Roger McKenzie puis en solo), c’est plutôt DD qui a influencé Batman que l’inverse. 🙂 Si la série puise une partie de son influence sur Men without fear, elle puise également largement dans ce premier passage de Miller (Josie’s, Turk, prédominance du Caïd, Stick…) ainsi que dans l’atomsophère de Born again.
Voilà le nom que je cherchais Born Again en parlant un autre truc.
Je n’ai pas dit que Batman influencé Daredevil mais que l’on sent la touche de Frank Miller, une atmosphère proche de Batman, comme on peut retrouver dans Sin City , c’est le style Miller, hélas.
Je sais que Strange passait entre les mains de la censure et je dis Merci pour ça!!
Le symbole sur le sachet de drogue, est un dragon sans aile, donc pas Iron Fist mais Steel Serpent, un ennemi de Iron Fist.
http://www.marvel-world.com/encyclopedie-2044-fiche-serpent-d-acier-biographie.html
Sauf erreur de ma part je n’ai pas dit que c’était le symbole de Iron Fist mais que ça évoquait Iron Fist en tant que série. 🙂
Bonjour,
Désolé mais la phrase est ambigu « bien liée à l’univers mystique de Iron Fist (ne serait-ce que par le symbole sur les doses de drogue). »
ce n’est ps comme ça que j’ai compris votre phrase.