Pour ce trente-et-unième numéro de la rubrique Autres bulles, nous allons nous pencher sur une adaptation de roman en avant-première.
Au programme : Gataca, par Sylvain Runberg et Luc Brahy d’après Franck Thiliez (Philéas)
Après une chronique sur une BD post-apocalyptique, retournons donc à l’époque contemporaine avec une nouvelle adaptation d’un roman de Franck Thiliez.
Gataca | |
Philéas 112 pages – 17.90€ Format 22.2 x 1.5 x 28.8 cm Sylvain Runberg d’après Franck Thiliez |
Après « Le Syndrome [E] », Lucie Hennebelle et le commissaire Sharko se retrouvent pour une nouvelle enquête qui prend ses racines à l’aube de l’humanité et qui pourrait bien se conclure sur son extinction !Quel lien entre onze psychopathes gauchers et l’homme de Cro-Magnon ?
Alors que Lucie Henebelle peine à se remettre de ses traumatismes, l’ex-commissaire Sharko se voit relégué à des enquêtes de seconde zone. Telle la découverte du corps de cette jeune scientifique, battue à mort par un grand singe.
À nouveau réunis pour le pire, les deux flics plongent aux origines de la violence, là où le génome humain détermine son avenir : l’extinction.
Bienvenue à GATACA…
L’année dernière, nous vous avions parlé de l’album Le syndrome [E], adaptant le roman du même nom de Frank Thilliez. Avec Gataca, nous restons dans cet univers avec une nouvelle aventure du duo d’enquêteurs du premier volet, à savoir Lucie Henebelle et Franck Sharko.
C’est une nouvelle fois Sylvain Runberg qui signe le scénario de cette adaptation, où nous retrouvons le même genre d’atmosphère que dans le premier volet. Nous partons d’une série d’événements qui semble à priori déconnectés mais qui finalement finissent par représenter des pièces d’un même puzzle.
L’ambiance de Gataca est sombre, avec des morts sauvages et des situations de violence inexpliquée. L’idée qui sert de base au concept est très bonne et a le bon goût de tenir debout tout en étant très surprenante. Il y a en effet quelques fausses pistes qui laisseront vagabonder l’imagination du lecteur alors qu’en fait la solution était son son nez !
Sans vouloir en dire de trop pour éviter de spoiler, on peut dire que le fin mot de l’histoire a de quoi faire froid dans le dos – ce qui semble décidément une marque de fabrique de cette série d’histoires – mais s’avère en prime particulièrement effrayant par les temps qui courent.
A noter que même si la lecture de l’album précédent n’est pas forcément obligatoire pour lire Gataca, le lecteur risque tout de même de rater des choses s’il lui manque des informations de base et d’être un peu intrigué par Franck Sharko.
Comme son prédécesseur, cet album est passionnant et une fois embarqué dans l’histoire le lecteur se retrouve entraîné dans une spirale d’événements et de rebondissements. Cette lecture est plaisante, grâce à une histoire bien pensée et surtout bien racontée.
En ce qui concerne l’adaptation elle-même, là encore je n’ai pas lu le roman original donc je ne peux pas me prononcer de façon certaine sur ce point. Le scénario de Sylvain Runberg est une nouvelle fois efficace en évitant les écueils d’une adaptation d’un support à l’autre : en effet, on ne sent pas de cassure dans le déroulement de l’histoire ni de problème de rythme, ce qui se remarque même sans connaître les œuvres d’origine. Ici tout est fluide, signe d’une adaptation soignée et adaptée à son support.
Comme pour Le syndrome [E], c’est Luc Brahy qui s’occupe du dessin de l’album. L’artiste signe des planches très joliment dessinées, avec des passages assez durs mais sans non plus en faire de trop : les cases qui le nécessitent sont en effet bien sanguinolentes, mais on ne part pas non plus dans du gore avec des tripes sur les murs.
A l’image du scénario, la narration graphique est très fluide et parfaitement adaptée à l’histoire. Le travail sur les décors et les paysages est par ailleurs très soigné.
Gataca est un album passionnant, offrant au lecteur une enquête qui fait froid dans le dos et particulièrement par les temps qui courent.
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