Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois albums édités par Panini Comics, Delcourt Comics et Glénat Comics.
Au programme : Avengers : Guerre totale, Monstress t3 et The old guard t1 (en avant-première).
Avengers – Guerre totale tome 1 | |
Panini Comics 160 pages – 18€ Mark Waid |
Les Avengers doivent recruter de nouveaux membres dont Spider-Man, Hercules et la nouvelle Guêpe pour affronter Kang à travers toutes les époques, du lointain passé jusqu’au plus incertain des futurs ! Par le scénariste de Champions et Daredevil.
(Contient les épisodes US Avengers (2017) 1-6, publiés précédemment dans les revues AVENGERS (2017) 1-6)
Depuis bien longtemps, Kang est un ennemi particulièrement redoutable des Avengers, qu’il s’agisse de lui ou d’une de ses « versions ». Dans cet album, l’ennemi du groupe utilise à nouveau ses ressources incroyables pour en menacer l’existence même.
Faisant suite à un récit où Vision avait pris une décision radicale concernant Kang, ce nouvel arc signé Mark Waid montre la toute puissance d’un adversaire qui peut utiliser le temps à son avantage. Kang aura rarement été aussi terrifiant, et les Avengers jouent vraiment serré tout au long de cet album riche en péripéties. On passe également du temps à se demander finalement qui est le vrai méchant de l’histoire, car la décision prise par Vision est tout de même très discutable et est de fait la cause de tout ce qui a lieu ensuite.
Il n’est plus besoin de présenter une nouvelle fois le talent et l’approche respectueuse de Mark Waid, qui est toujours capable d’innover sans venir piétiner le travail de ses prédécesseurs. Son histoire est très efficace, avec une vraie mise en danger d’une équipe surpuissante par une menace de très grande ampleur. Les personnages sont très bien employés, notamment Vision qui est plus ambigu que jamais dans sa caractérisation.
Le fait qu’il s’agisse de la suite d’un arc précédent n’est pas un problème en soi, car justement l’auteur est suffisamment habile pour permettre au lecteur de prendre le train en marche sans que l’absence de lecture de l’arc précédent ne soit un problème (ou alors si on l’a lu depuis longtemps, ce qui est mon cas).
Du côté du dessin, le style de Mike Del Mundo fait des merveilles pour illustrer cette histoire où le temps lui-même est une arme. L’artiste est en effet très à l’aise pour dépeindre des ambiances étranges, ce qui est vraiment idéal pour ce récit.
Un excellent album, exploitant parfaitement le personnage de Kang et la menace qu’il représente.
Monstress tome 3 | |
Delcourt Comics 160 pages – 16.50€ Marjorie Liu |
Maika – accompagnée dans la quête de son passé par Kippa et Ren – a dû faire face à une terrible menace. Après avoir passé le plus clair de sa jeune existence à apprendre à se battre, il va maintenant lui falloir se faire des amis si elle compte s’en sortir ! La saga de fantasy de Marjorie Liu – magnifiquement servie par le dessin et la mise en couleurs de Sana Kaneda – se poursuit, et la tension monte d’un cran !
Avec ce troisième tome, nous retrouvons la jeune Maika dans de nouvelles aventures très périlleuses.
Marjorie Liu confronte en effet sa jeune héroïne à de nouveaux périls, et les rebondissements sont nombreux dans la suite de son voyage. Elle doit apprendre à nouer des alliances pour se sortir de tout ça, et c’est loin d’être facile ! Face à elle, les différentes factions en lice sont toutes décidées à jouer leurs cartes pour parvenir à leurs fins, de façons plus ou moins ouverte, et les surprises sont aussi nombreuses que désagréables !
Dans les deux premiers tomes, l’ambiance était résolument magique mais également envoûtante, notamment grâce à un univers très bien pensé et bien construit. C’est toujours le cas avec ce troisième album, où l’intrigue progresse efficacement, avec une grande fluidité. On ne s’ennuie pas une seconde en lisant la suite des aventures de Maika, l’autrice prenant soin de faire sursauter le lecteur avec tel ou tel rebondissement qui le prend par surprise. Mais en même temps, les interludes avec les créatures ressemblant à des chats permettent de faire retomber un peu la tension en offrant des pauses bienvenues dans la lecture de l’histoire.
La situation est en tout cas toujours plus complexe au fur et à mesure de la progression de l’histoire, et loin d’un monde en noir&blanc nous avons davantage affaire à un canevas teinté de nuances de gris où il est difficile de discerner d’emblée qui est de quel côté.
Du côté du dessin, les planches de Sana Takeda sont toujours magnifiques. Son style contribue fortement à l’ambiance presque onirique de cet album, le lecteur oscillant entre rêve et réalité à chaque case. Sa façon de dépeindre des créatures très étranges fait toujours des merveilles, ce qui donne à la série une identité fascinante.
Un excellent album, avec une ambiance toujours aussi envoûtante.
The old guard tome 1 | |
Glénat Comics 176 pages – 16.95€ Greg Rucka |
Quand on est immortel, on a tout le temps d’apprendre qu’il existe pire que la mort…
Depuis des siècles, Andromache de Scythie – « Andy » pour les intimes – et sa bande de guerriers immortels œuvrent dans l’ombre, proposant leurs services à ceux et qui peuvent se les offrir. Mais à l’ère d’internet où l’information circule tous azimuts, l’immortalité devient un secret difficile à garder. Et la routine immémoriale d’Andy et des siens bascule le jour où ils rencontrent une de leur semblable servant dans les Marines et que la vérité à propos de leur identité risque d’être révélée.
Avec ce premier album, Greg Rucka se penche sur le concept d’immortalité d’une façon originale.
L’auteur nous présente en effet une équipe de guerriers qui ne meurent pas même lorsqu’ils reçoivent les pires blessures, qui loue ses services comme mercenaires. En somme, c’est un peu la rencontre entre L’agence tous risques et Highlander, ce qui fait un mélange détonnant et sacrément efficace.
Dans ce premier tome, Greg Rucka met en place son univers en présentant progressivement ses protagonistes avant de les lâcher dans une intrigue qui les touche de près : garder le secret de leur immortalité. L’immortalité est un thème que l’auteur d’un run bien connu sur Wonder Woman connait bien, mais il ne sombre absolument pas dans la facilité en jouant la carte de la redite car ses immortels ne ressemblent en rien à ce qu’il a écrit par le passé.
Avec ce premier album, nous avons droit en plus d’une présentation du concept de la série via la méthode toujours efficace du nouvel arrivant à une vision de l’immortalité qui ne donne pas vraiment envie d’y goûter. Les immortels – j’utilise le terme mais il y a une distinction faite dans l’album, lisez-le et vous verrez – vivent en effet leur condition comme une malédiction, quoique certains d’entre eux mettent ce temps à profit pour se rapprocher. D’ailleurs, il y a une très jolie déclaration à un moment qui pourtant ne s’y prête pas, et on reconnait bien là le style habile de Greg Rucka.
Ce premier tome est en tout cas vraiment très intéressant, avec de l’action bien dosée et juste ce qu’il faut de mystère pour que le lecteur se pose des questions sans se sentir frustré.
Côté graphisme, le style de Leandro Fernandez fait des merveilles pour donner corps à ce récit. Sans en faire de trop avec les dessins gore pour les moments violents, l’artiste restitue parfaitement l’ambiance de l’histoire et s’avère très à l’aise pour les scènes d’action.
Un excellent album, qui donne envie d’en lire davantage
C’est tout pour aujourd’hui !
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