Pour cette onzième édition de Autres bulles, nous allons entamer une série de chroniques sur les cycles des Mondes d’Aldebaran.
La planète Aldebaran est coupée de tout contact avec la terre depuis un siècle. Les habitants d’Arena Blanca, un petit village de pécheurs, y mènent une vie paisible, loin du pouvoir tyrannique exercé par l’église et l’armée. Jusqu’au jour où toutes sortes de signes étranges semblent annoncer une catastrophe. Un énorme poisson des hauts-fonds vient mourir sur la plage, tandis que la mer se vide de ses poissons habituels, avant de se solidifier et d’avaler un bateau. Et la catastrophe arrive, sous la forme d’un monstre marin qui engloutit le village sous une substance gluante.
Les mondes d’Aldebaran est une succession de cycles d’albums, chacun correspondant à un arc narratif précis et à une planète différente. Aldebaran, qui donne son nom à l’ensemble de ces cycles, est le premier d’entre eux et sa première édition s’est étalée de 1994 à 1998.
Leo a opté pour une histoire très dépaysante, en imaginant ce que donnerait la vie pour des humains ayant colonisé une planète lointaine. A travers les aventures de deux jeunes personnages, l’auteur nous fait découvrir un monde étrange qui en est même dangereux car sa nature même et sa faune sont suffisamment méconnus pour réserver des surprises aux humains qui y vivent.
Dans ce premier cycle, l’auteur nous présente des personnages importants de son univers et leur fait vivre moult aventures. C’est également l’occasion de se poser des questions sur l’attitude humaine dans le cadre de la colonisation d’autres mondes, que ce soit vis-à-vis du monde où les colons sont installés ou entre eux. La société présentée par Leo n’est en effet pas bien réjouissante, mais hélas tout à fait plausible quand on voit ce qui se passe dans le monde. L’ambiance est assez marqué par la science-fiction : planète étrangère, créatures étranges et technologie futuriste (mais sans excès sur ce point) sont au menu de ce cycle.
Ce premier cycle est en tout cas vraiment passionnant, avec suffisamment de mystères pour intriguer le lecteur. De toutes les cycles déjà parus, c’est celui qui est le plus axé sur les mystères des personnages, ne serait-ce que parce qu’il y a encore tout à découvrir au sujet de cet univers.
La partie graphique est assurée également par Leo, avec un style immédiatement reconnaissable. Le trait est très classique, mais efficace et il n’hésite pas à mettre en scène un grand nombre de personnages avec des physiques très différents. Dans ce premier cycle (et Les mondes d’Aldebaran en général), Leo nous offre non seulement des paysages à la fois superbes et insolites, mais aussi des créatures qui ne ressemblent vraiment à rien de terrestre et tout ceci est fort joliment représenté.
L’artiste a par contre une habitude assez marquée de représenter les sourires des personnages d’une façon qui donne l’impression qu’ils grimacent, et cela a tendance à s’amplifier au fil des albums.
Ce premier cycle pose avec efficacité les bases d’un univers qui va s’enrichir par la suite, et s’avère vraiment très intéressant à lire.
Aldebaran, écrit et dessiné par Leo et édité par Dargaud. 5 tomes disponibles (12 euros le tome de 52 pages), l’intégrale de ce cycle est par contre épuisée.
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