Pour ce trentième de la rubrique Autres bulles, nous allons nous placer dans une atmosphère post-apocalyptique.
Au programme : Larkia, par Ingrid Chabbert et Patricio Angel Delpeche, édité par Glénat.
Après le monde gentiment décalé d’Imbattable, changement de cadre et de style pour une histoire au ton dur dans une ambiance de désolation : Larkia
Larkia | |
Glénat 112 pages – 19.95€ Format 21.5 x 29.3cm Ingrid Chabbert |
Dans un monde voué à mourir, une femme continue de se battre.
La société a implosé. Les années, en passant, ont transformé les villes en cimetières où seul règne le silence. L’horizon n’offre désormais au regard qu’un désert de misère et dans ce contexte, Larkia accouche d’un petit garçon bien décidé à vivre, mais dont les yeux restent clos. Le lendemain de sa naissance, alors qu’elle se remet à peine de l’opération, ils sont tous deux pris en chasse par des miliciens aussi enragés que surarmés. Sans relâche, la mère et l’enfant fuient, car ni repos, ni réponses ne leur sont accordés. Quelque part, dans le passé, se trouve une explication… l’origine de cette course poursuite violente et insensée.
One-shot écrit par Ingrid Chabbert, Larkia s’ouvre sur la venue au monde du bébé du personnage donnant son nom à la série. Très vite, on cerne le contexte post-apocalyptique de l’histoire qui est ponctuée de flashbacks apportant des pistes sur l’origine de tout ceci.
Dès le début de l’album, le lecteur est plongé dans un monde de désespoir et de violence. La société telle que nous la connaissons a disparu pour laisser place à un environnement hostile et misérable, suite à des événements mystérieux. Les flashbacks sont au départ plutôt intrigants, on ne voit pas trop où l’autrice veut en venir avant que les pièces du puzzle ne finissent par s’assembler et que l’on comprenne exactement la signification de tout ce que l’on venait de lire.
L’autrice glisse en effet quelques pistes le long de son histoire, avant de finalement tout expliquer et ces explications ont de quoi glacer le sang car elles dessinent un schéma tout à fait plausible. Les idées qui ont donné naissance à cette histoire sont vraiment très bonnes, et le final est à la fois saisissant et très bien pensé.
Larkia est une histoire intéressante, mettant en scène une femme forte qui ne recule devant rien pour lutter pour sa survie et celle de son bébé dans un monde de désolation où de mystérieuses factions les poursuivent pour des raisons obscures de prime abord. Le récit est ponctué de scènes d’action efficaces, où Larkia doit combattre des adversaires particulièrement hostiles tout en essayant de comprendre ce qui se passe.
Album âpre et dur, Larkia n’est assurément pas une histoire à lire si on n’a pas vraiment le moral. Mais cela reste un récit bien ficelé et riche en rebondissements, qui se lit vraiment très bien.
La partie graphique de Larkia est assurée par Patricio Angel Delpeche, qui signe un travail remarquable. Le contexte post-apocalyptique est parfaitement rendu, avec des dessins qui emploient ses codes sans pour autant céder à la tentation de se calquer complètement sur des œuvres de référence du genre.
Le style de l’artiste colle parfaitement à cette ambiance de désolation, avec des scènes d’action dynamiques qui fonctionnent très bien. Il y a également tout un travail intéressant sur la couleur, avec un bon rendu des différentes ambiances du récit.
Du côté des bonus, l’album contient une interview de l’autrice et de l’artiste agrémentés de dessins, ainsi que des planches à différents stades de réalisation et des recherches graphiques.
Larkia est un très bon album, au propos percutant dans une ambiance post-apocalyptique désespérée.
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