Après avoir parlé d’Antares, Autres bulles se penche aujourd’hui sur un cycle parallèle des Mondes d’Aldebaran : Survivants.
Un groupe de colons partis sur la planète Aldébaran se réveillent à bord de leur vaisseau. Ils découvrent alors qu’ils sont les seuls rescapés : un message enregistré du commandant du vaisseau leur annonce en effet la mort de tous les autres passagers ! Ils atterrissent alors sur une planète hostile, perdue dans l’espace. Obligés de s organiser afin de survivre, ils vont devoir affronter de multiples dangers, notamment la présence de créatures aussi hostiles qu’invisibles. Parmi eux, Manon, une jeune femme, décide de prendre les choses en main et d’explorer cette planète de tous les dangers…
Avec Survivants, Leo change son fusil d’épaule en mettant en scène de nouveaux personnages : il s’agit en effet de jeunes gens en route pour Aldebaran mais victimes d’un accident qui les force à échouer sur une planète inconnue et potentiellement hostile. Exit donc Kim et ses petits camarades de jeu (quoique pas tout à fait mais je n’en dirai pas plus), place à un nouveau groupe.
On retrouve plusieurs thématiques des Mondes d’Aldebaran dans ce nouveau cycle, notamment l’exploration de mondes étranges et le face à face avec une faune et une flore dont les caractéristiques inconnues sont potentiellement dangereuses. Mais contrairement aux autres mondes, l’auteur ne traite pas l’évolution de sociétés de colons établies sur un monde lointain et les dérives qui vont avec (autorité, intégrisme religieux, brimades en tous genres…). Les membres du groupe de survivants sont au cœur du récit, ainsi que leur évolution au cours des différents albums (on notera d’ailleurs que Leo est revenu à un rythme de cinq albums pour ce cycle, Antares restant à ce jour l’exception avec six tomes).
Tandis que les autres cycles tournent autour de Kim Keller et de la fascination de son entourage pour sa personne, un personnage similaire se dégage au film des albums de Survivants : Manon. C’est heureusement moins marqué avec elle qu’avec Kim, mais en tout cas cela donne envie de voir ce que donnerait une rencontre entre les deux ! Sans surprise, les romances de ce cycle sont assez niaises, mais ce n’est pas non plus ce qu’on est venus chercher en lisant Survivants.
L’histoire de ce cycle est en tout cas vraiment passionnante, avec des choses vraiment nouvelles par rapport aux albums précédents. Leo part en effet dans de nouvelles directions et cela est vraiment très efficace pour sortir du schéma habituel des Mondes d’Aldebaran (monde hostile/colons détestables/vive Kim/oh tiens la Mantrisse). Le lien avec les autres cycles est suffisamment mince pour qu’il soit possible de lire Survivants sans les avoir lus au préalable (c’est d’ailleurs mon cas, j’ai commencé les Mondes d’Aldebaran avec ce cycle) tout en conservant un fil rouge narratif qui permet de raccrocher les wagons pour une histoire globale.
Du côté du dessin, la magie de Leo opère une nouvelle fois pour nous proposer des paysages magnifiquement réalisés et des créatures toutes plus étranges les unes que les autres. L’artiste relève également un défi de taille avec un casting comportant de nombreux visages pour les personnages principaux, alors que les autres cycles se focalisaient sur un nombre plus réduit de « têtes d’affiche ». Par contre, comme souvent, les sourires des personnages ont tendance à être grimaçants.
Ce nouveau cycle des Mondes d’Aldebaran, en marge des trois autres, apporte un vent de nouveauté très appréciable avec de nouveaux personnages. On retrouve certes quelques travers des autres titres, mais cela reste très agréable à lire.
Surivants, écrit et dessiné par Leo et édité par Dargaud. 5 tomes disponibles (12 euros le tome de 52 pages), pas d’intégrale pour ce cycle.
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