X-Men : La collection mutante est une collection éditée par Hachette. Retour sur son numéro 61, disponible en kiosque : L’envol du Phénix.
Dans notre chronique précédente, nous revenions sur le soixantième numéro de la collection Hachette intitulée X-Men la collection mutante : Le procès de Magnéto, par Chris Claremont, John Romita Jr, Rick Leonardi et June Brigman.
Aujourd’hui, c’est au tour du numéro 61 de la collection d’être chroniqué, mettant en scène les X-Men : L’envol du Phénix, par John Byrne, Roger Stern, Chris Claremont, Bob Layton, Jackson Guice, John Buscema et John Bolton. Il est vendu au prix de 14.20€.
Nous vous recommandons une fois de plus de discuter avec votre libraire qui pourra vous mettre votre exemplaire de côté tous les quinze jours, ce qui assure également que la collection sera suivie dans son point de vente.
| Avengers #263 | Roger Stern / John Buscema / Tom Palmer | 01/1986 | |
| Bizarre Adventures #27 | Chris Claremont / John Buscema / Klaus Janson | 03/1986 | |
| Classic X-Men #8 | Chris Claremont / John Bolton / John Bolton | 04/1987 | |
| Classic X-Men #18 | Chris Claremont / John Bolton / John Bolton | 02/1988 | |
| Classic X-Men #43 | Chris Claremont / Mike Collins / Joe Rubinstein | 01/1990 | |
| Fantastic Four #286 | John Byrne / John Byrne / Terry Austin | 01/1986 | |
| X-Factor #1 | Bob Layton / Jackson Guice / Bob Layton, Jackson Guice, Joe Rubinstein | 02/1986 |
Du côté de l’édition, c’est toujours le même type d’album depuis le début de la collection en ce qui concerne le format et le papier. Concernant l’impression, sans aller jusqu’à parler de défauts il y a plusieurs cases qui rendent moins bien sur papier glacé, ce dernier mettant en avant des petites choses qui ne se remarquaient pas (ou peu) sur un papier non glacé.
Concernant le numéro sur le dos de l’album, il s’agit du 23.
Comme pour tous les tomes précédents, l’album s’ouvre par une introduction désormais signée par un membre du Studio Makma. Dans ce numéro, il est question du personnage de Jean Grey, concernant sa mort, les difficultés pour la faire revenir et les conséquences de son retour.
Le retour de Jean Grey… vaste sujet ! Il faut dire aussi que le défi était de taille : comment ramener Jean à la vie sans amoindrir au passage la sublime saga du Phénix noir et son dénouement tragiquement beau, et surtout comment contourner les réticences de Jim Shooter qui avait insisté sur le fait que le personnage ne pouvait rester impuni de ses actes ? Et de plus, le fait de ramener Phénix qui était tellement surpuissante que les menaces semblaient dérisoires est-il une bonne idée ?
Comme souligné dans l’introduction de l’album, c’est un certain Kurt Busiek qui a eu une idée toute simple mais tellement efficace : séparer Jean de Phénix, comme ça la première pouvait revenir en bénéficiant de l’absolution quant aux crimes de la seconde dont le tragique sacrifice restait valable. Après on pourra se dire que les lignes ont été quelques peu brouillées, mais c’est une autre histoire.
Après des petits épisodes complémentaires (on en reparle plus bas), on entre dans le vif du sujet : les Avengers sont appelés suite au crash de l’avion des savants zinzin de l’Enclave qui provoque un phénomène très dangereux… du moins en apparence, car en fait ce qui se manifeste n’est pas ce que les héros croient. L’entrée en matière est plutôt bonne, et si l’épisode s’inscrit dans le run de Roger Stern sur Avengers il est tout à fait accessible. On pourrait tout à fait dire qu’il est dispensable vu que résumé dans l’épisode de Fantastic Four, mais c’est toujours plaisant d’avoir le début de l’histoire (sans compter qu’il est tout aussi plaisant de lire des épisodes d’Avengers de cette période).
Côté dessin, le duo John Buscema / Tom Palmer fait des merveilles et livre des planches d’un classicisme exquis qui fonctionne très bien.
On entre ensuite dans le vif du sujet : maintenant qu’on a aperçu Jean dans sa capsule, il est temps de la faire revenir et surtout d’expliquer comment elle peut être là alors qu’elle est censée avoir été atomisée sur la Lune ! C’est à John Byrne de s’en charger dans un épisode de Fantastic Four où le célèbre quatuor qui est actuellement hébergé chez les Avengers (si vous avez lu le run de John Byrne vous savez pourquoi, et si vous ne l’avez pas lu c’est dommage) se retrouve impliqué dans cette affaire, surtout Reed et Sue Richards en fait.
C’est donc dans ces pages que l’astuce évoquée ci-dessus est évoquée, mais par petites touches : John Byrne est un conteur beaucoup trop habile pour griller ses cartouches trop vite, et va donc entrainer le lecteur dans un mystère qui se dévoile peu à peu tandis que se pose la question de la nature de la jeune femme. C’est très bien fait, l’idée qui sert de clef de voute au retour de Jean Grey est parfaitement exploitée par un auteur qui connait son affaire.
On notera au passage que la perte des pouvoirs télépathiques de Jean n’est pas innocente : certes, si on ne regarde pas plus loin que le bout de son nez on se dit que c’est commode dans cet épisode pour qu’elle soit complètement désorientée sans la possibilité d’aller fouiller dans la tête de ceux qui lui font face (bon courage si elle devait s’aventurer dans celle d’Hercule d’ailleurs) mais ça va plus loin que ça. On peut y déceler une volonté de retrouver Marvel Girl comme elle était à ses débuts (donc juste douée de télékinésie), mais l’autre raison est moins subtile et on en parle juste après.
Côté dessin, c’est du John Byrne en grande forme qui nous régale de planches superbement réalisées et ce constat est tout à fait objectif malgré la Byrnophilie assumée de l’auteur de ces lignes ! 😉
Bon, maintenant Jean est revenue mais on en fait quoi ? On se doute bien que ce n’est pas uniquement pour faire râler Chris Claremont (qui est de toutes façons loin d’égaler Alan Moore sur ce terrain) mais qu’il y a un but… Bon en fait ce n’est pas un grand mystère non plus, même à l’époque, vu qu’il était fortement question du lancement d’un nouveau titre mutant : X-Factor (Facteur-X sous nos latitudes).
Nous avons donc droit ici au premier épisode de X-Factor, écrit par Bob Layton. Ce dernier nous raconte donc comment le retour de Jean Grey impacte la vie de ses anciens coéquipiers du temps des premiers X-Men : Angel bien sûr vu qu’il est la personne que contacte Reed Richards mais aussi Iceberg, le Fauve et surtout… Cyclope.
Ce dernier, marié à Madelyne Pryor – sosie de Jean Grey – et père d’un petit garçon goûte à présent une retraite bien méritée qu’il a presque spontanément choisie de son plein grey… heu gré comme nous l’avions constaté dans l’album précédent de la collection. Et tandis que sa relation – un peu malsaine tout de même – avec Madelyne reste tendue, voilà qu’on lui ramène son amour d’antan ! Et il n’en faut pas plus pour qu’il laisse femme et enfant pour aller la retrouver, classe ! Et encore plus classe… il ne se sent pas du tout obligé d’informer Jean de son mariage ! On peut supposer que c’est d’ailleurs l’autre raison éditoriale de la perte des pouvoirs télépathiques de Jean : si elle pouvait lire dans la tête de son « courageux » petit ami de l’époque, elle aurait tout de suite su ce qu’il en était et en conséquence Warren Worthington aurait eu largement plus de marge de manoeuvre avec la belle au lieu de se contenter de louvoyer autour… Mais non, dans le contexte actuel on reste dans le non-dit (pour un petit moment d’ailleurs)… Y’a pas à dire, Scott Summers est quelqu’un de TRES sain…
Bref, on digresse mais il n’est pas question que de cela dans cet épisode : c’est surtout la réunion des anciens X-Men à la fois sous la forme d’une équipe de super-héros mutants mais aussi sous la forme de faux chasseurs de mutants profitant de la paranoïa ambiante autour des êtres doués de pouvoirs. L’idée peut paraitre un peu curieuse de prime abord mais elle est astucieuse et fonctionne à merveille.
Les bases de la série sont posées dans cet épisode, montrant ainsi le fonctionnement de X-Factor : un gentil anti-mutant appelle les chasseurs de mutants (la délation, cette vieille tradition humaine…) et sous couvert de « neutraliser » le mutant nos héros vont en fait le recueillir pour le protéger et lui apprendre à utiliser ses pouvoirs. L’épisode est toujours plaisant à lire, même si pour le coup c’est un peu redondant d’avoir à la suite Fantastic Four #286 et ce récit doté d’un résumé de ce qu’on vient juste de lire (même constat vis-à-vis d’Avengers d’ailleurs). D’ailleurs pour la petite histoire, les lecteurs VF de l’époque Lug avaient par contre apprécié ce résumé vu que l’épisode des Quatre Fantastiques était paru bien plus tard.
Côté dessin, Jackson Guice est en forme et signe des planches très réussies.
Outre les épisodes dont nous avons parlé ci-dessus, il y a plusieurs petits récits complémentaires issus de Classic X-Men et Bizarre adventures qui approfondissent le contexte autour de Jean Grey et du Phénix.
Le premier épisode montre Jean/Phénix projetée dans un endroit étrange tandis qu’elle pensait être morte. C’est l’occasion pour elle d’avoir une longue discussion avec un personnage mystérieux qui lui apprend notamment des choses sur la nature du Phénix. L’épisode est plutôt intéressant, enrichissant quelque peu le folklore autour du Phénix, et dispose d’un graphisme soigné.
On passe ensuite à une histoire insolite (on ne cèdera pas à la facilité en disant qu’elle est bizarre en rapport avec le nom de la série !), où Sara Grey se recueille sur la tombe de Jean et se remémore une histoire où elles ont été mises en danger. C’est original, un peu facile pour le dénouement mais pas désagréable à lire. Graphiquement, les dessins en noir et blanc sont très réussis.
On retourne ensuite dans la série Classic X-Men, où cette fois nous revenons sur le remplacement de Jean par le Phénix dans la navette Starcore. Ce récit détaille ce qui est juste évoqué brièvement dans Fantastic Four, avec une longue conversation entre Jean et l’entité qui veut prendre sa place. La version brève était tout à fait suffisante, mais l’exercice consistant à en donner une version plus longue fonctionne toutefois même si c’est assez rude d’être confrontés de façon un peu crue à la réalité des blessures subies par Jean lors de son irradiation. Graphiquement, c’est soigné et l’ambiance est bien restituée.
Enfin un dernier numéro de Classic X-Men montre Jean/Phénix qui prend ses marques face à Wolverine, Diablo et le Hurleur dans les temps anciens des Nouveaux X-Men. L’épisode est par contre très dispensable, on n’en voit pas trop l’intérêt dans le cadre de cet album et on a du mal à être impressionnés par ce qu’accomplit Jean dans ces pages quand on l’a déjà vue atomiser un vaisseau spatial et éteindre une étoile ! Graphiquement c’est également assez quelconque.
Côté bonus, nous sommes gâtés : outre du rédactionnel consacré à Jean Grey, nous avons droit à des planches originales de l’épisode de Fantastic Four ainsi qu’à une présentation de la fin originale de cet épisode (malheureusement pas en pleine page, ce qui est dommage vu que c’est intéressant de voir ce qui était prévu à l’origine).
Petite promenade spatiale dans le prochain numéro, avec La saga des Broods. Rendez-vous dans deux semaines !
Retrouvez nos chroniques sur les tomes précédents de X-Men : La collection mutante :
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ça a l’air d’être un tome original! On pensait avoir les quelques premiers épisodes de X-factor, c’est perdu.
C’est l’équivalent de Phoenix rising avec un Marvel classic et un Bizarre adventures en plus 🙂
Dans la collection black, c’est ça? c’est noté 🙂
Vivement que mon buraliste le reçoive, car pas reçu dans mon kiosque alors que cet album est culte ! J’ai hâte ! Vivement
Espérons qu’il n’y a pas un couac !
J’espère également … Car ma buraliste n’a toujours rien reçu aujourd’hui. Demain j’irai à nouveau demander …
Bon, je crois que le couac est là, toujours pas de numéro 61 à l’horizon chez ma buraliste … J’avais eu le même souci avec le n° 10 Inferno première partie … Ma buraliste ne l’a jamais reçu, il à manqué à l’appel et j’ai par contre reçu chez ma buraliste les autres n°, qui eux sont sortis jusqu’à maintenant … Jusqu’à aujourd’hui où il me manque le 61 … C’est curieux … Certains on eût ce souci déjà avec hachette et leur kiosque ? Merci d’avance pour les infos ….
Mince 🙁
J’ai en effet eu ce souci plusieurs fois, à chaque fois on a appelé le dépôt qui rectifiait le tir sur le suivant et du coup charge à moi de trouver mon exemplaire ailleurs (de plus en plus compliqué au fil de l’avancée de la colleciton). Il faudrait peut être que la buraliste se renseigne auprès de son dépôt ? Sinon en dernier recours ça se commande sur journaux.fr mais il y a des frais de port non négligeables.