Green Lantern est un film dont je ne savais pas trop quoi attendre. Depuis que j’en ai eu les premières images, j’ai régulièrement oscillé entre « j’irai le voir » et « je n’irai pas », étant souvent paradoxalement refroidi par les bandes-annonces.
Finalement je suis allé le voir, et je me dis que j’ai bien fait, car le film est assez réussi. Ce n’est pas non plus la meilleure adaptation de comics sur grand écran, mais j’ai passé un très bon moment et ne me suis jamais ennuyé pendant la séance. Il est clair que les fans hardcore de Hal Jordan vont être plutôt désarçonnés par cette version de leur héros, car Ryan Reynolds incarne plutôt un personnage mélangeant Hal et Kyle Rayner (celui qui l’a remplacé quand il a massacré les Green Lantern sur papier), mais le résultat est loin d’être déplaisant (et pourtant je ne fais pas spécialement partie du fan club de l’acteur). De même la sacro-sainte continuité est malmenée, vu qu’on retrouve mélangés des éléments « classiques » et d’autres beaucoup plus récents, mais ça passe très bien.
Le seul reproche que je ferai au film, c’est d’être un peu rapide sur la fin : comme souvent dans les films de super héros il y a une longue phase d’exposition/apprentissage, et donc après une montée en puissance tout au long du film, tout est bouclé un peu rapidement. Mais à part ça c’est un film qui remplit tout à fait sa mission de divertissement et de mon point de vue l’esprit de Green Lantern est respecté.
Hal Jordan, pilote casse-cou et indiscipliné, se voit un jour transmettre la plus grande responsabilité de sa vie : devenir un membre des Green Lantern, force de maintien de la paix à travers l’univers. Premier être humain à recevoir les pouvoirs de l’anneau vert, saura t-il s’en montrer digne et vaincre sa peur pour affronter Parallax, redoutable ennemi des Green Lantern ?
LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’INTRIGUE (SPOILERS)
Green Lantern est un film qui a plongé les fans dans des abîmes de perplexité depuis qu’il a été annoncé puis officiellement lancé : comment donner vie à l’écran de manière pas trop vilaine un héros à l’anneau magique qui peut matérialiser ce qu’il veut ? Et de plus comment accrocher les gens avec un genre super héroïque sommes toutes assez spécial, à savoir le cosmique ? Et bien force est de constater que Martin Campbell (Casino Royale, Goldeneye, Le masque de Zorro…) a réussi à relever le défi. Il est vrai que pour rendre à l’écran ce que j’appelle généralement du « gros cosmique qui tâche » (donc du fritage de haute volée au fin fond de l’univers avec des centaines d’espèces pas forcément humanoïdes) il n’y a pas 36 façons de faire : du maquillage plus ou moins cheap ou alors de l’image de synthèse à haute dose. C’est cette solution qui a été choisie, et il est vrai que sur les bandes annonces j’avais plutôt l’impression de voir une cinématique de Metroid que des extraits de film. Mais en haute résolution (un écran de cinéma c’est autre chose qu’une vidéo sur You Tube) ça passe vraiment très bien. Oa et les Gardiens sont très bien représentés,ainsi que les différents décors spatiaux. Les gardiens sont d’ailleurs représentés d’une façon un peu différente de leurs modèles de papier mais cela rend vraiment très bien et on ressent leur puissance à chaque apparition. Et le début du film, qui plante le décor et plonge directement le spectateur dans la partie cosmique du film, est vraiment bien fichue.
Du coup pour les différents membres du corps des Green Lantern, il s’agit également de personnages en synthèse, mélangés ensuite avec un acteur réel (Ryan Reynolds en l’occurrence). Je craignais de voir une version cosmique de Roger Rabbit (ou Jar Jar Binks, ça dépendait de mon état d’angoisse vis à vis du rendu) mais là encore ça passe très bien. A aucun moment on ne sort du film en se disant que ça fait trop bidon, on croit vraiment à ce qu’on voit. Et en dehors de l’aspect rendu, les différents membres du corps sont bien traités, chacun ayant sa personnalité en accord avec son modèle de papier. Sinestro est à ce titre parfaitement réussi, et on sent se profiler à chaque réplique l’ombre de l’ennemi du Corps qu’il deviendra.
Tout le film ne se passe cependant pas dans l’espace, et il est temps de s’intéresser un peu aux autres personnages. Tout d’abord Hal Jordan, qui est assez différent de ce qu’on a connu sur papier. Les deux versions du personnage sont en effet casse-cou et traumatisées par la perte de leur père, mais le personnage incarné par Ryan Reynolds est également une tête à claques immature et irresponsable. Ceci permet de souligner l’immaturité de l’espèce humaine par rapport aux autres espèces présentes dans le Corps, et également de glisser un peu d’humour dans le récit (sans non plus faire dans le lourdingue). Les trentenaires apprécieront d’ailleurs les clins d’oeil comme Hal Jordan qui tâtonne pour son serment en disant « Par le pouvoir du Crâne ancestral ! » ;). Mais malgré ce côté un peu concon Hal réussit à être touchant et à montrer qu’il n’est pas juste un abruti qui est atterri dans un cockpit par hasard. Ses qualités apparaissent au cours du film et c’est amené de façon correcte, sans entrer dans le lourdingue.Par contre comme d’habitude tous les prétextes sont bons pour qu’il n’ait pas son masque en costume (assez réussi finalement, on ne voit pas les « bottes à orteils »), mais vu que le masque lui fait une drôle de tête (on dirait Ben Stiller !) ce n’est pas forcément un mal.
De même le personnage de Carol Ferris est plutôt réussi, et on sent une réelle alchimie entre son personnage et celui de Hal (on ne se dit jamais qu’ils ne vont pas ensemble). On est loin de la potiche mièvre incarnée par Nathalie Portman dans Thor, Blake Lively ne se contente pas d’être (très) jolie et décorative mais contribue à l’évolution de Hal Jordan vers son rôle de super héros d’amplitude cosmique. En plus elle se paie le luxe d’être maligne, vu qu’elle démasque très rapidement Green Lantern (bon faut dire aussi qu’il n’est pas très malin de croire qu’un simple loup empêcherait une femme qu’il connait depuis longtemps de le reconnaître). Encore une fois on est dans l’identité secrète qui ne l’est pas vraiment, une tendance assez récurrente dans les adaptations de comics, et c’est quand même dommage car on se prive des schémas classiques du monde super héroïque.
Quant à l’histoire en elle-même, on peut dire finalement qu’elle est assez simple sans être simpliste. Les deux vilains (Hector et Parallax) se complètent pour occuper le terrain alternativement (un sur Terre et l’autre dans l’espace), et le discours du film (vaincre sa peur) n’est pas forcément d’une grande portée philosophique sans être concon non plus. C’est juste dommage qu’on ait une longue exposition, à la fois du Corps, de Hal, de Hector…pour que finalement Parallax – l’entité qui fait faire dans son uniforme à tout Green Lantern – se prenne une branlée d’anthologie en quelques minutes. Certes, on peut dire que c’est justement la preuve que Hal Jordan est – comme son modèle de papier – le plus grand des Green Lantern, mais du coup on reste un peu sur notre faim. Et puisqu’on parle de Parallax, le rendu choisi est assez surprenant, beaucoup plus effrayant que l’espèce de piou-piou jaune du comics, mais très réussi.
Au rang des facilités, on peut aussi ranger la scène post-générique où Sinestro glisse l’anneau jaune à son doigt. Déjà les lecteurs de Green Lantern s’en doutaient depuis l’apparition de cet anneau, mais même pour les non-lecteurs de comics c’est totalement téléphoné (j’étais avec un ami qui ne s’intéresse pas aux comics et il a deviné bien avant de voir cette scène, il faut dire aussi qu’avec ce nom…). Mais ne boudons pas notre plaisir de voir Sinestro avec son costume de méchant 😉
Vous l’aurez compris, j’ai trouvé Green Lantern réussi malgré les défauts exposés ci-dessus. Pas la meilleure adaptation de comics (j’ai pour ma part préféré Thor) mais un bon film qui remplit haut la main sa mission de divertissement et qui donne vie de façon très correcte à l’univers de Green Lantern. Il ne reste plus qu’à voir ce que donnerait une suite, puisque cette fois le film pourrait directement entrer dans le vif du sujet sans l’exposition faite dans le premier.
En plein jour ou dans la nuit noire
Nul mal n’échappe à mon regard
Que ceux qui devant le mal se prosternent
Craignent la lumière des Green Lantern !
Je suis de ton avis, Green Lantern n’est pas le plantage annoncé ! Pourtant je ne faisais pas, mais alors pas partie du public intéressé. Certes, certains effets-spéciaux sont moches et le scénario casse pas de briques, mais je trouve l’histoire plus intéressante que celle de Transformers 3 pour un film ciblé ado et c’est quand même mieux que l’adaptation d’Elektra ! J’ai également trouvé la séquence d’ouverture très bien et le combat final vite expédié, mais globalement le film offre de belles perspectives pour une suite.
Je suis du même avis que toi et Crazy Dr. Ce n’est pas la catastrophe dont on nous parle depuis des mois, mais c’est très basique quand même. J’aurais aimé que ça se passe plus dans l’espace, dont le rendu est, comme tu le soulignes, bien meilleur au cinéma que sur nos ordinateur via youtube & cie.
Je ne connais que les bases de GL, et n’ai pas donc vu les outrages à la continuité, mais j’ai bien aimé le personnage de Carol Ferris qui est un peu plus que la jolie potiche amoureuse du héros masqué (j’ai beaucoup aimé la scène du balcon ^^). La fin est par contre extrêmement vite expédiée (mais j’en reparlerai plus tard, ailleurs… ;-)).
Ça reste un film d’introduction des personnages. Je n’avais pas été emaballé plus que ça par Spider-Man #1 et X-Men #1…
Ah oui la scène du balcon est excellente. Je ne serais même pas surpris que ce soit une petite pique à l’intention de Lois Lane (dans un épisode de Lois & Clark elle apprenait avec stupeur qu’elle était connue dans le futur comme la plus grande andouille de tous les temps pour ne jamais avoir reconnu Superman ! ;))
Je pense qu’on est tous plus ou moins du même avis, modulo bien sûr nos goûts personnels. Pour ce qui est de la continuité Kiwi Kid, c’est surtout la relation Hal/Parallax qui en prend un coup (à ce titre le « Green Lantern rebirth » ne sera jamais portable à l’écran, tout comme Armor Wars pour Iron Man).
Absolument pas d’accord avec vous tous, c’est un film sans âme et ennuyeux. Rien ne le démarque en fait des autres production ssuper-héroïques, on ne sent pas de patte particulière. Les acteurs sont transparents au possible (je parle là de Ryna Reynolds et Balke Lively), et on se dit qu’eux ou d’autres auraient tout aussi bien pu convenir… En plus il s’oublie aussi vite qu’il se voit.
@KNIGHT : C’est dommage qu’il ne t’ait pas plu (ce n’est jamais agréable d’aller voir un film qui déçoit), mais après c’est aussi une affaire de goûts 🙂 Et il est en tout cas largement en dessous de Captain America !