Le lundi c’est librairie ! vous propose à présent la chronique de 3 albums édités par Delcourt Comics, Urban Comics et Glénat Comics, dont un en avant-première.
Au programme : Invincible t23, Black hammer présente Sherlock Frankenstein et Riverdale présente Betty & Veronica t1.
Invincible tome 23 | |
Delcourt Comics 160 pages – 15.95€ Robert Kirkman |
Mark Grayson a vécu de nombreuses et traumatisantes aventures depuis quelques années. Il n’a pas seulement voyagé dans l’espace, déménageant carrément de la Terre à une autre planète, mais aussi dans le temps. Il est de retour du passé et atterrit dans un futur très différent de ce qu’il avait laissé derrière lui. Il doit maintenant tenter de remettre de l’ordre dans une existence pour le moins chamboulée.
Après une conclusion très surprenante dans le tome précédent, voici le moment de retrouver la suite des aventures d’Invincible dans l’avant-dernier tome de la série.
Usant du stratagème du décalage temporel, Robert Kirkman bouscule l’univers de Mark Grayson : on voit donc que la donne a changé sur des éléments importants de sa vie, et on peut découvrir son frère nettement plus vieux (pour info le frère de Mark vieillit plus vite du fait de ses origines). C’est d’ailleurs le seul point qui me dérange dans cet album (en dehors du quasi deus ex machina final) : Robert Kirkman a utilisé cette même ficelle dans Walking dead (enfin vu les décalage c’est peut être Invincible qui a ouvert le bal du coup) et ça sent un peu le réchauffé.
En dehors de ça, ce nouveau tome est passionnant. Robert Kirkman explore ses thématiques habituelles, dont l’importance de la famille, avec le talent qu’on lui connait, et le dénouement de l’album augure d’un final cataclysmique pour la série. Invincible reste une série palpitante et fraîche, même si la sauvagerie de certains passages peut déranger. L’action est très présente, on ne s’ennuie pas une seconde en lisant ce 23e album et la caractérisation des personnages est toujours aussi efficace.
Car en effet, Invincible ce n’est pas uniquement des bastons à longueur de pages : c’est aussi un univers cohérent rempli de personnages qui ont tous leur importance, et cela joue beaucoup sur la qualité des intrigues. L’auteur aime ses personnages, cela se sent dans sa façon de les mettre en scène et de donner à chacun son petit moment.
Du côté du dessin, c’est Cory Walker (qui a co-créé le personnage) qui est de retour pour illustrer cet album. L’artiste nous livre des planches superbement réalisées, avec des scènes d’action très dynamique. Les scènes gore sont aussi très bien rendues, les estomacs fragiles sont appelés à se procurer un petit sac…
Côté bonus, le traditionnel cahier commenté est de rigueur et son contenu est à l’image des précédents.
Un excellent album, qui ne démérite pas face aux précédents.
Black Hammer présente Sherlock Frankenstein et la Ligue du mal | |
Urban Comics 144 pages – 15.5€ Jeff Lemire |
Lucy Weber, la fille du célèbre justicier Black Hammer a bien grandi. Elle est désormais journaliste d’investigation et tente par tous les moyens de comprendre ce qui a pu arriver aux super-héros de Spiral City après leur affrontement contre l’Anti-Dieu. Tous les indices qu’elle a jusqu’ici pu recueillir semblent converger vers l’asile de la ville et ses dangereux locataires, parmi lesquels se trouvent certains des plus grands ennemis de son père… Lui permettront-ils de faire enfin la lumière sur son inexplicable disparition ?
Contenu VO : Sherlock Frankenstein and the Legion of Evil #1-4 + Black Hammer #12
En marge de la série Black Hammer, dont il a été question à chaque nouvel album, Jeff Lemire nous propose un spin-off qui enrichit son univers.
Black Hammer est notamment une déclaration d’amour aux comics de super-héros, avec des déclinaisons de bien des personnages qui ont fait rêver des générations de lecteurs. Cet album suit le même principe, avec des versions à peine voilées de personnages bien connus et des noms bien trouvés (Igor Watson !).
A travers l’enquête de Lucy Weber, le passé de Black Hammer (le personnage) est approfondi mais également tout le background de Black Hammer (la série mère) qui s’en retrouve enrichi. A travers les personnages qui y figurent, Jeff Lemire ajoute des briques à l’édifice que constitue sa série, et cela fonctionne redoutablement bien. On se prend vite au jeu en suivant Lucy dans son enquête, le récit étant construit comme une enquête classique où le lecteur suit le personnage dans le cheminement de sa réflexion au fur et à mesure de ses découvertes.
Comme souligné plus haut, Black Hammer est un vibrant hommage aux comics de super-héros mais il serait réducteur de penser ce n’est que cela. Qu’il s’agisse de la série ou de son spin-off, l’histoire est en effet très bien construite et fonctionne tout aussi bien si on ne saisit pas toutes les références (d’ailleurs j’en ai sûrement raté), ne se contentant pas d’être un simple hommage sans une trame solide mais au contraire un récit qui tient très bien la route et dont la lecture est captivante. L’album n’est pas nécessaire à la lecture de la série mère, mais il serait dommage de s’en priver car il apporte des éléments intéressants pour approfondir la découverte de son univers.
Du côté du dessin, c’est David Rubin qui tient les crayons, et le résultat est très bon. Son style colle très bien à l’ambiance de l’histoire, lui donnant un cachet particulier qui donne à ce spin-off une identité visuelle intéressante.
Côté bonus, l’album contient un carnet annoté qui permet d’en apprendre davantage sur les coulisses de sa création.
Un excellent album, tout aussi intéressant que ceux de la série mère.
Riverdale présente Betty et Veronica tome 1 | |
Glénat Comics 112 pages – 12.50€ Adam Hugues |
Entre Betty et Veronica, la guerre est déclarée !Betty et Veronica sont connues de tout Riverdale comme des jeunes filles idéales. Mais ça, c’est quand elles ne se chamaillent pas ! Alors que la boutique de Pops est en train de se faire racheter par une grande compagnie de café, une dispute survient entre Betty et Veronica. Entre les deux, rien ne va plus et les dés sont jetés ! Les amitiés – et les ongles – vont se briser…
Alors que la série Riverdale va bientôt revenir sur le petit écran, un nouvel album dans l’univers d’Archie nous est proposé.
Cette fois, c’est Adam Hughes qui signe l’histoire présente dans cet album. Malgré l’intitulé « Riverdale présente », il ne s’agit pas de l’univers de la série télévisée mais bel et bien des Archie comics modernisés. L’ambiance est donc plus fraîche que dans la série télévisée, sans ce côté glauque qui peut mettre mal à l’aise.
L’intrigue de l’album tourne donc autour de la rivalité entre Betty et Veronica, les deux principaux personnages féminins de l’univers d’Archie, avec comme toile de fond le rachat du commerce de Pop. Le sujet est sérieux (un commerce qui disparaît en étant la cible d’un rachat) mais le traitement est volontairement léger, avec pas mal d’exagération dans le propos. Adam Hughes force le trait concernant la rivalité des deux jeunes filles, ce qui fonctionne plutôt bien avec des crêpages de chignon amusants. L’humour déployé dans ces pages est efficace, faisant sourire le lecteur sans en faire des caisses ou sans aller jusqu’à la parodie.
L’histoire, moins simple qu’elle n’y parait de prime abord, est plaisante à lire et conserve un côté frais qui en fait un récit agréable. C’est assez déroutant car les personnages ont des différentes marquées avec leurs versions télévisées (surtout Jughead) mais on retrouve assez vite ses repères et cela donne même envie de lire davantage de comics Archie.
En ce qui concerne les personnages, leur caractérisation est un peu sommaire et suppose qu’on connaisse un peu le background de l’univers d’Archie. Cependant il n’y a rien d’insurmontable d’autant que même si les différentes avec la série télévisée sont marquées les archétypes restent les mêmes, et il ne faut nullement avoir une maîtrise en Archie Comics pour profiter de l’histoire. Le titre est en tout cas tout à fait justifié, ce sont bel et bien Betty et Veronica qui tiennent la vedette de cette histoire, le reste des personnages n’étant là que de façon plus secondaire.
Du côté du graphisme, signé Adam Hughes également, la fraîcheur est aussi au rendez-vous. Le style n’est pas trop réaliste, sans aller pour autant vers le cartoon et c’est nettement plus moderne que les Archie classiques.
Le sommaire est complété par une galerie de couvertures et une courte aventure de Jugghead amusante à lire.
Un excellent album, qui offre un bon moment de détente.
C’est tout pour aujourd’hui !
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