Dernier film de la Phase 2 de Marvel Studios avant Avengers 2, Les Gardiens de la Galaxie se démarque de ses prédécesseurs. Tout d’abord c’est le premier film de Marvel Studios où ne figurent pas de membres des Avengers, mais en plus on s’éloigne du film de super slip pour explorer un autre pan du catalogue de Marvel : Le cosmique.
Cocktail détonnant d’humour, d’action et d’émotion, Les Gardiens de la Galaxie nous propose de suivre les aventures d’une équipe insolite dont les membres passent leur temps à se disputer entre deux scène d’action (voire même pendant). L’ambiance est donc tour à tour grave et légère, ce qui permet d’avoir un film cosmique plus digeste pour le grand public qu’un opus 100% sérieux qui n’aurait séduit que les amateurs du genre. Les personnages sont attachants, et l’histoire est bien ficelée.
Les effets spéciaux sont quant à eux très bons, les personnages de Groot et Rocket étant si réussis sur le plan visuel qu’à aucun moment on ne se dit qu’on est en train de regarder des créations numériques.
C’est donc haut la main que James Gunn a réussi son pari de donner vie à cette équipe sur grand écran, le film étant une vraie réussite à tous points de vue.
A noter qu’il y a deux scènes post-générique, la première arrive immédiatement et la seconde est tout à la fin du générique donc un peu de patience avant de quitter la salle… 🙂
Peter Quill, dit Star-Lord, est un Terrien enlevé à sa planète lors de son enfance qui mène une vie d’aventurier dans l’espace. Il fait équipe avec des extra terrestres insolites nommés Gamora, Rocket, Groot et Drax pour remettre la main sur un orbe aux pouvoirs de destruction énormes avant qu’une planète ne soit détruite. On les appelle les Gardiens de la Galaxie.
LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’INTRIGUE (SPOILERS)
Les personnages
Incarné par Chris Pratt, Star-Lord se pose dès sa première apparition en tant qu’adulte comme un aventurier bas de gamme qui est beaucoup moins connu qu’il ne le pense. Il prend cependant de la profondeur au fil du film, devenant progressivement un véritable héros face à la menace de l’orbe.
Gamora de son côté s’humanise au contact de Star-Lord, dépassant son statut de « simple » machine à tuer. Le duo de Zoe Zaldana et Chris Pratt fonctionne très bien, une certaine complicité émergeant au fur et à mesure entre eux.
Géant monolithique et monosyllabique, Drax est particulièrement impressionnant grâce au physique imposant de Dave Bautista. Esclave de son désir de vengeance allant jusqu’à mettre tout le monde dans le pétrin pour l’assouvir, le colosse vert apporte lui aussi une touche de légèreté par moments avec ses discussions décalées avec Star-Lord.
Doublé par Bradley Cooper en VO, Rocket est un des ressorts comiques du film, notamment de par son côté râleur. Il serait cependant réducteur de le cantonner à cela, car le personnage cache une vraie souffrance d’être unique en son genre et d’avoir particulièrement souffert en devenant ce qu’il est.
Dernier membre des Gardiens, Groot est tout aussi réussi que son compère Rocket avec qui il a des interactions mémorables. Le parti pris d’en faire un gentil géant souriant qu’il vaut mieux ne pas provoquer est une bonne idée, ce qui donne lieu à une scène amusante lorsqu’après avoir neutralisé des adversaires en piquant une colère il se retourne pour sourire à ses amis. Par contre je ne comprends pas la logique qui a transformé « I am Groot » en VO en « Je s’appelle Groot » en VF…
Pour finir sur les « gentils » nous avons également droit à un personnage de Nova Prime très justement interprété par Glenn Close qui campe ici une femme à poigne prête à tout pour défendre sa planète, y compris faire confiance à Star-Lord et sa bande.
Personnage ambigu, Yondu (incarné par Michel Rooker) est un peu à la frontière entre le bien et le mal. Bandit assumé (qui a de plus enlevé Star-Lord enfant), il rejoint cependant le bon camp pour neutraliser la menace de Ronan et s’avère assez drôle lors de ses interactions avec son protégé.
Puisqu’on parle de Ronan, penchons nous un peu sur son cas. Incarné par Lee Pace, l’Accusateur est ici présenté comme un complice de Thanos (qui passe faire un petit coucou !) voulant à tout prix se venger de Xandar suite à un traité de paix entre son peuple et celui de Xandar. Cette version de Ronan tient la route, et le personnage est assez flippant comme ennemi.
Nebula, campée par une Karen Gillan très loin de son rôle d’Amy Pond, est de son côté une version encore plus effrayante de Gamora. En dehors de se battre, le personnage n’est pas très présent.
Le film
La construction du film est assez classique : on retrouve en effet le schéma habituel des individus que tout oppose et qui se retrouvent unis face à une menace commune. La recette est classique, mais ce n’est pas pour cela que le résultat n’est pas bon. En effet, l’ambiance qui laisse une bonne place à l’humour sans pour autant négliger des passages plus sérieux, est très réussie et on ne voit pas passer les deux heures du film.
On s’amuse en effet pas mal dans le film, que ce soit avec des situations cocasses ou à travers des dialogues très soignés où le sarcasme est omniprésent. Cela donne une certaine légèreté au film, avec des personnages qu’on ne prend pas immédiatement au sérieux même s’ils ne s’en privent pas eux mêmes (surtout Star-Lord).
Il ne s’agit cependant pas d’une simple comédie, car les passages plus graves sont également au rendez-vous. L’orbe est en effet une menace très sérieuse, et des passages tristes comme le sacrifice de Groot ou tout ce qui a trait à la mère de Star-Lord. Bref, tout n’est pas rigolo dans l’univers des Gardiens, tout est question de dosage et le dosage en question est très réussi.
Les effets spéciaux
Du côté des effets spéciaux, nous sommes gâtés. Non seulement tout ce qui est spatial est parfaitement rendu, avec des vaisseaux qui virevoltent dans tous les sens (le Milano est superbe d’ailleurs) mais en plus les effets plus discrets sont tout aussi réussis et contribuent à immerger le spectateur dans l’ambiance cosmique du film.
Mais ce qui est le plus spectaculaire concerne les deux personnages numériques de l’équipe : Rocket et Groot. Ils sont en effet très bien animés et superbement restitués, donnant l’impression d’avoir affaire pour de vrai à deux extra terrestres. A aucun moment on ne se dit qu’il s’agit de créations numériques, ce qui est le signe qu’ils sont particulièrement bien faits.
Les scènes post-générique
La première scène post-générique survient immédiatement, juste après l’annonce du retour futur des Gardiens à l’écran. Montrant la bouture de Root en train de danser sur la musique du générique de fin (I want you back, des Jackson 5), elle est vraiment très amusante surtout quand Root se cache de Drax pour danser.
La seconde scène post-générique met en scène le Collectionneur, qui médite sur tout ce qu’il a perdu dans cette histoire. On retrouve déjà Cosmo, qu’on avait vu un peu plus tôt, mais surtout Howard le Canard en invité surprise. On peut se dire que de croiser l’irascible création de Steve Gerber dans un film où se trouve déjà un raton laveur qui parle est sommes toutes assez logique et en accord avec l’ambiance du film, mais ce n’est pas pour cela que cela ne fait pas plaisir. 🙂
On est en tout cas dans la même logique que Iron Man 3, à savoir ne pas donner d’indications sur les films à venir mais juste des moments amusants pour les spectateurs patients.
L’adaptation
Depuis Iron Man, Marvel Studios prend soin de réaliser des adaptations fidèles à l’esprit des comics adaptés sans pour autant miser sur une fidélité totale au matériel d’origine. C’est encore le cas ici, avec pas mal d’entorses à la série originale qui fera sûrement bondir plus d’un puriste. Que ce soit Yondu transformé en bandit, les origines de l’équipe qui sont différentes ou les Krees aux prises avec Xandar (sans la Nova Force qui plus est), le film prend sa propre identité sans pour autant trahir la série car on retrouve bien l’ambiance des récits de Dan Abnett et Andy Lanning qui avaient donné un nouveau souffle au cosmique façon Marvel. Il y a d’autre part pas mal de fidélité sur d’autres plans, comme par exemple la possibilité de « replanter » Groot. Le débat sur l’adaptation est donc toujours d’actualité avec ce film, même si à mon avis il est de bon ton de prendre du recul par rapport à ceci en considérant qu’il s’agit de deux univers différents.
En conclusion…
Excellent divertissement, Les Gardiens de la Galaxie remplit haut la main son objectif de proposer un film adaptant l’univers cosmique de Marvel plaisant au plus grand nombre.
Moi aussi, j’ai adoré ce film, un pur divertissement estival !
Un film excellent à tous points de vue (bien qu’une traduction baclée en VF apparemment). Avec GotG, Marvel et Disney annonce bien la couleur: maintenant ils ont le budget et l’ambition de se faire plaisir, de s’amuser et de réjouir les fans. Quand en face, DC tente toujours vainement de faire du super héros sombre et sérieux, parce que c’est sérieux et qu’il faut bien se démarquer de Marvel…
J’ai bien aimé ce film. Sans pour autant avoir été emporté. Pourtant je suis plutôt bon public.
Je n’ai pas aimé que Drax ne soit pas assez fort. Qu’il n’y ai pas le vrai Nova. Et surtout Thanos n’est pas effrayant du tout!