Critique sans spoilers du film Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3, réalisé par James Gunn et sorti en 2023 au cinéma.
Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Karen Gillan, Pom Klementieff, Vin Diesel, Bradley Cooper, Sean Gunn, Chukwudi Iwuji , Will Poulter…
Alors que Star-Lord ne se remet pas de voir Gamora remplacée par une autre version qui ne le connait pas, le passé de Rocket ressurgit et entraine les Gardiens de la Galaxie dans une quête particulièrement dangereuse.
Le dernier tour de piste des Gardiens de la Galaxie
Après une gestation pour le moins compliquée, avec notamment le renvoi puis le retour de James Gunn, voici donc venu le temps du troisième film des Gardiens de la Galaxie. Le téléfilm de Noël, outre son côté amusant avec Le Légendaire Kevin Bacon, faisait œuvre de mise en bouche tout en plantant le décor pour ce troisième film, mais ça y’est, on y est !
Ce troisième volet marque résolument la fin d’un cycle : James Gunn œuvre maintenant chez Warner pour construire un nouvel univers DC à l’écran, plusieurs membres du casting ont confirmé qu’il s’agit de leur dernière apparition dans leurs rôles respectifs et il y a un côté très conclusif à cette histoire. Ca fait quelque chose d’assister à la fin de l’aventure inaugurée en 2014 avec un premier film débarquant comme un OVNI dans le Marvel Cinematic Universe…
Une équipe parfaitement rodée autour de Rocket
On retrouve dans ce troisième volet l’équipe complète des Gardiens de la Galaxie : Star-Lord (Chris Pratt), Gamora (Zoe Saldana), Drax (Dave Bautista), Nebula (Karen Gillan), Mantis (Pom Klementieff), Groot (Vin Diesel), Kraglin (Sean Gunn) et Cosmo (Maria Bakalova). Les comédiens sont parfaitement au point sur leurs personnages, qu’ils incarnent avec autant de justesse que lors de leurs apparitions précédentes. Chacun a son importance tout au long du film, personne n’est laissé de côté pour ce grand final. On appréciera aussi de voir qu’ils ont évolué au fil des films, sans que cela ne fasse forcé.
Autre membre de l’équipe, Rocket – toujours joué par Sean Gunn (mouvements) et Bradley Cooper (voix) – est quant à lui le cœur de ce troisième volet, y compris lorsqu’il n’est pas là car son ombre plane sur chaque instant du film. Personnage préféré de James Gunn, il conserve sa place centrale dans l’histoire des Gardiens et on lui doit la plupart des moments touchants du film.
Les nouveaux venus
On l’attendait depuis Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2, voici donc Adam Warlock qui fait son entrée dans le MCU sous les traits de Will Poulter. Le personnage est surprenant par rapport à sa version comics (on en reparle plus bas), mais en tout cas il colle très bien à l’histoire et la représentation de ses pouvoirs est bien faite. Le comédien est en tout cas fort à l’aise dans ce rôle !
Avec lui nous faisons la connaissance du Maître de l’Evolution (High Evolutionnary en VO), incarné par Chukwudi Iwuji. Le personnage n’est pas franchement sympathique, encore moins que sa version comics (là aussi on en reparle plus bas), avec des tendances qui lorgnent fortement vers le sinistre Docteur Moreau de HG Wells. La dureté du personnage offre un très bon contrepoids aux Gardiens de la Galaxie et s’avère être un personnage soigné dans sa caractérisation. Quant à son interprétation, elle est tout simplement excellente et nous profitons ainsi d’un des meilleurs vilains de tout le MCU.
Plein les yeux et plein les oreilles !
Pour ce dernier tour de piste en compagnie des Gardiens, les curseurs de la science-fiction sont poussés à fond ! Sur le plan visuel, on en prend plein les yeux avec des décors et effets soignés. De même, il semble y avoir plusieurs influences de grands noms de la SF pour donner vie aux lieux et personnages de ce troisième volet : nous avons donc droit à une ribambelle d’endroits qui peuvent aller très loin dans l’imaginaire et des personnages extra-terrestres parfois vraiment très étranges, le tout avec toujours une touche pop colorée qui fonctionne à merveille.
Du côté de la bande-son, comme pour les deux films précédents nous avons droit à pas mal de chansons pour rythmer le film. Si la musique est parfois très présente, elle contribue grandement à construire l’atmosphère du film avec des morceaux bien choisis.
Un bon film, drôle, touchant et dur à la fois
Les Gardiens de la Galaxie sont des personnages qui ont toujours été présentés avec une grosse dose d’auto-dérision, sans toutefois aller aussi loin que les aventures récentes de Thor. On retrouve dans ce troisième volet l’humour associé aux personnages, avec toujours le duo Drax / Mantis qui fonctionne à merveille dans ce registre en association avec Nebula. Les moments comiques sont bien dosés, et ne tombent pas à plat en survenant n’importe quand. L’histoire est quant à elle bien pensée, et apporte un caractère conclusif aux intrigues en cours.
Par contre, ce qui est assez surprenant avec Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3, c’est d’y trouver des scènes dures qui peuvent mettre mal à l’aise et des thématiques pour certains inhabituelles. Elles ne sont pas gratuites, il y a une pertinence dans chacune de ces séquences, mais ça surprend à la fois de la part d’un film Gardiens de la Galaxie mais aussi d’un film Marvel Studios. Ces scènes risquent en tout cas de perturber un public jeune et/ou sensible, c’est quelque chose à prendre en compte avant d’aller voir le film.
Ce que l’on retient surtout de ce troisième opus, c’est l’émotion qu’il procure. Nous avons droit à plusieurs scènes particulièrement touchantes, et le ton global du film est riche en émotion. Il est même difficile (voire impossible) de garder les yeux au sec tant certains passages sont vraiment touchants.
Démarrant sur les chapeaux de roues, le film ménage quelque moments calmes entre deux scènes chaotiques et se termine sur une dernière partie menée à cent à l’heure.
Côté comics
Les origines de Rocket, qui sont dévoilées dans le film, reprennent une partie des origines de la version comics du personnage. On en retrouve en effet quelques éléments comme les personnages qui l’accompagnent (dans une certaine mesure), mais il a été choisi de les relier au personnage du Maître de l’Evolution.
Ce dernier est par contre pas mal revisité, car si sa version papier pouvait avoir des agissements (très) discutables, on est loin du Dr Moreau de l’espace dépeint dans le film car il est bien plus complexe que sa version cinéma. Si la fameuse tenue du personnage est absente du film (en dehors des couleurs du costume), on retrouve quelques éléments associés à sa mythologie (pas de spoilers !) et son lien avec Adam Warlock.
Le personnage à la peau dorée, dont il était déjà question à la fin du film Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2, est quant à lui adapté de façon assez superficielle. Si on retrouve certains de ses fondamentaux on se contente ici de gratter la surface d’un personnage bien plus complexe à l’image de Thanos dans les films où il est apparu. On perd donc toute la dimension quasi-christique du personnage, à l’exception d’un clin d’œil visuel un peu trop appuyé. D’un autre côté, la version MCU du personnage est ici à ses débuts, donc ce n’est pas non plus aberrant qu’il n’ait pas d’un seul coup acquis toute la complexité de sa version d’origine qui est arrivée par la suite.
En conclusion
Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 est un très bon film riche en émotion, qui conclut en beauté les aventures de cette équipe pas comme les autres. Ce dernier tour de piste a tout d’une réussite !
Nous renouvelons en tout cas une mise en garde vis-à-vis de la dureté du film, qui risque de perturber des spectateurs jeunes et/ou sensibles. Les thématiques abordées sont en effet sources de moments perturbants, qui ne sont pas pour tous les yeux.
Concernant les scènes post-générique, elles sont au nombre de deux : si la seconde est très anecdotique (à part un clin d’oeil très savoureux) la première est très sympa et termine le film en beauté !
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Merci pour ta critique avec laquelle je suis, pour la majeure partie, d’accord.
Adam Warlock est parfois un peu trop crétin à mon goût, mais étant, dans les faits, un enfant, son comportement et son évolution ne sont pas illogiques.
Concernant les scènes post-generique, sans trop spoiler, si la 1ère est sympathique et riche en Easter Eggs, la seconde plus anecdotique et second degré.
GotG Vol.3 est définitivement ce que le LCU a fait de mieux depuis Endgame.
En tout cas côté humour même si je n’ai pas détesté Love & thunder on ne peut que constater que James Gunn et Taika Waititi ne jouent pas dans la même cour !
La différence est que Gunn ne se sent pas obligé de désamorcer la moindre émotion avec un gag vaseux (problème général du MCU depuis déjà quelques temps malheureusement).
Dans ce GotG3 on a pas peur des émotions.
Il faut dire qu’il est clairement moins orienté gamins, que ce soit par ses sujets que par ces dialogues… en VOST en tout cas. Car les autres GotG étaient plombés par des VF aseptisées (pour ne pas dire censurées) voir incohérentes (une référence à John Stamos en VO, devient, si je me souviens bien, David Hasselhoff en VOST, puis Capitaine Jack Sparrow en VF, alors que ce personnage n’existait pas quand il a quitté la Terre).
Ah oui j’ai déjà remarqué du temps des premières bande-annonces de GotG3 que ça censure sec en VF ! C’est pas de tarée que Star-Lord traite Gamora 🙂 De même dans Quantumania il y a quelques termes fleuris de la VO qui se sont perdus en chemin…